Professeur Layton, kézaco ?
Professeur Layton est une série de jeux (sur DS et maintenant 3DS) de type point & click et réflexion, alliant exploration et résolution d’un large panel d’énigmes.
Hershel Layton est un professeur d’archéologie à Londres, présentant un sérieux penchant pour les énigmes et les mystères en tous genres. Assisté au début de la saga par Luke Triton (eh oui !) puis rejoint par Emmy Altava, le fameux gentleman se retrouve embarqué dans différentes histoires pleines de rebondissements et de coups de théâtre au cours desquelles on visite des villes imaginaires et pittoresques. La particularité de l’univers de Layton réside dans la résolution de très nombreuses énigmes, indispensable à la poursuite de l’enquête.
Taaaaata Yoyooooooo qu’est ce qui y a sous ton grand chapeaaaaau ?
Professeur Layton et le Masque des Miracles, de quoi ça cause ?
Je commence par là car c’est à mon avis l’aspect le plus faible du jeu : le fameux Professeur Layton a résolu de nombreuses intrigues policières et sa réputation n’est plus à faire. Très occupé à donner ses cours à l’université de Londres et à décider qui, de Luke ou d’Emmy, obtiendra le titre du plus grand fayot inutile de tous les temps, il ne s’attend pas à recevoir une lettre d’une de ses amies d’enfance qui l’appelle à l’aide. La jeune femme lui fait part de l’arrivée d’un étrange individu se nommant lui-même le Maître du Masque (zéro originalité le bonhomme) qui terrorise la population de la ville Dorémont, ce qui n’est quand même pas très sympa.
Curieux de connaître le fin mot de cette affaire, Layton embarque tout son petit monde et part mener l’enquête. Le problème c’est que si vous avez déjà vu une fois un épisode de Scooby-Doo dans votre vie, il vous faudra deux chapitres sur les huit qui composent l’histoire pour comprendre qui est le « mystérieux » Maître du Masque, ce qui rendra tous les (gros) indices sur l’histoire et les de coups de théâtre assez mous et inutiles. De même les dialogues sont souvent trèèèèèès lents et répétitifs – mention spéciale aux échanges pendant l’exploration des ruines, qui me donnaient des tics nerveux tellement j’avais l’impression d’entendre les mêmes phrases en boucle.
Ceci dit, même si l’effet de surprise n’est pas là, le scénario reste bien ficelé, cohérent et addictif, ne serait-ce que pour la partie sur l’adolescence de Layton. En effet, la grosse particularité de cet opus est de nous faire découvrir un pan du passé du professeur, notamment ce qu’il cache sous son chapeau (des cheveux en forme de brocoli) et qu’il a suivi les cours de Nicolas Sarkozy :
« Bon les enfants, le premier qui retrouve ma Rolex aura un A ! »
L’histoire s’articule donc entre l’enquête que vous menez à Dorémont et les évènements du passé de Layton, du temps où il ne s’interessait ni à l’archéologie ni aux énigmes mais uniquement aux jeux vidéo et à la drogue.
Et le gameplay alors ?
Une fois de plus l’association Level-5 et Nintendo nous a livré un titre de qualité du point du vue du gameplay, qui est varié et bien maîtrisé. Il allie en effet de nombreux tableaux en mode point & click (à la recherche d’indices, de dialogues ou d’objets dans les décors grâce au stylet), des énigmes et même des phases d’exploration en 3D où on peut utiliser le joystick. Toutes les fonctions de la consoles sont bien exploitées et une fois qu’on s’est habitué-e à jongler entre le mode observation et le mode déplacement, naviguer entre les tableaux devient plutôt facile.
Le coeur du jeu réside bien sûr dans ses 150 énigmes à la difficulté croissante, à tel point que le scénario paraît parfois secondaire. Il y a différents types d’énigmes, du puzzle à la suite logique en passant par les questions mettant au défi votre sens de l’observation et de la déduction ou encore des problèmes d’échecs, et bien d’autres.
