Il y a différents manières d’arriver au poste d’enseignant•e. La voie royale, et la plus courante, c’est en passant des concours et en effectuant 5 ans d’études pour devenir professeur titularisé de l’Éducation Nationale.
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L’autre méthode, c’est de devenir contractuel•le. Dans ce cas là, le ou la prof n’est pas fonctionnaire mais est en quelque sorte prestataire de l’Éducation Nationale.
Mais être contractuel•le, c’est apparemment plus facile… Vraiment plus facile. Un journaliste d’Envoyé Spécial, Paul Sanfourche, a essayé de se faire embaucher comme prof de maths, alors que de son propre aveu, il est loin d’en avoir les compétences (3×8 = 21… presque).
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Ni une, ni deux, le voilà qui se bricole un faux diplôme et révise rapido ses théorèmes de Pythagore et Thalès… Et ça marche !
Regarde le replay de ce reportage, diffusé hier soir sur France 2 :
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Après ce constat un peu alarmant, Elise Lucet a convié la ministre de l’Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, dont le replay est également disponible (dès 29 minutes 15) pour revenir sur le contenu du reportage et aborder le problème de la pénurie de profs…
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Les Commentaires
De mon côté, j'ai passé le concours en candidat libre sans faire le master MEEF, et j'ai donc commencé mon année sans véritable formation: trois jours de cours à l'ESPE fin Août, et hop, c'est parti. Quant aux formations hebdomadaires qui ont commencé après la rentrée, elles ont été globalement intéressantes (j'ai eu la chance d'avoir une bonne formatrice, ce qui est apparemment très rare!) mais elles arrivaient toujours beaucoup trop tard par rapport à mes besoins. Or, les premiers mois de cours sont cruciaux, ils donnent le ton à toute l'année, et comme j'ai commencé dans le brouillard le plus total, mes élèves sont restés sur l'image de la prof paumée et timide que j'étais au début, et je n'ai jamais réussi à avoir le respect dans mes classes. J'ai passé une année très difficile, et j'ai souvent pensé à démissionner.
Le pire (selon moi) c'est qu'en tant que stagiaire, on a beau être entouré de personnes censées nous aider, on ne peut se confier à aucune d'entre elles: le tuteur ESPE, le tuteur établissement et la direction font des rapports qui sont déterminants pour notre titularisation. Du coup, quand on est trop honnête sur nos difficultés avec ces gens-là, qui sont pourtant censés nous soutenir et nous conseiller, cela se retrouve immédiatement dans les rapports et cela met en danger notre avenir. On doit aussi éviter de discuter de nos problèmes avec les autres collègues, car dans un établissement, les rumeurs vont vite tout finit par se savoir. La notation administrative que font d'ailleurs les chefs d'établissement se base avant tout sur la réputation, le "qu'en dira-t-on". Plusieurs de mes copains et copines de l'ESPE ont été recalés tout simplement car ils s'étaient montrés francs et honnêtes avec leurs interlocuteurs, et que cela s'était retourné contre eux. Donc quand on est un stagiaire un peu averti, on reste sur ses gardes, on ne se confie pas, on s'isole progressivement et le fardeau devient de plus en plus lourd à porter. Cette situation était devenue si difficile que j'ai fini par exploser et confier tout mon désarroi à une dame rencontrée par hasard dans le RER et qui était prof elle aussi. On a commencé à discuter pour je ne sais quelle raison, et là, tout est sorti d'un coup... Je n'en pouvais plus! Heureusement, elle était très gentille et a tout fait pour me rassurer et me consoler, c'est en partie grâce à ce qu'elle m'a dit ce jour-là dans le train que je n'ai pas laissé tomber pour de bon.
Et cette année, MIRACLE, tout se passe beaucoup, beaucoup mieux. Comme quoi, la formation de mon ESPE n'était pas complètement inutile... Elle était juste arrivée bien trop tard, et si j'avais pu mettre en place dès les premiers jours tout ce que j'ai appris pendant l'année, j'aurais certainement été une stagiaire bien plus sereine. J'ai bien fait de m'accrocher, car cette année, ce que je fais me plait enfin. Mais j'aurais très bien pu faire partie de tous ces stagiaires qui démissionnent en cours d'année, à bout de forces.
Bref, tous les profs qui débutent, stagiaires comme contractuels, souffrent d'un système mal fichu et absurde... Et bien entendu, les élèves trinquent aussi, car un prof mal préparé, déprimé et malheureux fait rarement des miracles dans une classe. J'envoie des cœurs à tous/tes les collègues et j'espère vraiment que tout ceci changera pour le mieux un jour!