Je n’ai jamais eu confiance en moi.
Ce manque de confiance a eu une grande influence sur ma vie, il l’a modelée. Ce manque de confiance m’a empêchée d’avoir des relations amoureuses pendant 25 ans.
Ma timidité et moi
Je suis une grande amoureuse. Petite, je tombais amoureuse de personnages, de gens. Je les aimais passionnément et intensément.
Toutefois, je n’ai jamais réellement entretenu de relation avec un homme (car c’est mon orientation).
J’en avais envie, sans me rendre malade du fait que je n’en avais pas, mais il m’était impossible de commencer à établir un rapport de séduction.
Je ne fréquentais pas non plus les milieux les plus favorisants, c’est-à-dire qu’il y avait peu de mecs dans mon entourage, qu’ils n’étaient pas très bienveillants, et ne me correspondaient pas.
Mais le problème principal se situe dans mon manque de confiance qui entravait tout début de relation, qui empêchait même les gens de m’approcher.
Au lycée, lors d’une soirée chez une amie, j’ai rencontré un garçon gentil, mignon, intelligent, tout ce que je recherchais.
Nous étions timides, notre amie s’est démenée pour arriver à nous mettre ensemble. Nous nous sommes vus plusieurs fois mais jamais rien ne s’est passé.
Après ça plus rien.
Il y a eu la fac, les difficultés liées aux cours, au parcours personnel et à ma relation à moi-même. Je n’avais pas l’occasion de rencontrer des gens et ne laissais pas de portes ouvertes.
Rien.
Mes questionnements sur ma sexualité
Tout ce temps, je me questionnais sur ma sexualité, j’entendais parler d’asexualité, d’aromantisme, de bisexualité… et je me demandais si ça me concernait.
À 25 ans j’étais toujours vierge tout de même, et selon les standards, c’est bizarre.
Mais je me masturbais et j’aimais ça, j’étais attirée par des garçons, alors je me disais que ça ne pas devait être mon cas, que je devais juste ne pas être assez intéressante ou mignonne.
L’année passée a été compliquée, j’ai été voir un thérapeute et j’ai fait un gros travail sur ma confiance en moi, mon anxiété et mon rapport aux autres.
Je devenais enfin la personne que j’aspirais à être, je montrais au monde qui j’étais. Ce travail a abouti à mon inscription sur un site de rencontre.
Je me sentais confiante.
J’avais envie de rencontrer des gens, alors que ça faisait un moment que j’étais persuadée que j’allais finir seule entourée de chats. J’ai donc rencontré des gens et ce n’était pas effrayant, anxiogène ou bizarre. C’était chouette.
J’ai parlé avec une dizaine de mecs environ, et j’en ai d’abord rencontré deux avec qui ça n’a pas accroché. Je ne les trouvais pas très intéressants et ça joue beaucoup pour moi, donc on ne s’est jamais revus.
Puis j’en ai rencontré un troisième, avec qui j’ai parlé quelques jours avant de rapidement lui proposer qu’on se rencontre. Je le trouvais craquant, super intéressant et très gentil, et je me suis dit que ce serait chouette si ça devait arriver avec lui.
Ma première fois avec un coup d’un soir
Je n’ai pas vraiment de blocage avec l’idée du sexe, c’est juste que ça ne c’était jamais présenté avant, et que les autres dates que j’avais eu n’étaient pas terribles.
J’avais aussi peur car j’avais entendu tellement de choses sur les relations, sur le fait que la première fois était toujours ratée ou douloureuse.
À lire aussi : Est-ce que la première fois, ça fait mal ?
Et je n’avais jamais fait l’amour, ni même réellement embrassé quelqu’un. Donc si ça devait arriver qu’est-ce qui se passerait ?
Est-ce que je saurais embrasser ? Est-ce que je devais le dire ? Est-ce qu’il se rendrait compte de quelque chose ? Est-ce que j’allais saigner ?
Bref, beaucoup de questions.
J’ai donc vécu ce premier date avec ce garçon avec ces questions en tête, mais tout de même sereine car je me rendais bien compte qu’il n’y avait aucun enjeu.
