Elle ressemble un peu à un calendrier de l’avent cette Coupe du monde au Qatar. Chaque jour réserve sa surprise. Certaines sont plutôt amères, mais d’autres au contraire ont comme « un goût de reviens-y ». La case du 23 novembre à elle seule, fait frôler l’hyperglycémie. Il y a d’abord eu l’image de la ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, portant le brassard « One Love » en tribune lors de la victoire des Diables Rouges face au Canada (1-0). Un brassard orné d’un cœur rempli de couleurs, destiné à la lutte contre toutes les formes de discrimination, que la Fédération Internationale de Football (Fifa) a interdit aux capitaines d’équipe de porter. Puis, on a replongé la main dans le paquet de bonbons avec la photo des joueurs de l’équipe allemande, une main sur la bouche, comme bâillonnés, pour critiquer la décision de la Fifa. Et enfin, cerise sur le gâteau, cette déclaration d’Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des Sports française, qui encourage l’équipe tricolore à prendre exemple sur leurs homologues allemands.
« Il reste des espaces de liberté »
Au micro de la chaîne Public Sénat, la ministre était invitée à réagir au geste des joueurs de la Nationalmannschaft. « Je crois que la décision prise par la FIFA d’interdire ce brassard One Love n’a pas fini de faire couler de l’encre. Est-ce que j’aurais aimé qu’il y ait un espace de pleine liberté ? La réponse est clairement oui. Est-ce qu’il reste des espaces de liberté où notre équipe de France peut continuer à exprimer son engagement en faveur des droits humains ? La réponse est oui, a insisté la ministre. Les Allemands le montrent. Je pense que tout ça va continuer à battre son plein. »
Un mondial politique
Mais ce n’est pas tout. Il a aussi été demandé à Amélie Oudéa-Castéra de répondre à la question « le sport peut-il être politique ». Une référence à la déclaration d’Emmanuel Macron, la veille du mondial, qui avait affirmé : « il ne faut pas politiser le sport ». Habile, la ministre des Sports a contourné la question, mais sa réponse montre bien qu’elle ne soutient pas la position du président : « Le sport ne doit pas faire l’objet de récupération et de polémiques politiciennes inutiles », a-t-elle répondu. C’est ce que l’on appelle botter en touche. Quoi qu’en dise le président français, les propos et les images liés au mondial qatari ces derniers jours montrent bien que rarement une compétition sportive aura été aussi politique.
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Visuel de Une : capture d’écran Youtube
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