Après vous avoir parlé de mes symptômes de mon envie de niquer, il faut bien que je vous explique le début de cette longue croisade. Tout n’a pas été fait de cotillons et parades nuptiales langoureuses. Tout ne peut pas fonctionner à tous les coups, et manifestement surtout pas le premier. Récit d’une très longue nuit. Il y a fort longtemps, dans ma folle jeunesse, je trainais sur un site belge bien connu des jeunes, où des communautés se créaient autour de sujets divers. Sur la forme, c’était comme un grand forum convivial. Sur le fond, c’était comme meetic pour les geeks, ambiance « je veux bien te pécho là bas sur une péniche du moment que mon avatar te plait ». Grosse ambiance. J’ai donc, forcément, rencontré un gentil belge, un peu beau gosse, un peu couillon, et vraiment pas doué.
Éveil à la sexytude
Qui dit première fois, dit première tentative de séduction pour finir à oilpé. Notre soirée romantico-kitsch a donc commencé, comme pour la plupart des adolescents pour qui ça chatouille dans le dedans, par un dvd. Basique, rien de spécial, c’était Aviator et je me rappelle que Léonardo Di Caprio ne faisait pas particulièrement battre mon coeur, j’attendais DE L’ACTION bordel. Film d’après (car nous étions bien entendu des petits coincés timides incapables de prendre les choses en mains), Eyes Wide Shut. Haha ! Reveil soudain de ma libido qui, devant une Nicole Kidman et un Tom Cruise entièrement dédiés à la luxure gratos, ne sait plus du tout se contrôler. Allez, c’est fini, on est plus à la maternelle ici. Il est temps de passer à la vitesse supérieure.
Essayer de prendre le taureau par les cornes
C’est ti-par pour faire surgir la baaaayyyyte en moi. Langoureuse (du moins j’essayais de m’auto-persuader que je l’étais), sensuêêêêêlle (mais je ne suis pas sûre que mon bassin remuait vraiment de manière aussi sexy que je ne le pensais), et essayant désespérément d’embrasser de manière à dire « pécho moi contre la cheminée là tout de suite maintenant », j’ai finalement fait l’affront suprême qui m’a valu à peu près 400 ans de réflexion dans ma tête : mettre ma main contre le zguegue du garçon. Enfin plutôt sur son jean. Au moins là, le message était clair. Finalement pas tant que ça.
Tue-l’amour en cascade
Première réponse à ce signe avant-coureur de sexualité débridée (ou non): « Tu mets pas ton pyjama ? » Ah euh, j’ai dû mal comprendre, je savais pas que j’étais venue là pour me coucher à 22h et attendre le réveil pour prier. Finalement, un ange passe : « Tu veux qu’on ait un rapport sexuel ? ». Non connard, je veux un coca avec trois glaçons, ça ne se voit pas ? C’est ainsi que j’ai compris que j’allais un peu en chier, pour déflorer ma tulipe de l’amour. Désespérée mais néanmoins quand même pressée d’en finir avec ces foireux préliminaires langagiers, je demande juste, discrétos, s’il a ce qu’il faut. Si la plupart des mortels comprendraient que je réclamais simplement une certaine protection vis à vis de nos muqueuses sensibles aux infections (je vous rappelle qu’une MST, c’est quand même pas très marrant à vivre ni à gratter
), lui m’a répondu le plus naturellement du monde « Ouais ouais, j’ai du popper’s si tu veux ». Dans quoi suis-je tombée ?? Un backroom clandestin au fin fond de la Wallonie ? Un cabanon tenu par un adepte de la sodomie ? A ce moment très précis, j’ai quand même voulu prendre les jambes à mon cou pour éviter d’avoir à chanter le lendemain du MC Warrior. https://www.youtube.com/watch?v=90Ob_sYq-Ug L’inconsciente en moi à dû prendre le dessus : je suis restée, en me demandant l’effet de la chose. Ça m’a juste rendu plus aware, et totalement dans les vapes.
Rencontre avec le loup
C’est bon, c’est le moment : mon tendre couillon a ENFIN enlevé ce qui protégeait son zboub de tout contact avec moi-même et surprise : je ne réagis pas. Rien, niet, que dalle : je suis un peu trop au pays des nuages roses et tout me fait rigoler, même si ma grand-mère avait débarqué au milieu de la pièce avec une bassine sur la tête. C’est là que mon jeune homme a eu l’idée du siècle : mettre un préservatif ROUGE. Oui oui… Rouge. Dans ma tête, telle une vision céleste, j’ai pensé au Père Noel. Je vous laisse deviner pourquoi.
