J’ai remarqué un truc : niveau foi en l’humanité, on n’est pas tous égaux. Ce que je veux dire par là, c’est pas qu’on est soit totalement philanthrope, soit complètement cynique, mais qu’entre deux, y a un sacré juste milieu. Disons que selon notre personnalité et notre bagage relationnel, on fait plus ou moins confiance aux autres êtres humains (surtout ceux qu’on ne connaît pas).
Mais ne pas faire confiance aux autres êtres humains, c’est surtout ne pas croire en notre chance dans la vie – du moins, c’est ma théorie. Et je sais pas vraiment comment toi tu te sens vis-à-vis de tout ça, mais moi, j’ai envie de croire en ma chance.
De me dire que s’il doit m’arriver un truc nul de toute façon, il m’arrivera probablement, alors autant savoir faire confiance à la vie et au destin. De faire comme les gens qui avancent dans la vie, un pas devant l’autre et le nez en l’air, qui font des trucs au quotidien qui me semblent totalement fous et inconscients alors que c’est la chose la plus naturelle du monde pour eux.
Du coup, j’ai eu envie de revenir sur ces petits détails que j’envie dans le comportement des autres qui me prouvent que leur confiance en la vie et en autrui est énorme.
(Je me permets une petite précision : si je dis « qui ME semblent », et pas « qui devraient nous sembler », c’est tout simplement pour rejeter toute responsabilité s’il t’arrive une bricole. Je veux dire, c’est moi qui t’aurais conseillé de faire un truc naïf dans un but louable, et ça serait trop dur à gérer pour moi-même si les conséquences n’étaient pas purement et exclusivement positives. Pas folle la guêpe.)
Accepter d’un inconnu qu’il prenne une photo avec ton appareil photo
Si tu as l’habitude de te balader dans des coins très touristiques, tu as probablement déjà vu cette scène : une famille ou un groupe d’amis prend la pause tandis que l’un des leurs sert de photographe.
C’est triste, parce que tout groupe de gens qui s’aiment devraient pouvoir apparaître sur la même photo sans qu’aucun d’entre eux n’ait à se tordre le bras pour faire un selfie à plusieurs (soit le truc le plus impossible de la planète, après faire pousser des champignons dans son canapé ou gagner à Mario Kart en jouant à une main).
Du coup, y a des gens vachement sympas qui proposent de prendre la photo à la place du membre du groupe qui s’est dévoué à ne pas être dessus. Y a des gens, ils ont confiance, ils restent détendus alors que l’âme charitable pourrait très bien s’enfuir avec le matériel.
Moi je sais pas trop faire : j’accepte, bien sûr, mais je suis pas trop à l’aise dans ma culotte quand ça m’arrive. Du coup, comment dire… J’ai l’air totalement constipé. Parce que je reste aux aguets pour courir si jamais je vois mon bon samaritain prendre la poudre d’escampette avec mon bien.
Et les séances de diapo de devenir la foire aux questions de type « euh, excuse-moi hein, mais on t’a fourré un aspirateur dans la raie ou comment ça se passe ? »
Degré de difficulté sur 5 étoiles :
- -3 pour les gens qui partent du principe que le genre humain est bon (et ils ont raison)
- -5 pour ceux qui utilisent encore des appareils jetables
- + 5 pour ceux qui sont attachés à leur bien matériel au point d’être paranoïaque
Laisser un inconnu passer un coup de fil de ton téléphone
L’autre jour, je suis tombée sur l’émission On n’est plus des pigeons
et l’équipe testait en caméra cachée un truc tout bête, mais terriblement révélateur : est-ce que les gens ont plus tendance à prêter leur téléphone à une jeune femme blanche qu’à un jeune homme noir, sachant que tous deux disaient avoir vraiment, vraiment besoin de passer un coup de fil ? Je te laisse deviner le résultat ; personnellement, mon coeur en fronce encore les sourcils de dépit.
