Un jour, il y a déjà quelques années (ah, folle jeunesse !), j’ai annoncé à ma mère que je voulais prendre une année pour faire le tour du monde. Veto. Après le bac, ma fille, va en prépa ! Je n’y suis restée que deux semaines, mais c’est une autre histoire… Je n’ai pas sabordé mes études pour autant, mais cette idée de voyage trottait toujours dans ma petite tête. Je le ferai donc après mon master.
Et nous y voilà : en juin, j’aurai mon diplôme, en juillet, je serai dans un avion, direction les States !
Bon, je voulais voyager, d’accord, mais je ne comptais pas aller m’admirer les orteils sur toutes les plages du monde, même si c’est tentant. Soleil, palmiers, eau azurée = foutu cliché ! Et c’est un beau jour pluvieux de l’été 2010, seule, dans mon salon, devant un documentaire passionnant sur la pêche traditionnelle, que j’ai eu une révélation. Fiat lux ! Eurêka ! J’irai raconter des mythes à des enfants, et eux me raconteront les leurs. Et on les illustrera aussi, tant qu’à faire.
Comme ça, à la fin du voyage, je ferai une anthologie des contes de différentes cultures, illustrée par des enfants du monde entier. Et depuis ce jour, j’organise cette aventure, pour essayer 1) de ne pas mourir en route, 2) de ne pas me perdre en route, 3) de trouver des écoles et des gens intéressées, et 4) d’éviter que ma maman ne meure de panique.
Parce que, oui, au début, je partais seule : allez trouver un pote, étudiant, sans le sou, qui soit prêt à passer un an de sa vie à parcourir le monde comme conteur. C’était mal parti ! Et puis finalement, j’ai trouvé des amis intéressés, et aujourd’hui, nous sommes deux à nous embarquer dans ce périple. Ma mère va un peu mieux : elle est descendue de 9 à 7,2 sur l’échelle du stress, le maximum étant 10.
Depuis, nous faisons deux choses, liées mais bien distinctes : nous mettons le projet en place, et nous organisons le tour du monde en lui-même. Et c’est un beau bordel, si je peux me permettre !
La quête du Graal des subventions
L’an dernier, j’ai fait une présentation-test du projet avec un ami dans la fac américaine où j’étais en échange universitaire : les enfants étaient enthousiastes et ravis, l’expérience fut concluante. Cela nous a donné un premier appui solide, prouvant que l’idée fonctionne et intéresse.
De retour en France, nous nous sommes lancés dans la course aux subventions. Et là, si j’ai bien un conseil pour celles qui veulent monter un projet, c’est de frapper à toutes les portes, et de faire jouer leur réseau de contacts, et celui de leurs amis, parents, frères, cousins, ou autres ; d’utiliser le site Ulule
; de voir avec leur établissement scolaire, leur conseil municipal (attention, les collectivités locales ne financent pas de particuliers, j’ai dû créer une association), les entreprises privées (ça fonctionne parfois), les banques… C’est épuisant : je n’ai jamais autant téléphoné, écrit de mails, visité de Décathlons que cette année.
Mais j’ai reçu quelques soutiens financiers, et surtout beaucoup d’encouragements, qui certes, ne paient pas les billets d’avion, mais nous font vraiment chaud au cœur et nous rassurent sur notre état mental : peut-être cette aventure n’est-elle pas si folle finalement !
Le périple
En ce qui concerne l’organisation du voyage, nous avons défini notre itinéraire : 16 pays en un an, gros programme… Heureusement, certaines compagnies aériennes proposent des forfaits « Tour du monde » qui permettent de faire des économies non négligeables.
Nous allons prendre nos billets très bientôt, et commencer à nous inquiéter des visas dont nous aurons besoin.
