« L’homme qui répare les femmes », c’est le titre d’un documentaire consacré au gynécologue congolais Denis Mukwege, et qui est devenu son surnom.
Depuis 20 ans il agit auprès des femmes victimes de violences en République Démocratique du Congo (RDC) à l’hôpital de Panzi.
Aujourd’hui il reçoit le prix Nobel de la paix à Oslo en Norvège aux côtés de Nadia Murad, ancienne esclave Yézidie de l’Etat Islamique enlevée en 2014, et autre figure emblématique de la lutte contre les violences faites aux femmes.
Prix Nobel de la paix 2018 : le docteur Denis Mukwege et Nadia Murad
Depuis 20 ans le docteur Mukwege assiste aux massacres, excisions et viols des femmes de RDC.
Nadia Murad a à son tour observé ces violences en Irak depuis 2014, et en a elle-même été victime avant de devenir activiste pour lutter contre.
Tous deux réunis pour recevoir ce prix Nobel, ils ont donné une conférence de presse commune dimanche 9 décembre pendant laquelle le docteur Mukwege a exprimé son profond respect pour Nadia Murad :
« Ce qui nourrit la violence, c’est le silence. Ce qui nourrit le viol, c’est le tabou.
Ce qui fait que les violeurs continuent à violer c’est qu’ils savent que les femmes vont cacher ce qui leur est arrivé pour se protéger, pour ne pas subir une deuxième honte.
Mais Nadia a surmonté ce tabou. Elle a pris sur elle pour sauver les autres. Madame, j’ai beaucoup de respect pour vous. »
Nadia Murad a répondu :
« Il y a deux ans, quand j’ai rencontré à Paris le docteur Mukwege et quand je lui ai expliqué les sévices que j’ai vécus, j’ai compris qu’il était celui qui m’écoutait et me comprenait mieux car c’est son métier depuis vingt ans.
Chaque jour, chaque heure, il écoute celles qui ont vécu les mêmes choses que moi. »
Prix Nobel de la paix 2018 : Denis Mukwege appelle à l’action contre les violences faites aux femmes
Le Nobel leur a été attribué au mois d’octobre pour leur lutte contre
le viol en tant qu’« arme de guerre ».
Prix symboliquement très fort, pour peut-être mener à une action concrète à l’international et stopper les viols et tortures massive des femmes, notamment dans les zones de conflit.
En tout cas c’est ce qu’espèrent Denis Mukwege et Nadia Murad.
Ce #NobelPrize traduit la reconnaissance de la souffrance des femmes victimes de viols & violences sexuelles, le besoin de réparation juste en leur faveur et l’espoir de tracer une ligne rouge contre l’usage du viol dans les conflits armés.
— Denis Mukwege (@DenisMukwege) 7 octobre 2018
Lors de la conférence de presse, le docteur Mukwege a évoqué l’urgence d’agir :
« La dénonciation ne suffit plus, il est temps d’agir dans les conflits armés, […] la transformation du corps des femmes en champ de bataille est tout simplement un acte inadmissible à notre siècle. »
Il souhaite que ce prix Nobel « ne soit pas considéré comme une victoire en soi mais […] comme le début d’un combat contre un mal qui ronge notre société : la violence faite aux femmes dans les conflits ».
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Je pense que j'ai été choquée par à peu près tout dans ce documentaire. Les actes perpétrés par les milices sont d'une cruauté exceptionnelle, parfois j'oublie que les humains sont capables de telles choses.