Tu as peut-être déjà entendu ce mot bizarre : « Nanowrimo » ? C’est un acronyme pour le « National Novel Writing Month », le mois national d’écriture de roman.
Le NaNoWriMo, un mois et 50.000 mots à écrire
Initiative américaine à l’origine, le Nanowrimo, qui se déroule chaque année au mois de novembre, est un projet créatif qui pousse les participants et participantes à écrire 50.000 mots (175 pages environ) tout au long du mois.
Qu’importe le genre, le style, le sujet ou la langue, le but de cette opération est de se motiver ensemble pour développer sa créativité et profiter de l’émulation commune pour écrire tout un roman !
Comme écrire un roman c’est long, normalement bien plus long qu’un mois, le Nanowrimo est généralement accompagné d’un mois d’octobre focalisé sur la préparation du plan du roman, et d’un mois de décembre consacré à la phase de corrections (appelé NaNoFiMo : National Novel Finishing Month).
Le but est donc bien d’écrire beaucoup, pas nécessairement d’écrire bien. Le mois de décembre sert ensuite à relire et à faire le tri dans la création produite pendant le mois de novembre.
Pour participer, tu peux t’inscrire sur le site dédié (ici, français) et te fixer tes propres objectifs. Bien sûr, personne n’est obligé d’écrire les presque 1700 mots par jour ni d’arriver aux 175 pages ! Le Nanowrimo c’est surtout l’occasion d’avancer sur plein de projets d’écriture, de le faire en groupe, et de finir l’année sur un projet créatif bien sympa.
Lire pour se donner envie d’écrire avant le NaNoWriMo
Bon, dans mon cas on ne sera pas vraiment du côté créatif cette année parce que je dois écrire pour mes études 100 pages sur la bande dessinée documentaire d’ici début 2020 (promis, on en reparlera !).
Je compte toutefois bien utiliser ce mois pour me booster à écrire plus, que ce soit pour le professionnel (il va vraiment être temps d’arrêter de lire mes BD et d’en faire des analyses…) que personnel (j’avoue, j’ai une petite structure de roman qui traine, ce serait l’occasion de me remettre dedans !)
Sauf que écrire, à part pour les gens qui ont pu cultiver leur créativité à bloc, ce n’est pas si simple, et rédiger un roman c’est loin d’être intuitif ! Alors voici deux livres qui t’aideront peut-être à te lancer dans l’aventure…
Libérez votre créativité de Julia Cameron (Éditions J’ai lu)
Ce livre m’a pas mal débloquée à des moments de ma vie où j’étais sous pression et où je n’étais plus capable de dégager du temps pour moi. On est sur un essai plutôt axé développement personnel, qui a le grand mérite de proposer des conseils pratiques et des exercices pour avancer.
À part la créativité en soi, ce livre m’a pas mal aidée à remonter à la surface à des moments où je frôlais la dépression. Il m’a vraiment permis de mettre en place des réflexes « de survie » quand je sens que je me perds.
Par exemple, un des premiers conseils du livre est le suivant : le matin, au réveil, écrire trois pages A4 en réfléchissant le moins possible, pour se vider et reprendre l’habitude d’écrire. Quitte à noter sur trois pages « Je ne sais pas quoi écrire » ou « je n’ai pas d’idée ».
C’est un truc que j’utilise régulièrement quand je me sens mal, pour essayer de faire sortir un malaise sur lequel j’ai du mal à mettre le doigt. Pour la créativité ou simplement par curiosité, je recommande l’essai de Julia Cameron. (En plus il a le bon goût d’être trouvable en poche).
Deux hommes de bien d’Arturo Pérez-Reverte (Éditions du Seuil)
Pour le coup, on est ici sur un roman, et encore plus précis : un roman historique. Mais pourquoi diantre je te parle de ce bouquin ?!
Deux hommes de bien est l’histoire de deux hommes (wait, what ?), à la fin du XVIIIe siècle, envoyés par l’Académie royale d’Espagne à Paris, pour récupérer une édition de L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Le roman se concentre donc sur le périple de ces deux académiciens pour traverser l’Espagne et la France et retrouver ce symbole de l’esprit des Lumières… qui a été interdit en France, car jugé trop subversif !
On y découvre la société d’Ancien Régime à la veille de la révolution française, plein de détails historiques très drôles (savais-tu que les livres pornographiques étaient surnommés « livres philosophiques » au XVIIIe siècle ?) et l’écriture est pleine d’esprit. Bonus : l’un des personnages principaux est bibliothécaire !
Mais la particularité de ce roman de Pérez-Reverte, spécialiste des romans historiques, c’est sa partie « autre côté du miroir ». Un chapitre sur deux environ, l’auteur raconte l’écriture du roman qu’on est en train de lire. Comment est venue telle idée, la difficulté posée par telle partie, les problèmes de temporalité, la construction des personnages, la structure de l’intrigue…
Arturo Perez Reverte nous rend non seulement spectateurs de l’histoire, mais nous implique aussi réellement dans sa stratégie d’écriture.
C’est donc un bon roman à la fois pour découvrir la période et pour se préparer en douceur au Nanowrimo. D’ailleurs, j’en recommande la lecture en audio, puisqu’il est sorti aux éditions Sixtrid en 2018 : la voix chaude de Lazare Herson-Macarel porte le roman avec brio.
Et toi tu as prévu de participer au NaNoWriMo, ou tu vas plutôt te contenter de lire pendant le mois de novembre ?
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
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