Du coup, quand il m’a raccompagnée, je lui ai proposé de monter car j’avais envie de lui et de prolonger cette soirée. Une fois chez moi, on a parlé un peu et quand on était dans ma chambre il m’a embrassée, et je lui ai rendu son baiser.
On s’est dirigés vers le lit et ça paraissait juste naturel de le faire sur le moment, nous en avions envie. Dans les choses qui m’ont marquées, il y a particulièrement sa douceur et son attention à mes besoins.
Je pense que c’était bien mieux que ce à quoi je m’attendais grâce à ça. Par exemple, il a commencé par un cunnilingus (ce qui peut sembler très intime mais m’a permis d’être en confiance et prête pour une pénétration).
Avec tout ce qu’on entend, je ne m’attendais pas à ce que ça soit si naturel, je m’attendais à avoir mal et peur du regard de l’autre sur mon corps, et ça n’a pas du tout été le cas.
Il s’agissait plus d’une communion des plaisirs.
Aucune de mes questions n’est revenue sur le moment, j’ai suivi le mouvement, j’ai pris du bon temps, je n’ai pas saigné et il ne s’est clairement pas rendu compte que c’était ma première fois.
Connaître mon corps : mon meilleur ingrédient pour ma première fois
Si j’ai choisi de ne pas lui en parler, c’est parce qu’il n’y a pas vraiment eu de raison de le faire. J’avais confiance en lui, et j’étais quand même bien renseignée sur la sexualité.
C’est aussi parce que je ne voulais pas que ça ait une influence sur lui. Il aurait pu ne plus vouloir le faire car ça devenait une responsabilité pour lui.
Et certainement aussi parce que j’avais peur du jugement de sa part, qu’il me voit différemment.
De plus, je connaissais assez mon corps pour savoir ce que j’aimais ou non et j’avais assez confiance en moi pour lui dire si ça allait ou non, sans avoir besoin de lui spécifier que je n’avais jamais eu de relations sexuelles avant.
J’ai parlé de cette soirée avec mes amies et ma sœur, plus pour leur raconter ma vie que pour avoir un retour d’expérience.
J’ai un entourage très bienveillant qui ne m’a pas du tout jugée et même s’il l’avait fait, ça ne m’aurait pas plus touchée que ça car je ne vois pas ce qu’il y a de mal dans le fait de faire sa première fois de cette manière-là.
Depuis ma vie n’a pas changée, mais je n’ai plus mes interrogations qui reviennent sur cet aspect. Je me sens bien et je suis heureuse que ça se soit passé comme ça, avec un coup d’un soir.
Je raconte ça pour rassurer celles et ceux qui n’ont jamais eu de relations sexuelles alors qu’ils ont dépassé la vingtaine. Ça arrivera, et ça peut être très bien.
Et pour ma part, faire un travail sur moi avant m’a beaucoup aidée. Je connaissais très bien mon corps et la sexualité en général, j’avais confiance en moi, et ça a certainement aidé à rendre cette première fois très agréable !
À lire aussi : Tout ce que j’aurais voulu savoir avant de faire l’amour pour la première fois #1
Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à :
[email protected]
On a hâte de vous lire !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Tu aurais pu rajouter : "je pense qu'on met un peu trop la pression sur les femmes"
Parce que ce mythe de la première fois qui devrait se faire sous certaines conditions précises (être en couple, avoir des sentiments, blablabla), il ne touche que les femmes en fait. Tout le monde s'en fout pas mal qu'un mec ait fait sa 1ère fois à l'arrache avec une nana de passage, un coup d'un soir ou même une prostituée. De toute façon, la 1ère fois des hommes n'a pas l'importance symbolique qu'on prête à celle des femmes.
Bref, tout ça c'est encore un énième mythe sexiste à la con. Qu'on fasse sa première fois avec son futur mari, un plan cul ou un coup d'un soir qu'on ne reverra jamais, où est le problème tant que c'est fait dans la confiance et le respect ? Franchement : on-s'en-branle
Surtout qu'une 1ère fois sexuelle est rarement folichonne (ceci est un euphémisme), et que ça ne devrait pas avoir plus d'importance que la 1ère fois qu'on a vu la mer ou la 1ère fois qu'on a pris l'avion…