La santé
On a commencé nos vaccinations : si vous voulez voyager loin et longtemps, prévoyez le budget santé, ça revient cher et ce n’est pas remboursé par la Sécu, surtout quand vous devez vous faire immuniser contre à peu près toutes les maladies tropicales du monde. Là, nous avons eu droit à deux injections contre la rage (maladie de fourbe, en plus !), plus une contre la fièvre jaune et une contre la typhoïde. Bref, je suis un bouillon de culture sur pattes !
Il nous reste les hépatites, la rage épisode 3 : le retour, et à trouver le bon traitement contre le palu. C’est cher et dur à supporter, mais nécessaire pour l’Inde et toute zone de jungle. Et si, à vous aussi, des amis bien intentionnés vous racontent régulièrement d’horribles histoires de chauve-souris enragées, de moustiques tueurs, et d’autres bestioles pouvant vous faire mourir de manière plus ou moins traumatisante, je vous promets que vous irez vous faire vacciner en courant et le sourire aux lèvres.
La sécurité
Pour finir, liées aux questions de santé, on peut poser celles de la sécurité. Je dois avouer que si vous passez trop de temps sur le site du Ministère des Affaires Étrangères, vous risquez de devenir complètement paranoïaque : la liste des recommandations par pays donne envie de se barricader chez soi pour ne plus jamais en sortir. Je suis persuadée que ma voisine va me voler mon portable à l’arrachée si jamais je la croise sur le palier !
Enfin, j’en ris, mais renseignez-vous sur les endroits que vous souhaitez traverser, soyez prudente, sans toutefois avoir peur de tout et de tout le monde. Par exemple, à l’origine, je tenais vraiment à passer au Kenya. Finalement, nous allons probablement l’éviter…
Cela dit, si vous souhaitez passer quelques années avec des révolutionnaires mexicains, libre à vous ! Je ne suis pas téméraire, loin de là, mais avec un peu de bon sens, aucun signe ostentatoire de richesse, l’oeil vigilant et l’esprit vif (non, rentrer complètement bourrée à minuit à La Paz n’est pas une bonne idée), on réduit déjà les chances de rencontrer des problèmes.
Je vous ai dit l’essentiel. Après, trois culottes, deux t-shirts, une trousse de secours, un maillot de bain, des tongs et des lunettes de soleil, et vous êtes parée (ou presque). Ah oui, pour le logement, eh bien, j’irai dormir chez vous !
Liens utiles
Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à :
[email protected]
On a hâte de vous lire !
Ajoutez Madmoizelle à vos favoris sur Google News pour ne rater aucun de nos articles !
Les Commentaires
Alors, oui, ça avance, et ça va, je ne stresse pas encore (bon, je commence à me réveiller en sursaut en me demandant où je suis... Je ne sais pas s'il faut que je m'inquiète). J'ai rencontré pas mal de voyageurs le weekend dernier, donc un bon nombre de femmes voyageant seules (ce qui ne sera même pas mon cas) : plein de bons conseils, des récits de voyages plutôt sympas, et, je dois l'avouer, aucune grosse mauvaise expérience au compteur ! C'est plus que rassurant (même si, je dois l'avouer, c'est fou à quel point j'ai confiance). - ce smiley exprime extraordinairement mon état d'esprit, accentué, ce soir, par le fait que j'ai soutenu mon mémoire cet aprem et que le master, c'est fini !
Pour ce qui est du voyage, eh bien, on traverse encore 2 / 3 mers à la nage en Asie pour l'instant, mais on s'en inquiétera plus tard ; on a trouvé des écoles intéressées pour nous recevoir en Amérique du Sud. C'est une super nouvelle, surtout que notre première expérience en France s'est très très bien déroulée !
Après, notre sac à dos se remplit doucement de trucs utiles (j'en parlerai surement une fois qu'il sera complet), je prépare mes vacances pré-départ pour avoir le temps de voir tout le monde, je vais commencer à trouver des contacts sur couchsurfing ... On s'organise, en gros, tout en laissant la place aux imprévus qui arriveront obligatoirement !