J’ai 21 ans et jusqu’à récemment, je n’avais encore jamais eu de relations sexuelles.
Moi et ma peur du regard des autres
Je suis une personne très angoissée et craintive du regard que les autres pourraient porter sur moi.
Depuis mes 18 ans, j’étais très mal à l’aise avec mon corps et avec ma condition de « vierge », mes amies ayant déjà fait l’amour, et moi n’arrivant pas à me considérer comme adulte sans cette condition.
Malgré tout, à travers les podcasts, les vidéos ou les articles de madmoiZelle, j’ai bien compris que ça n’avait finalement pas d’importance du moment qu’on le vivait bien.
Je savais que ce n’était pas un drame en soi mais, malheureusement, je ne réussissais pas à bien le vivre, sûrement à cause de mon complexe d’infériorité et mon manque de confiance en moi.
Néanmoins, grâce à mad notamment, j’ai pu devenir plus à l’aise avec le sujet et j’ai commencé à découvrir ma sexualité seule en attendant.
À lire aussi : Pourquoi la virginité est un concept idiot et dangereux
Avec qui faire ma première fois ?
Voilà quelques temps que, grâce à Queen Camille, j’avais bien compris qu’être en couple ou amoureuse n’était pas nécessaire pour avoir des relations sexuelles si on ne le sent pas comme ça, ce qui était mon cas.
Au contraire, les sentiments provoquent chez moi une peur du jugement plutôt désagréable et pour une première fois, cela aurait été compliqué à gérer, en plus du défi de passer ce cap en soi.
Je suis restée longtemps dans l’attente, avec quelques petites tentatives que j’ai auto-détruites avant qu’elles ne prennent forme.
À 21 ans, n’ayant jamais passé le cap du sexe avec mes rares et courtes relations amoureuses (qui me causaient un stress fou), j’ai vraiment eu envie de d’ouvrir les portes du cul à deux.
Cette fois-ci, la curiosité et l’envie ont pris le dessus et j’ai envoyé un SMS pour proposer cela à un ami de 30 ans que je connaissais depuis 1 ou 2 ans.
Il était au courant de ma situation et j’avais déjà pensé à lui pour passer le pas, peu de temps après l’avoir rencontré.
Le fait de l’avoir toujours vu comme un potentiel amant et non comme un ami pur et dur m’a bien aidée.
De plus, je ne sentais aucun jugement de sa part et si ça avait été le cas, il faisait parti des rares personnes avec lesquelles cela ne m’inquiétait pas.
Il a accepté. Nous avons discuté de ce que nous voulions ou pas et nous avons fixé une date…
Ma première fois avec un ami
Plutôt angoissée, j’ai pourtant réussi à ne pas avorter ce projet.
Je me suis épilée et j’ai revêtu de beaux sous-vêtements, ce qui m’a personnellement aidée à accepter au mieux mon corps.
Le jour J, je suis allée l’attendre comme prévu devant chez lui. Nous avons peu échangé en montant les étages ; après un certain temps ensemble, nous étions tout deux extrêmement gênés par la situation.
On s’est dirigés vers la chambre où j’ai pris mon courage à deux mains pour retirer petit à petit mes vêtements pendant qu’il faisait de même.
Après quelques caresses, ce fut le tour des sous-vêtement, puis il a éteint la lumière pour ne laisser que celle, tamisée, de l’extérieur.
J’étais toujours bien gênée de mon côté. C’est quand nous avons commencé à nous embrasser que tout s’est délié.
Mon corps ne me gênait plus et je commençais à prendre pas mal d’initiatives. La parole se fit plus aisée et tout devins plus tendre. Nous avons parlé tout le long.
On a essayé pas mal de positions et de caresses ponctuées par des instants de câlins ou de rire.
Ce que j’ai appris de ma première fois
Ce petit manège bien agréable dura un peu plus d’une heure. Aucun de nous n’a eu d’orgasme, ce qui n’est de toute façon pas une fin en soi.
J’ai trouvé la pénétration plus ou moins agréable, et parfois douloureuse car contrairement à ce que je pensais mon partenaire est bien monté… Ça a posé quelques soucis, surtout au début, et puis la douleur a disparu.
On a décidé d’arrêter, et après quelques câlins, on est sortis du lit et il a rallumé la lumière.
On a remis notre bazar en ordre, Monsieur s’est rhabillé et la proximité corporelle perdura encore un peu.
J’ai mis longtemps à remettre mes vêtements et je me suis rendue compte ensuite que leur absence ne m’avait pas gênée.
Moi qui n’imaginais pas pouvoir montrer mon corps en pleine lumière, je m’étais baladée un moment nue dans son appartement, comme si cela n’avait aucune importance.
J’ai fini par partir après une longue discussion.
Ce premier rapport a eu pour effet de lever des barrières que je me posais vis-à-vis de certaines pratiques et de calmer une bonne partie de mes craintes.
Moi qui pensais faire l’étoile de mer, je me suis retrouvée à être presque aussi entreprenante que lui !
Peu importe finalement l’expérience, si l’on cherche à tester, nous en avons le droit et même le devoir si c’est un désir.
Les hommes n’ont pas à être toujours entreprenants et nous à disposer !
À lire aussi : Est-ce que la première fois, ça fait mal ?
J’ai eu un rapport sexuel, et maintenant ?
Moi qui pensais que cela allait tout changer pour moi, je ne vois aucune différence et j’oublie même parfois que ce cap est passé.
Faire l’amour aura finalement eu aussi peu de conséquences que le premier bisou sur la bouche que l’on fait en primaire.
Je compte reproduire l’opération avec mon ami et améliorer notre connaissance mutuelle de nos corps.
Je me souviendrais de cette première fois comme d’un moment de tendresse, de test, de bienveillance et d’échanges parfois ponctués de rires ou de blagues nulles.
Je suis contente de l’avoir fait à ce moment-là et avec lui, sans avoir cédé aux diktats de la bonne fille (attendre d’être folle amoureuse pour « offrir sa virginité ») et sans m’être souciée de l’image que je pourrais donner.
Ça, je le dois à madmoiZelle, à sa communauté ainsi qu’a certains de mes proches qui se sont montrés de très bons conseils et d’une magnifique bienveillance. Je vous remercie du fond du cœur.
Et toi, c’était avec qui ta première expérience sexuelle ?
À lire aussi : J’ai fait ma première fois à 25 ans avec un coup d’un soir
Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à :
[email protected]
On a hâte de vous lire !
Les Commentaires
Je crois que ce diktat societal Hollywoodien (et parfois parental) d'attendre d'être dans une relation stable et d'être "amoureux" est au final très dommageable. C'est juste un cran en dessous de l'ancien "attendre d'être marié".
La première fois c'est important de le faire quand on en a vraiment envie (et le partenaire aussi), qu'on y a réfléchi sans pression, et qu'on est en sécurité (cette notion varie avec l'âge, mais contraception et préservatif sont la base).
La première fois ce n'est pas non plus incroyablement important avec le recul des années. C'est une étape, pas la ligne d'arrivée.
A la limite attendre d'être vraiment très amoureux met plus de pression et expose à des grands risques de déceptions et de blocages ensuite.
Au final chacun/chacune devrait pouvoir le faire à son rythme, du moment qu'on en ai vraiment envie et qu'on soit conscient des conséquences possibles (mais ça à tout âge on est pas toujours prêt(e)s au final, lol).