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Je me suis masturbée pour la première fois à 25 ans

Marie Evluv s’est masturbée pour la première fois il y a quelques mois, à l’âge de 25 ans. Elle vous explique pourquoi ce fut tardif, et ce qu’elle a analysé de la sexualité féminine en général.

Tu sais quel jour on est ? Oui, le 7 mai d’accord. Mais c’est surtout la Journée Internationale de la masturbation ! Si ça c’est pas l’occasion de se faire plaisir, je ne réponds plus rien.

Si tu ne te sens pas d’humeur, je te propose de te replonger dans ce témoignage très d’actualité.

— Publié le 21 octobre 2016

Il y a quelques mois, j’ai franchi un cap. J’ai finalement osé, moi une fille, me masturber. À 25 ans, oui, comme quoi il n’est jamais trop tard !

Je suis une femme qui est un peu (pas tant que ça, mais ça a changé beaucoup de choses mine de rien) passée à côté de sa sexualité et qui a eu une petite révélation.

Mon partenaire connaissait mieux mon sexe que moi

Jusqu’à il y a quelques mois, de toute ma vie je n’avais jamais vraiment touché consciemment mon sexe dans le but de me procurer du plaisir, je ne m’étais jamais fait l’amour. C’est étonnant, non ? Je suis loin d’être vierge, j’ai une vie sexuelle épanouie, du désir et des envies.

J’avais déjà expérimenté l’orgasme… Mais toujours complètement par hasard. Parce qu’en fait je ne connaissais pas mon corps, ses mécanismes. Pourtant j’attendais de mon partenaire, alors qu’il ne possède ni vulve ni clitoris, de me guider à l’orgasme — parce que j’étais incapable d’identifier ces gestes qui me mènent au plaisir.

À lire aussi : À quoi pensent les femmes quand elles se masturbent ?

J’ai eu un déclic quand une copine m’a dit, alors que l’on était loin de nos mecs : « ta main, y a que ça de vrai ». J’avais également entendu parler d’une application mobile qui avait pour volonté d’apprendre aux filles à se masturber. Toute jeune débarquée dans le milieu, j’ai eu envie de tester.

J’ai alors réalisé que mon partenaire connaissait bien mieux mon sexe que moi.

Les premières fois où je me suis consciemment masturbée, je gardais mes sous-vêtements. Je n’étais pas prête à toucher de mes doigts mes parties génitales, encore moins à les y insérer. Et pour être tout à fait franche, car sinon cet article n’a plus aucune raison d’exister, je crois que l’idée de toucher mon sexe me dégoûtait un peu. Être en contact avec mes lèvres gonflées et humides me bloquait plus que cela ne m’excitait.

C’est une des raisons pour lesquelles je me suis dit qu’il y avait clairement un souci. Pas avec moi particulièrement, mais avec l’image que me renvoyait la société de mon propre sexe, au sens propre du terme, et ce depuis toujours.

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J’ai surmonté mon dégoût grâce aux vidéos de Clemity Jane, en lisant, en déculpabilisant ; en me répétant que c’était mon corps, que c’était moi et qu’il n’y avait pas lieu d’être dégoûtée. Souvent je me dis tout simplement que je me fais l’amour et que c’est un joli moment.

S’apprivoiser

Sauf qu’il a aussi fallu apprendre comment faire. Imaginez la scène : je suis débordante de plaisir, seule, avec l’envie d’apprivoiser cette sexualité solo mais sans carte pour savoir comment m’y rendre.

Alors il y a certaines filles pour qui cela doit être plus naturel que pour d’autres, mais je me suis dit que je n’étais certainement pas la seule à avoir été dans ce cas, et à ce moment-là j’aurais apprécié avoir entre les mains un petit manuel qui allait pouvoir m’aider à déculpabiliser, décomplexer, lâcher prise et enfin, me masturber.

À lire aussi : REPLAY L’Émifion n°4 — La masturbation, feat. Cy. et Alexandre Wetter

Parce que se donner du plaisir est sain, connaître son corps est normal.

Il n’y a absolument aucune honte à s’aimer.

Prendre possession de ce corps qui est le notre, le caresser, l’aimer et le mener au plaisir et pourquoi pas à l’orgasme est un moment formidable dans la vie d’une femme. Se masturber, c’est aussi en quelque sorte faire la paix avec soi-même ; accepter son corps, son sexe dans toute son imperfection, ses poils, ses lèvres, son vagin.

La sexualité féminine et le tabou qui persiste

Alors que la majeure partie des garçons profite de l’adolescence pour découvrir son corps et comment se faire plaisir, j’ai le sentiment que beaucoup de filles mettent complètement en sourdine l’exploration de leur corps.

Cela n’a jamais été un sujet facile à aborder et c’est toujours loin d’être le cas, même en 2016. Pour les garçons, la masturbation est un acte tout à fait normal et entré dans les mœurs (au point d’inspirer l’expression connue et reconnue « je m’en branle ! » à tout bout de champ), mais pour les filles cela semble souvent rester très personnel, limite décadent.

Certes, il y a eu de grandes avancées en matière de démocratisation de la sexualité féminine, mais si la majorité des hommes a expérimenté à plusieurs reprises l’orgasme et connaît et reconnaît les mécanismes qui lui permettent de l’atteindre, c’est loin d’être le cas pour toutes les femmes.

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Des dommages collatéraux

D’un point de vue sexuel et développement personnel, je trouve cela fort dommage de s’interdire consciemment ou inconsciemment la masturbation. Mais je pense également que les répercussions dans la vie de tous les jours sont énormes.

D’un point de vue social, en tant que filles et femmes, on est généralement habituées à se « laisser porter », à attendre que les choses viennent à nous, que ce soit par exemple pour un orgasme, un job ou une augmentation… Parce que l’on pense souvent que c’est plus légitime de se voir proposer ce qui nous fait envie plutôt que d’aller la chercher, plutôt que de prendre directement les choses en mains.

Et cela s’applique à la masturbation comme à la vie de tous les jours, dans nos relations avec les autres ou au travail. Combien de filles ont peur de se lancer sans filet ? De se tromper ? De ne pas y arriver avant d’avoir commencé ?

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Dans quelle mesure notre conditionnement féminin rayonne sur notre façon de gérer notre vie toute entière ? Se masturber c’est reprendre possession de ce qui nous appartient, sans honte et sans gêne (ce qui ne veut pas dire sans pudeur, tout n’est pas incompatible). C’est prendre le contre-pied de l’opinion, assumer nos désirs et le fait de pouvoir aussi les satisfaire seule, sans être dans l’attente de son ou sa partenaire.

Se masturber, c’est aussi réaffirmer son existence, sa place, exister et reprendre les rênes de sa vie et de son plaisir.

Depuis que j’ai commencé à explorer moi-même mon plaisir, j’ai très à cœur d’aborder le sujet avec le plus de personnes possible, de diffuser le message, de revendiquer l’amour de soi-même et la masturbation comme un des leviers moteurs de la prise de confiance en soi.

Parlons peu mais parlons bien : les filles, si vous en avez envie, aimez votre clitoris et la vie vous le rendra.

À lire aussi : Comment les sextoys ont changé mon rapport à la masturbation

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Les Commentaires

18
Avatar de 123pourquoi
9 mai 2018 à 05h05
123pourquoi
Sinon je suis curieuse de la technique du pommeau de douche, comment vous faites exactement ? Parce que j'ai déjà essayé et clairement, ça ne m'a rien fait, à part quelques vagues chatouilles

Faut le bon pommeau de douche ! Cherche sur internet, y'a carrément des site/forum qui conseillent "les bons"
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