Un exemple d’énigme labyrinthe avec une pôvre petite coccinelle perdue…
Un des gros points positifs réside à la fois dans la maîtrise de la difficulté des énigmes et dans l’absence de frustration tout au long du jeu : il n’est pas indispensable de résoudre toutes les énigmes pour progresser dans l’histoire, on peut les mettre de côté pour y revenir plus tard ou même les abandonner si vraiment elles nous prennent la tête. Ceci dit, les indices qu’on obtient contre des « pièces SOS » cachées dans les décors sont d’une grande aide en cas de panne sèche. Résoudre les énigmes reste ainsi toujours fun et on les découvre avec plaisir, rien que pour leur mise en scène soignée. De plus, les développeurs ont prévu un outil de notes pendant les phases de résolution, sous la forme d’une feuille transparente placée par-dessus l’énigme, sur laquelle on peut organiser sa réflexion.
Enfin, en plus de l’histoire principale et des 150 énigmes à découvrir et à résoudre (plus 365 autres à télécharger !), on a plusieurs mini-quêtes en parallèle qui font passer agréablement le temps. Pour faire le tour du jeu, il m’a fallu une vingtaine d’heures, en prenant bien mon temps et en cherchant les « pièces SOS », mais je ne me suis pas trop arrêtée sur les mini-jeux.
Vous pouvez entre autres faire répéter ses tours de cirque à un lapin !
Que valent les graphismes ?
Connue pour son univers coloré et original, la série offre une nouvelle fois des graphismes soignés, surtout lors des séquences animées. Les décors sont magnifiques et détaillés, la 3D apportant une profondeur de champ très agréable. Cependant, je suis moins fan du passage des sprites (les éléments qui bougent, contrairement au décor : personnage, objets, pointeurs…) à la 3D, qui contribue à donner un caractère brouillon au design des personnages, qui est pourtant d’habitude un point fort de la saga. De plus l’animation de ces sprites est un peu trop répétitive, notamment pour Layton et ses assistants qui ont la fâcheuse manie de lever le doigt quand ils parlent. Quand les trois sont à l’écran en même temps, c’est parfois franchement ridicule de les voir discuter le doigt en l’air comme des débiles. Ceci dit le design des personnages reste recherché et amusant.
Le level-design est d’une très grande qualité.
Les sons et la musique de Professeur Layton
L’ambiance sonore est très agréable, les musiques sont jolies et entraînantes sans pour autant parasiter le jeu, notamment pendant les phases d’énigmes, où on pourrait vite être dérangé dans sa réflexion. Le seul défaut se situe dans le doublage français qui est catastrophique mais pour avoir visionné des extraits de la version originale, les Japonais n’ont rien à se reprocher, ayant effectué comme à leur habitude un doublage parfait. Dommage donc que ces efforts aient été un peu gâchés par des dialogues mous et manquant de conviction en VF (big-up au doubleur du Maître du Masque qui avait l’air de vouloir mourir à chaque phrase : j’espère que quelqu’un à fini par donner à ce pauvre homme du Prozac ou par abréger ses souffrances).
Pour ne pas non plus charger la mule, certaines voix collent plutôt bien aux personnages, comme celles de Luke ou de Layton, le problème résidant surtout dans la nécessité de ralentir le débit pour coller au temps de parole japonais, ce qui rend le jeu des acteurs assez artificiel.
En résumé…
Ayant déjà joué à Professeur Layton et la Boîte de Pandore, j’ai beaucoup aimé retrouver l’univers et les personnages de la série et résoudre les nouvelles énigmes proposées. Pourtant je me considère comme très nulle dans le domaine, notamment pour les problèmes de maths ou de suite logique où j’ai dû souvent faire appel aux indices, mais j’ai pu me rattraper avec les énigmes d’observation ou de déduction. Il y en a donc pour tous les goûts et tous les cerveaux, et on peut enchaîner les énigmes et finir le jeu en un week-end comme se garder le titre pour les trajets en métro, puisqu’il est possible de sauvegarder quasiment à tout moment. C’est donc un très bon titre à offrir ou à se faire offrir en cette période de Noël !
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Les Commentaires
Effectivement, on devine très rapidement qui est le maître du masque, du coup ça a eu un peu tendance à m'agacer de voir qu'un grand maître des énigmes comme Layton mettait des plombes à comprendre !
Sinon je trouve les jeux un peu trop bavards. Y a plein de fois où je clique intempestivement pour passer les dialogues qui s'éternisent un peu trop à mon goût.
Mais bon je les ai quand même tous finis et j'achèterai certainement le prochain parce que j'adore les énigmes