Je me suis rendue compte que j’aurais tendance à ne prêter le mien à personne, de peur que ce soit une feinte pour me piquer mon vieux smartphone tout pété. Au fond, c’est vachement prétentieux du téléphone, si ça se trouve.
Degré de difficulté sur 5 étoiles :
- Les mêmes que pour la catégorie précédente
Porter des tongs dans les transports en commun aux heures de pointe
On pourrait croire que c’est facile, de porter des chaussures qui laissent dépasser les orteils, dans la vie quotidienne. Et ça l’est ! Ça l’est pour ceux qui se déplacent en voiture, ou qui ont simplement quelques minutes de marche à faire.
Ça devient beaucoup plus une aventure quand tu dois prendre les transports en commun aux heures de pointe. Et risquer alors de se faire morceler l’orteil à chaque station, et à chaque freinage un peu trop brutal.
Quand ça m’arrive, je sais pas trop si je le fais parce que j’ai simplement oublié la potentielle douleur de se faire marcher sur les doigts de pied, nus, ou si c’est un pied de nez à la fatalité.
Degré de difficulté sur 5 étoiles :
- -1000 si tu as confiance en la prévenance des autres usagers du métro, mais aussi en la fluidité de la conduite du conducteur/de la conductrice et en ton destin
- – 2 en cas de confiance normale en la vie
- – 10 étoiles en cas d’ongle-s incarné-s
Retirer son casque quand on se fait aborder dans la rue
Combien sommes-nous, dans cette grande salle qu’est l’Internet, à marcher avec un casque ou des écouteurs sur les oreilles, même quand on n’a plus de batterie ? Plein, hein ?
Avoir un casque sur les oreilles, ça permet d’avoir une bonne excuse pour ne pas s’arrêter voire même détourner le regard quand on est victimes de harcèlement de rue.
C’est entendre avec moins de force n’importe quelle remarque qui est faite sur nous. Avoir un casque sur les oreilles, ça rend la vie plus douce quand on marche seule.
Mais parfois, y’a des gens qui arrivent quand même à attirer notre attention, en se mettant en travers de notre chemin, pour nous demander un service ou parce qu’on était ensemble en maternelle ou parce qu’on a des amis communs ou que sais-je encore.
Mais y a aussi le risque que ce soit une personne qui va profiter de notre vulnérabilité des tympans pour nous gonfler à base de « paye ta schneck » ou autre. À part sonder rapidement le regard pour essayer de déceler les intentions, je n’ai malheureusement pas d’autres solutions.
Degré de difficulté sur 5 étoiles :
- Tout dépend de ton degré de YOLO.
Manger de l’oignon pendant une date
Aller à un rendez-vous de type sentimental ou en tout cas physique qui implique de manger à un moment en face de l’autre, c’est parfois stressant. Qu’est-ce qu’on peut manger en étant sûr qu’un inconfort digestif ne viendra pas gâcher un moment à base d’échanges quels qu’ils soient ? Est-ce que l’autre est assez ouvert d’esprit pour supporter qu’on soit secoué d’éructation odorante ?
C’est, mine de rien, une preuve de confiance en son estomac et la tolérance de la personne qu’on a face à nous. Au fond, c’est déjà un peu lui dire qu’on est bien avec lui/elle, que de lui faire comprendre que rien ni personne ne passera avant un supplément oignon dans un burger.
Degré de difficulté sur 5 étoiles :
- 0 : les oignons, c’est beaucoup trop bon, et ça vaudrait toujours la peine d’éructer à la face de son date.
Et toi, quels sont les petits détails que tu envies chez ceux qui ont une totale confiance en la vie et foi en l’humanité ?
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Les Commentaires
Ah ouf, pendant un moment du coup j'ai cru que je perdais complètement la boule...:rotate:
Mais c'est vrai que je me suis focalisée sur ce qui selon moi n'allait pas alors que j'aurais pu souligner l'effort fait dans le titre du paragraphe... Je ferai plus attention la prochaine fois !