— Publié le 22 février 2018
C’est une question récurrente chez les jeunes femmes « vierges » : vais-je avoir mal pendant ma première fois ?
Bon, je n’ai vraiment pas envie de faire durer longtemps le suspense ni de créer la confusion. Donc je clarifie d’entrée : le sexe n’est pas censé faire mal, nulle part, jamais.
Sauf dans le cadre particulier du BDSM ou d’un jeu consenti, la douleur n’est PAS une donnée sine qua non d’une expérience sexuelle réussie. Bien au contraire.
C’est ce que rappelle Maïa Mazaurette dans l’épisode n°18 de son podcast Sex and Sounds intitulé Faut-il souffrir pour faire l’amour ?.
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Ne pas avoir mal la première fois, c’est possible
L’idée que la première fois fait mal vient principalement de malentendus et méconnaissances autour du vagin et de cette sombre histoire d’hymen (en fait pas du tout sombre, je te rassure dans un instant).
Pour plus de clarté, entendons-nous sur le fait que « vierge » désigne ici une femme n’ayant jamais pratiqué de pénétration vaginale.
On peut avoir tendance à imaginer qu’un vagin vierge est plus étroit et que la pénétration va donc être plus douloureuse. Mais, sauf cas de vaginisme, croyez-bien que si un enfant en sort, un zizi y rentre !
Souple comme un putain de vagin
Les parois du vagin sont faites de muscles extensibles, conçus pour s’adapter à différentes largeurs.
C’est principalement le stress de la première fois qui peut entrainer une contraction musculaire et rendre la pénétration difficile voire douloureuse.
Pour une première fois en douceur, les préliminaires vont être utiles afin de détendre ces muscles (et la personne qui les possèdent si besoin) et également pour permettre à la cyprine (la mouille, oui) de venir jouer son rôle de lubrifiant.
Un lubrifiant peut être utilisé en complément, si la lubrification naturelle se révèle insuffisante !
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Autre chose à savoir avant sa première fois : l’hymen n’est pas une paroi imperméable que le pénis viendrait déchirer dans un bain de sang. D’ailleurs, puisque tous les hymens sont différents, il faut souligner que tout le monde ne saigne pas lors de sa première fois.
Parfois, cette membrane élastique et plutôt fine se détend avant le premier rapport sexuel, lors d’activités sportives ou pendant la masturbation, sans que l’on s’en rende compte.
Laci Green a fait une très chouette vidéo pour démonter les idées reçues à ce propos.
Avoir mal pendant le sexe, c’est normal ?
Cette question de la douleur ne concerne pas seulement la première expérience sexuelle.
Maïa Mazaurette cite une récente étude selon laquelle les hommes considèrent majoritairement le bon sexe comme « celui qui leur donne un orgasme, tandis que les femmes trouvent la fête réussie quand elles n’ont pas mal »…
Et de balancer quelques chiffres qui font dire « Aouch » :
- 30% des femmes éprouvent de la douleur lors d’une pénétration vaginal
- 72% des femmes ont mal lors d’une pénétration anale
Oui, j’adore. (Non, c’est faux.)
Lorsque je clame que le sexe n’est pas censé faire mal, je ne veux pas dire que le sexe ne fera jamais mal.
En fonction de la sensibilité des tétons de chacun·e, de la profondeur de la pénétration, de l’angle choisi, de la position ou que sais-je encore, la douleur peut effectivement pointer le bout de son nez, à des degrés d’intensité variable.
Mais lorsque je clame que le sexe n’est pas censé faire mal, je veux dire par là qu’il n’est pas obligatoire de tolérer cette douleur.
Il est possible de l’indiquer à son partenaire et de trouver un meilleur rythme, une position plus confortable ou demander un temps mort en attendant que cette crampe se détende tranquillou… voire d’arrêter complètement !
Communiquer sur son inconfort, voire sa douleur, n’est pourtant pas une évidence si l’on en croit les chiffres de l’étude citée.
Nope.
Avoir mal pendant le sexe, ce n’est pas une fatalité !
Comme l’explique Maïa Mazaurette, les femmes intègrent très vite que la douleur sera une composante de leur vie sexuelle.
De la perte de la virginité à l’accouchement, en passant par les règles, la pénétration, l’épilation, la grossesse, l’imaginaire sexuel des meufs se construit autour de l’idée qu’il semblerait que l’on soit venues pour souffrir, ok
« L’inconfort pendant le sexe a été intériorisé. »
Au point de ne pas oser dire lorsque l’on souffre ? Halte là !
Parler est une des bases de la sexualité positive et je n’ai pas fini de te labourer la rétine avec ça : exprimer, demander, bref co-mmu-ni-quer, c’est cool et c’est important.
Plus fort, on vous entend pas !
Parce que prendre du plaisir quand on fait l’amour, c’est très sympa.
Peut-être le fantasme d’un coït instinctif, d’une compétence innée du sexe empêcherait-il les langues de se délier ? À moins que se soit la peur de « casser l’ambiance » ?
J’ai une mauvaise nouvelle pour celles et ceux qui préfèreraient que l’autre devine, lise dans vos yeux ou carrément dans vos pensées : c’est impossible. Sauf peut-être avec un mentaliste.
Et pour ce qui est de casser l’ambiance, si exprimer vos désirs suffit à refroidir votre partenaire, comme le dit Maïa Mazaurette, « désolée, ça n’était pas une bonne ambiance. » À bon entendeur… Aïe !
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