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Le 1er bilan du Service National Universel, par les jeunes volontaires

En juin dernier, 1800 volontaires ont expérimenté la première phase du Service national universel. Quel bilan tirent-ils de ces 15 jours, et qu’est-ce que cela présage pour la suite du dispositif ?

Le Service National Universel (SNU) est un sujet touchy.

Sur mad, vous aviez été nombreuses à vous interroger sur la généralisation arbitraire de ce dispositif à toute une classe d’âge…

Clairement, l’initiative divise.

C’est quoi le Service National Universel (SNU) ?

Selon le ministère de la Jeunesse :

« Le Service national universel s’adresse, après la classe de 3e , aux jeunes filles et garçons de 15 à 16 ans.

Il comporte obligatoirement une phase de cohésion, en hébergement collectif et hors de son département de résidence de deux semaines et une mission d’intérêt général auprès d’une association, d’une collectivité, d’une structure publique ou d’un corps en uniforme, de deux semaines également.

Chaque jeune peut ensuite poursuivre une période d’engagement de trois mois minimum »

Les deux phases durent chacune 15 jours. Encore expérimenté à petite échelle, le SNU sera progressivement généralisé à toute une génération à partir de 2021.

La 1ère expérimentation du Service National Universel (SNU)

En juin 2019, plus de 1800 jeunes se sont portés volontaires pour expérimenter le dispositif.

L’événement a notamment fait grand bruit sur Internet avec la vidéo controversée de Tibo InShape qui s’est glissé quelques jours dans la peau des appelés.

Pendant 15 jours, les volontaires ont été hébergés dans des centres en dehors de leur département d’origine et ont suivi une multitudes d’activités : de la pratique sportive, des modules sur l’engagement, des saluts au drapeau et chants de l’hymne national, des bilans de santé et des entretiens médicaux et des formations aux premiers secours.

Ils entament en ce moment la deuxième phase qui consiste à s’engager 15 jours dans une mission d’intérêt général.

Avec ce programme, les objectifs affichés par le gouvernement sont les suivants :

  • transmettre un socle républicain
  • renforcer la cohésion sociale
  • développer une culture de l’engagement
  • accompagner l’insertion sociale et professionnelle.

Quel bilan pour ce 1er test du Service National Universel (SNU) ?

Cette expérimentation et son bilan mené par l’INJEP souffrent d’un biais important : les personnes qui y ont participé étaient toutes volontaires. Leurs profils sont donc assez particuliers.

Alors que le corps militaire représente 1,3% de la population française, 31% des parents des jeunes volontaires travaillent ou ont déjà travaillé dans l’armée.

Les jeunes qui suivent une voie professionnelle sont aussi sous-représentés (ils étaient 18% contre 30% en moyenne).

Les premiers appelés sont particulièrement intéressés par la défense et la sécurité, le sport et la santé. Pour certains, le SNU est une porte d’entrée vers une carrière militaire, de pompier ou de gendarme.

Autre donnée marquante, 76% des répondants ont déclaré avoir été motivés par le fait de rencontrer de nouvelles personnes, en-dehors de leur cadre social habituel.

Sans surprise, le SNU semble donc satisfaire surtout les personnes sociables qui aiment le sport et qui ont un fort attrait pour l’idée de servir la Nation à travers le corps militaire.

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Pas étonnant donc que 94% d’entre elles se déclarent satisfaites ou très satisfaites de cette première expérience, malgré leurs réserves sur la densité des programmes quotidiens (yes le salut au drapeau à 6h du mat).

La généralisation du SNU, une marche forcée ?

Le dispositif va monter en charge progressivement et accueillera dès l’année prochaine au moins 30 000 ados.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : si j’avais 15 ans, j’aurais haï l’idée de devoir me taper 1 mois de service obligatoire…

J’ai un rapport compliqué avec la discipline et quand je ne vois pas l’intérêt d’un truc, je ne mets aucune bonne volonté pour l’accomplir.

J’ai donc du mal à imaginer comment les centres, les casernes, les associations et les institutions vont s’en tirer avec les 800 000 jeunes (parfois récalcitrants, comme moi) qu’ils devront accueillir chaque année.

Je ne suis pas sûre que les taux de satisfaction restent aussi hauts, clairement !

Et toi, quel est ton avis sur le SNU ? Feras-tu partie de celles et ceux qui doivent le suivre ? Si oui, est-ce que ce sera en traînant des pieds ou avec enthousiasme ? Dis-moi tout dans les commentaires !

À lire aussi : Faut-il rétablir le service national en France ?


Les Commentaires

8
Avatar de HellaSlytherin
21 octobre 2019 à 22h10
HellaSlytherin
Perso je pense à mon futur gosse et j'espère que d'ici là le SNU sera plus obligatoire. Je pense aux personnes harcelées, pas bien dans leurs peaux, introvertie, qui vont se retrouver à devoir partager le quotidien d'autrui et de potentiel harceleur. Je pense aussi aux personnes non cis et non het, qui subissent déjà beaucoup de discriminations et au vu de l'armée qui est tout sauf inclusive, comment vont vivre ses personnes là ? Et celles qui vont devoir être assignées dans un genre qui ne sont pas le leur mais qui vont devoir partager les salles de bains et les chambres avec un autre genre que le leur. Je pense aussi aux personnes souffrants de handicap, comment va se passer leurs intégrations ? Et celles qui souffrent d'anxiété sociale ? De dépression ? De troubles psy ?

Si j'avais du faire le SNU à 15 ans, c'était l'année où j'étais anorexique, en dépression et ou j'ai raté trois mois d'école pour TS suite à du harcèlements scolaires. J'aurais tout sauf supporter le SNU.
Qu'il existe pour des volontaires, pourquoi pas. Mais on ne devrait pas obliger les personnes à vivre en communauté. Pourquoi pas un service dans une association choisie (donc incluant aussi les associations trans, lgbt, féministe, pour lutter contre le validisme, etc).
Ça me donne bien envie de partir vivre à l'étranger plus tard...
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Voir les 8 commentaires

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