Si Céline a envoyé son témoignage sur son expérience Erasmus+, c’est parce qu’elle a suivi de près, et avec beaucoup d’enthousiasme, notre partenariat avec la Commission européenne et Erasmus.
Elle a assisté au live YouTube de Lucie avec Pierre-Antoine et Ingrid sur leurs expériences à l’étranger, que tu peux réécouter en replay, et a eu envie de faire connaître des programmes Erasmus+ peu connus.
Si tu souhaites toi aussi participer à notre opération avec la Commission européenne, et faire bouger l’Europe de demain, tu peux suivre ce lien pour répondre au questionnaire !
Il y a quelques mois, j’arrivais au bord du burn out à une réunion avec les membres de mon association Azmari (qui organise des cours de français et des sorties culturelles pour des femmes migrantes et leurs enfants à Paris).
Marre de mon boulot de cheffe de projet éditorial dans l’évènementiel, en pleine désillusion du monde du travail, je vide mon sac pendant la réunion.
Comme ils sont sympa dans mon asso, non seulement ils m’écoutent mais en plus ils proposent une solution à mes malheurs : une petite porte de sortie du monde travail pour quelques jours en Turquie.
Un Youth Exchange et un Training Course, deux types de programmes Erasmus+ dont je n’avais jamais entendu parler.
Erasmus+ : les programmes Youth Exchange et Training Course
Erasmus, je connais. J’ai vu l’Auberge espagnole soixante fois, je suis partie 1 an en Suède en échange universitaire et j’ai saigné la rubrique Cartes Postales de madmoiZelle.
Mais pour moi c’était systématiquement des échanges longs (2 mois minimum pour les Services volontaires européens !) et pour des étudiants (P.S : i am so old, j’ai 28 ans).
Alors comment moi, jeune active, pouvais-je partir en « vacances » Erasmus, qui plus est dans le cadre de mon activité associative ?
Pour résumer, les Youth Exchanges ou les Training courses sont de mini séjours (2 à 21 jours max pour les Youth Exchanges, 2 mois max pour un Training Course) en Europe ou dans un pays partenaire (moi c’était en Turquie, ça peut être en Italie, en France, à Chypre, en Ukraine…).
C’est quasi-gratuit (il peut y avoir des frais de participation de quelques dizaines d’euros), on est logée, nourrie et une indemnisation est prévue pour le transport.
C’est une sorte de formation express autour d’une thématique précise, où pendant quelques jours on va parler Europe, engagement associatif, différences culturelles, et réaliser un projet commun à la fin du séjour avec les délégations des pays présents.
Mis à part des conditions d’âge (avoir entre 13 et 30 ans), il n’y a pas de pré-requis particulier pour participer, mais il est préférable de faire partie d’une association pour être sélectionnée, ou pour avoir accès aux offres.
Mon conseil : se rapprocher des organismes d’envoi, les associations partenaires dont la liste se trouve sur les sites des agences nationales ou alors les groupes Facebook Erasmus plus Projects, où il y très régulièrement des places pour participer à ces projets.
Comment je suis partie en Erasmus+ en Turquie
En ce qui me concerne, c’est grâce à mon activité de bénévole que j’ai pu partir
.
La présidente de mon asso avait participé à plusieurs projets et elle recherchait des participants pour 17 jours de formation en Turquie où elle encadrerait un groupe de Français.
Les thèmes des formations étaient : discrimination & hate speech (discrimination et incitation à la haine) pour le Youth Exchange et Islamophobia and Radicalisation (islamophobie et radicalisation) pour le Training Course, des problématiques qui me touchent particulièrement.
L’histoire a fait que j’ai quitté mon travail entre temps, j’étais donc disponible pour participer aux 2 projets consécutifs. Sur place, nous étions quelques-uns comme moi à être entre deux emplois.
Les salariés avaient pris des jours de congés, les étudiants s’étaient arrangés avec leurs profs pour louper les cours de début d’année, et pour les participants salariés d’associations, leur séjour rentrait dans le cadre d’une formation professionnelle.
