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Le rire vu par… la psychologie

L’ouvrage 60 questions étonnantes sur l’humour et le rire décrypte ce qui nous fait rire et pourquoi, ainsi que les effets psychologiques du rire !

In Psycho Veritas, la collection d’ouvrages qui vise à rendre accessible les résultats de la recherche scientifique en psychologie, a encore frappé ! En mai dernier, un nouvel opus a rejoint la collection des éditions Mardaga : dans 60 Questions étonnantes sur l’humour et le rire, la psychologue Andrea Ostojic décortique ce qui nous fait rire (ou pas), comment, et pourquoi…

Le rire serait contagieux… sous conditions

Vous avez peut-être déjà vécu l’un de ces moments bizarres où votre ami•e commence à se marrer et vous emporte avec lui/elle dans le fou rire… Le rire est-il contagieux ? Si c’est le cas, est-il contagieux dans toutes les circonstances ?

J’aime le rire, donc j’aime Yacine Belhousse

Pour réfléchir à cette question, des chercheur•ses ont proposé à des étudiant•es d’écouter l’extrait d’un spectacle comique. Certain•es entendent un extrait où des rires enregistrés sont présents à la fin de chaque blague, d’autres un morceau sans rires.

Le rire pourrait être contagieux à condition que les rieurs nous ressemblent — dans le cas contraire, nous n’aurions pas envie de « rire avec ».

Au préalable, les chercheur•ses ont précisé à certain•es participant•es que les rires enregistrés correspondaient aux rires d’étudiant•es de leur université présent•e•s lors du spectacle. À d’autres, les scientifiques expliquent cette fois que les rires appartiennent à des militants d’extrême-droite.

Pendant que les étudiant•es écoutent l’extrait, des chercheur•ses observent leur comportement et notent la fréquence de leurs rires. Ensuite, l’équipe demande aux étudiant•es d’évaluer l’humour du spectacle.

À lire aussi : Cinq comptes Instagram qui me font crever de rire

Verdict : les sujets rient davantage et évaluent le spectacle plus drôle lorsque les rires enregistrés sont ceux d’autres étudiant•es. Pour les chercheur•ses, le rire pourrait être contagieux lorsque qu’il vient de nos pairs, de notre groupe d’appartenance. Dans l’expérience, les étudiant•es peuvent considérer les autres étudiant•es comme leurs pairs.

À l’inverse, ils pourraient percevoir les militants d’extrême-droite comme « extérieurs » à leur groupe d’appartenance — ce qui les pousserait à moins rire.

Moralité ? Le rire pourrait être contagieux à condition que les rieurs nous ressemblent — dans le cas contraire, nous n’aurions pas envie de « rire avec »…

À lire aussi : Le réquisitoire de Pierre Desproges contre Le Pen

Plus nous rions… moins nous avons mal ?

On soupçonne le rire d’avoir un tas de vertus : anti-déprime, générateur de bonne humeur, créateur de lien social… Des chercheur•ses se sont aussi demandés si le rire pouvait être efficace contre la douleur.

Pour l’observer, une équipe de recherche a mis au point une expérience originale en trois temps.

  • Évaluer le seuil de douleur (c’est-à-dire la « tolérance » à la douleur) des participant•es à l’expérience
  • Leur faire visionner une vidéo (soit dans un registre comique, soit un documentaire neutre)
  • Ré-évaluer leur seuil de douleur

Rassurez-vous, aucun•e participant•e n’a été giflé•e au nom de la science ! Pour mesurer le seuil de douleur de chacun•e, les chercheur•ses ont par exemple utilisé un manchon refroidisseur de bouteilles de vin : en le mettant au contact des participant•e•s et en baissant peu à peu la température, les chercheur•ses peuvent noter le moment à partir duquel les volontaires ont mal.

Le rire peut agir comme un anti-douleur : nous pourrions être plus tolérant•e•s à la douleur après avoir ri.

 Les scientifiques observent que le seuil de douleur augmente (c’est-à-dire, selon l’exemple pris plus haut, que les participant•e•s tolèrent plus de froid avant d’avoir mal) après le visionnage de la vidéo humoristique, et que le même phénomène n’est pas observable après le visionnage du documentaire.

À lire aussi : Les vidéos les plus golri des années 2000

Pour l’équipe, cela pourrait signifier que le rire peut agir comme un anti-douleur : nous pourrions être plus tolérant•e•s à la douleur après avoir ri — peut-être grâce à la sécrétion d’endorphines…

Cette observation est loin d’être triviale et ce type de recherches peut amener des pistes de réflexion particulièrement intéressantes pour la prise en charge de la douleur des patient•es, les thérapies par le rire, etc.

Si la thématique du rire et de l’humour vous intéresse, et que vous souhaitez en savoir plus sur les 58 autres questions étonnantes à ce sujet, n’hésitez pas à jeter un coup d’oeil à l’ouvrage d’Andrea Ostojic !


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