Même si l’égalité hommes-femmes est inscrite dans la loi, elle n’est pas toujours respectée dans la vie en société.
Le droit des femmes à disposer de leur corps n’est pas toujours une réalité.
Harcèlement de rue, harcèlement sexuel, agressions sexuelles, attouchements… en France, en 2017, ce sont des actes courants, quasi-quotidiens, trop souvent impunis.
Mais un verdict rendu à Strasbourg donne de l’espoir : dans le futur, espérons-le, ces gestes seront inacceptables et sévèrement punis.
Un agresseur condamné à 4 mois de prison pour une claque sur les fesses
C’est 20 minutes qui relaie l’affaire.
Ce jeudi 24 août 2017, une jeune femme de 19 ans a été agressée par un homme d’environ 50 ans, ivre. Il lui a marmonné quelque chose avant de lui frapper la fesse droite.
La police, prévenue par un passant, l’a interpellé. Déjà titulaire d’un lourd casier judiciaire, l’homme a été condamné à 4 mois de prison ferme et 500€ de dommages et intérêts.
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L’agresseur, encore une fois, n’était pas un fou
La victime de cette agression s’exprime dans les Dernières Nouvelles d’Alsace.
« Son geste était voulu. […] Pour lui, c’est un geste normal. »
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Quant à l’agresseur, il a déclaré :
« C’est vrai j’ai fait une erreur. C’est la honte. […] C’est comme ça, pour rigoler. »
Son avocat indique qu’« il n’a pas vraiment de déviance sexuelle ».
Et ça ne me surprend pas, en réalité. Car si tous les mecs qui se permettent de s’approprier le corps des femmes souffraient de déviances sexuelles, imaginez le nombre de personnes à traiter !
Non, tous ces hommes qui sifflent, commentent, insultent, malmènent, tripotent, agressent, violent les femmes ne sont pas des malades. Ils sont le produit d’une société sexiste.
Leur attitude est « normale » à leurs yeux. « C’est pour rigoler ».
Claque sur les fesses : un verdict lourd de sens
Ce verdict me ravit — et je dois dire que je n’ai pas été surprise d’apprendre que c’est une femme, la procureur Valérie Iltis, qui a requis de la prison ferme, indiquant « partager le ressenti de la victime ».
Si ça peut faire réfléchir certains malotrus aux mains baladeuses, alors oui, collons en taule les frotteurs, les pinceurs, fesseurs et autres agresseurs.
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Mais ne faisons pas que ça. Éduquons-les, éduquons-nous, les enfants comme les adultes.
Parlons de l’égalité, du sexisme « ordinaire », de la culture du viol, du droit à disposer librement de son corps qui devrait être inaliénable pour chacun•e.
Un pas en avant contre le sexisme, sur un long chemin
Bon, bien sûr, j’ai déconné : j’ai été voir les commentaires faisant suite à l’article de 20 minutes. Connaissez-vous la loi de Lewis ? Selon elle :
https://twitter.com/helenlewis/status/233594800908169217
« Les commentaires sous chaque article parlant du féminisme suffisent à justifier l’existence du féminisme. »
Et celui-ci ne fait pas exception à la règle.
Voyons voir…
Spoiler, Roubignolles : tu n’en as jamais eu le droit ! Pas sans le consentement de la personne rattaché aux dites fesses. C’est fou hein.
Alors là champion.
Mais attendez si on réfléchit bien, à mon avis, c’était un tour de magie !!!! Voyez : il lui a touché le cul et hop, la femme a gagné 500€ !
C’est encore mieux que Now You See Me…
Bon, trêve de plaisanteries : en vérité, je suis assez agréablement surprise car il y a beaucoup, BEAUCOUP de commentaires disant que c’est bien de sanctionner cet acte, qu’il ne faut pas agresser si on ne veut pas être puni•e, etc.
La preuve qu’à force d’en parler, les choses avancent, et dans le bon sens !
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Les Commentaires
Je sais que ça existe car une personne de mon entourage s'est vue contrainte à suivre un stage de citoyenneté de 2 jours (payé 150 boules, de sa poche évidemment) après s'être "emportée" (vraiment) contre le personnel d'une administration de l'Etat... de là à faire des stages de citoyenneté "spécial consentement", il devrait n'y avoir qu'un pas...!