Edit d’après le déjeuner :
Sans surprise donc, c’est Alexis Jenni (voir photo ci-dessous) qui a été couronné par le Goncourt, le plus prestigieux des prix littéraires. Le prix Renaudot revient, lui, à Emmanuel Carrère.
L’Art français de la guerre (de Jenni), envoyé par la poste aux éditions Gallimard, est un roman de 600 pages, qui a déjà été vendu à plus de 56.000 exemplaires. L’oeuvre (premier roman de son auteur, comme pour Jonathan Littell avec Les Bienveillantes) questionne le rôle de l’armée française sous l’Occupation, en Indochine et en Algérie.
En récompensant cet ouvrage, l’Académie Goncourt montre encore une fois qu’elle n’a pas peur de décerner son prix à une oeuvre complexe – au moins par son format. Mais en consacrant Alexis Jenni, le Goncourt célèbre aussi une maison : Gallimard, qui fête cette année le centième anniversaire de sa naissance.
Côté Renaudot, le roman Limonov (de Carrère) publié chez P.O.L traite du sulfureux Edouard Limonov, un écrivain devenu ultranationaliste sous le chef d’Etat russe, à deux reprises, Léonid Brejnev. À mi-chemin entre l’enquête et la fiction, ce douzième livre de Emmanuel Carrère avait été très bien accueilli par la critique, laquelle l’avait même pressenti pour le prix Goncourt (avant qu’il ne soit éliminé lors de la seconde sélection).
Les éditions P.O.L appartenant à la galaxie Gallimard, la grande maison d’édition française semble être la grande gagnante de cette année.
Ce matin :
Peut-être le visage de l'année… Alexis Jenni, 48 ans, prof de bio et auto-décrit comme "écrivain du dimanche", est le préféré des critiques littéraires cette année.
Parce qu’il (a) dope les ventes, (b) est la consécration de la vie d’un auteur, le Goncourt
est un prix chaque année très attendu. Il a été crée pour récompenser « le meilleur ouvrage d’imagination en prose, paru dans l’année ». Le prix Renaudot, lui, est indissociable du Goncourt : c’est en 1926 qu’il naît, lorsque 10 critiques littéraires et journalistes l’ont crée « en attendant la proclamation faite par le président de l’académie Goncourt ». Aujourd’hui, les deux prix sont conjointement attendus et annoncés en même temps.
Pour rappel : en 2010, le Goncourt avait été décerné à Michel Houellebecq pour La carte et le territoire (Flammarion), le Renaudot à Virginie Despentes pour Apocalypse bébé (Grasset).
Cette année pour le prix Goncourt, quatre prétendants sont en lice, dont deux chez Gallimard (depuis 2000, la maison d’édition a déjà obtenu le prix à 4 reprises, contre 2 chez Grasset, sa grande rivale) :
- la révélation de la rentrée, le premier roman d’Alexis Jenni, L’art français de la guerre
- Du domaine des murmures, Carole Martinez
- Retour à Killybegs (Grasset) de Sorj Chalandon (déjà sacré jeudi par le Grand prix du roman de l’Académie française)
- Lyonel Trouillot, poète et romancier haïtien à la langue enchantée, avec La belle amour humaine (Actes Sud).
Côté prix Renaudot, on retrouve dans les sélectionnés :
- Emmanuel Carrère, pour Limonov (P.O.L)
- Eric Reinhardt, qui dépeint dans Le système Victoria (Stock) une liaison torride et mortelle
- Morgan Sportès, qui s’attaque au Gang des barbares avec Tout, tout de suite (Fayard)
- la romancière d’origine indienne Shumona Sinha, qui parle de la souffrance d’une interprète auprès de demandeurs d’asile dans Assommons les pauvres ! (L’Olivier).
À tout à l’heure pour les résultats !
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
Par contre Limonov vraiment chouette, rythmé et dérangeant à souhait !