Nous étions logés dans un hôtel plutôt stylé, repas vegé, piscine et un wifi capricieux — ajoutez à cela l’absence de roaming en Turquie, ce fut pour moi une déconnexion totale et ça fait un bien fou !
L’ambiance internationale était assez atypique. Comme les projets sont ouverts aux pays partenaires, on sort du trio traditionnel Espagne/Allemagne/Italie.
Là-bas les gens venaient de pays que je connaissais mal : Ukraine, Turquie, Belarus, Arménie, Norvège, Serbie…
Entre nous, on parlait anglais évidemment, mais à ma grande surprise beaucoup utilisaient le Russe comme langue internationale.
L’occasion de mesurer la popularité du rap russe en Europe de l’Est, clairement sous-coté à l’Ouest du continent.
Mon expérience d’Erasmus+ en Turquie : une journée type
Mis à part un day off, on était en formation tous les jours avec des horaires plutôt cool.
La journée on avait des groupes de conversation autour d’exercices organisés selon un planning fait par l’association à l’initiative du projet.
Le tout était encadré selon des principes de « non-formal education » (apprentissage non-formel), un mode d’enseignement que je n’avais jamais expérimenté auparavant.
Quand on est habitué à la rigueur académique traditionnelle française, ce type de format peu paraitre un peu léger, mais en définitive j’ai dû accepter qu’il favorise les échanges et — qu’on se le rappelle — ce sont justement des Youth « exchanges ».
Le but est de favoriser la coopération et l’engagement entre jeunes en Europe et pour cela la « non-formal education » est assez adaptée.
Débattre de premières impressions sur une sélection de photos, dresser un tableau des radicalisations dans nos pays respectifs, écrire des exemples de fake news pour les déconstruire : ces exercices ont pour objectifs de lancer des débats et échanger des points de vue.
Les formations se terminaient par des évènements publics dans la ville de Turquie où on était.
On a dû faire une pièce de théâtre, lire des poèmes qu’on avait écrits, et réaliser des interviews micro-trottoirs sur la perception par les Turcs de la radicalisation et de l’islamophobie.
Autant vous dire qu’entre nous, les les débats étaient bien animés !
Ce que je retiens de mon expérience Erasmus+ en Turquie
Le point clé de ce projet réussi : la composition du groupe.
Ce sont les participants qui apportent à la qualité de la formation car ce type d’échange c’est l’occasion de se faire des contacts dans des associations de l’Europe entière et donc de se construire un réseau.
J’ai beaucoup appris des autres participants, plus que des organisateurs du projet d’ailleurs, les échanges sur les vécus sont vraiment le point fort de ce type de formation.
C’est pourquoi il est très important de bien s’entendre avec les gens de son groupe.
On est ensemble 24h/24, et ça peut aussi bien virer en mode la Maison des Secrets qu’en conversations improbables : une explication du porno féministe à des Turcs à 2h du mat, débattre de « Peut-on aimer son enfant s’il est pédophile ? »… à l’approche des fêtes de fin d’année, je vous recommande de lancer le sujet à table, tiens !
Enfin, les Youth Exchanges ou Training Courses sont de très bons moyens pour en apprendre plus sur les programmes jeunesse de l’Union européenne, une matinée de formation sur tous les programmes Erasmus+ est prévue dans le planning.
Après ça on devient incollable sur les opportunités pour les jeunes en Europe, et il y en a plein !
Je ne pense pas refaire un autre programme du même type, mais cette expérience tombait à pique. Elle m’a fait rencontrer des gens super, découvrir un pays, et m’a permis d’élargir mon horizon à un moment où j’avais l’impression de ne plus en avoir.
Pour avoir plus d’infos et savoir comment participer à ces programmes Erasmus+, rendez-vous sur le site Internet de la Commission européenne :
À lire aussi : Comment voyager dans toute l’Europe ET faire de bonnes actions
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