aka Patrick la saucisse
« Aller plus haut »
Moment-M bis : quand l’abeille rencontre le coquelicot, bref, tu auras compris ce que j’évoque à travers cette poésie florale. Jouons-la cartes sur table (je ne suis plus trop à ça près) : j’étais aussi réactive durant toute l’action que si j’avais décidé d’imiter le poulpe amorphe. Comme une gourde, la seule chose que à laquelle je pouvais penser, c’était « mais, y’a de la place là dedans ? », interrogation à laquelle j’ai cru que l’autre zozo répondait quand j’ai entendu un bref « je peux pas aller plus loin ». J’ai donc cru, suite à ça, pendant DES MOIS que mon vagin était du genre « vagin-nain », qu’aucun garçon ne pourrait jamais « aller plus loin ». Traumatisme qui m’est revenu en pleine poire au moment de passer à l’acte avec le garçon d’après, tellement j’angoissais de cette micro-cavité entre mes cuisses. Imaginez donc ma tête quand j’ai compris ce qu’avait vraiment voulu dire ce petite sagouin ce soir-là. C EST TOIQUI A PAS PU ALLER BIEN LOIN, MOU D’LA BITE. Un exutoire salutaire.
De l’art de s’en remettre
Est-ce qu’une première fois un peu pourrave t’empêche par la suite d’appréhender les rapports sexuels avec confiance ? Oui et non. Forcément, on croise les tétons pour qu’un tel fiasco ne se réalise pas deux fois avec deux personnes différentes. Mais justement, ce n’est plus la même personne en face, et ça pourrait même être ce coup-ci drôlement chouette. La première fois c’est important, oui, mais il faut surtout compter sur les prochaines, car croyez-moi elles sont nettement meilleures.
Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à :
[email protected]
On a hâte de vous lire !
Les Commentaires
Je n'étais jamais tombé amoureuse de ma vie, même pas un léger petit béguin (le genre handicapé affective), mais à 20 ans je commençais à vraiment avoir les hormones en ébullition, j'étais curieuse et autour de moi tout le monde l'avait déjà fait. Donc, en ayant marre d'attendre que l'amour me tombe dessus, n'étant pas du genre romantique, j'ai choisi de forcer les choses et de me trouver un plan cul.
Il fallait qu'il me plaise physiquement, qu'il soit sympa et avec une bonne mentalité envers les femmes (hors de question que je couche avec un mec qui ne respecte pas une femme sous prétexte que c'est juste sexuel). Si possible je voulais un mec hors de mon entourage habituel (pas de risque de ragots et possibilité de l'oublier totalement en cas de rattage). Je voulais pas non plus de relation exclusive (moins de pression pour moi).
L'occasion s'est présenté avec un beau collègue pendant mon job d'été. On s'était vu et embrassé quelques fois, je lui ai parlé du fait que je ne cherchais pas de copain, ça lui allait très bien. C'est arrivé la première fois que je suis allée chez lui. On était posé sur le lit et pour moi c'était le moment.
Sauf que non. En y repensant, je n'en avais pas envie pour de bonnes raisons ce jour là. J'avais envie de ne plus être vierge, et pas envie de faire l'amour, nuance. En plus j'étais en retard pour les cours, j'ai fait la maligne en mode "on peut faire ça vite tu sais ; P" (une vraie cruche) Du coup on a fait ça habillé, presque sans préliminaire, j'étais tellement serrée et lui tendu qu'il a ejaculé en 30 secondes en s'excusant, zéro communication, et après j'ai dû courir en classe, paumée dans ma tête. La loose totale
J'ai pas saigné, pas eu vraiment mal. J'ai pas senti grand chose, c'était bizarre et malaisant. J'ai été assez déçue après, honteuse aussi. Seul bon point : il s'est montré gentil (même si c'était nul pour lui aussi).
Heureusement, je m'en suis remise vite (c'était pas important pour moi la première fois), et j'ai décidé de persévérer. Les fois suivantes ont été mieux, mais c'était pas encore ça par rapport à l'idée que je me faisais du plaisir sexuel. Petit à petit, il m'a fait découvrir pleins de choses, j'ai appris ce que j'aimais et ce qu'il aimait. Il est devenu mon confident, mon meilleur ami et j'ai commencé à vraiment vraiment prendre mon pied au lit (premiers orgasmes:gnih. On se voyait de plus en plus souvent.
Puis au bout de 8 mois j'ai réalisé que je pensais tout le temps à lui et que je ne supportais plus l'idée qu'il puisse voir d'autres filles. Bref j'étais juste complètement amoureuse (le choc, après tous mes discours sur mon incapacité à m'attacher...). Oh miracle, lui aussi (j'imagine pas la catastrophe sinon...)
Et aujourd'hui ça va faire 3 ans qu'on est ensemble
Comme quoi une belle histoire peut sortir d'une première fois naze avec quelqu'un pour qui on a pas de sentiment. Je suis contente que ça se soit passé comme ça au final, même si c'est pas très classique .