Flickr : Insunlight
Les ennemis de notre futur radieux s’appellent e-mails, flux RSS, jeux en ligne, Twitter… mettez tout ce temps perdu bout à bout, multipliez par 365 jours, et constatez qu’en 2012 vous pourriez bien avoir appris le violon, la cuisine thaïlandaise et le moyen de pécho Brad Pitt. Sauf que vous étiez en train de regarder cette vidéo de chaton.
Et tous les jours il y aura une nouvelle vidéo de chaton. Plus mignonne que celle de la veille. Tous les jours on vous taguera sur Facebook, ou vous aurez envie de lire Libé, puis rue89, puis de fouiner eBay. Internet ne s’arrêtera jamais. Le bon moment pour se calmer sur le refresh n’arrivera jamais.
Vous êtes la seule à pouvoir récupérer votre vie. Je crois que je suis en phase de récupérer la mienne, et pourtant, il y a encore trois semaines, je me considérais comme irrattrapable. De fait, je me suis fait aider (« bonjour, je m’appelle Maïa, je suis Internetaddict depuis des années, il m’arrive de commencer à bosser à 16h30 après avoir passé douze heures sur Facebook, je suis même prête à croire en une crevette géante pour m’en sortir »).
De gentilles personnes m’ont donné quelques conseils tout simples, qui marchent super bien (dans mon cas) :
– Pas d’informations extérieures tant que je n’ai pas produit quelque chose
(un article, ma compta, la vaisselle d’hier). Les infos extérieures incluent les emails, les news, ou même lire un bouquin. Peu importe si ma phase “productive” dure cinq minutes. Au moins, j’ai agi au lieu de réagir, je ne me suis pas laissée entraîner dans le grand cirque de la communication. Et une fois que je suis lancée, cinq minutes peuvent devenir cinq heures (pour m’aider, je commence par travailler sur papier, comme en 1812. Pas d’ordinateur = pas de tentation).
– Un grand merci au logiciel (gratuit) RescueTime qui mesure le temps que je passe à glandouiller et qui m’envoie chaque jour un rapport avec de jolies courbes (“chère Maïa, tu as bossé 35 minutes aujourd’hui, es-tu bien sûre que tu comptais passer les quatres heures suivantes sur Youtube ?”).
– Garder du plaisir, mais sous contrôle : ai-je vraiment besoin de lire le Monde + Libé + le Figaro + Rue89 tous les jours ? Pas vraiment. J’ai divisé mes flux RSS par deux, en ne gardant que les choses vraiment marrantes ou intéressantes (on ne me privera pas de Pénélope Jolicoeur). Bizarrement, trier ses besoins, c’est comme jeter une fringue plus tout à fait mettable : on est frustrée trois secondes, et soulagée durablement.
Je pourrais vous proposer une liste super longue de conseils mais je ne pense pas que se créer une montagne d’obligations serve à grand-chose. Parmi les astuces que je n’applique pas, il y a checker mes mails seulement deux fois par jour, installer des alarmes dans tous les sens, bloquer ma connexion, terminer ma journée par la to-do list du lendemain, ou arrêter de boire de l’alcool (hé, faut pas déconner).
Mais je note qu’en extrêmement peu de temps, j’ai réduit par deux le temps que je passe en ligne : des heures gagnées à bouquiner, réfléchir, regarder passer les jolis garçons. Je ne sais pas si je tiendrai super longtemps mais pour l’instant, je ne ressens aucune frustration. Et ça faisait une éternité que je n’avais pas bossé si efficacement.
Alors, des motivées parmi vous ? Je demande parce qu’un des meilleurs moyens de se lancer, c’est de prendre un engagement collectif. On pourrait faire comme le pacte des loups. Mais avec des madmoiZelles. “Le pacte des productives”. Qui veut tenter le coup ?
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Les Commentaires
Je vais surement pas tenir le coup mais c'est pas grave ^^autant en profiter pour le moment ça marche