Cette fois c’est certain : un projet de série Preacher est bel et bien sur les rails. Après plusieurs tentatives d’adaptations filmées, c’est finalement AMC, la chaîne ayant déjà adapté The Walking Dead, qui s’y colle, avec Seth Rogen et Ewan Goldberg aux commandes. Alors que la planète geek attend l’annonce du casting et le tournage de l’épisode pilote, Urban Comics en profite pour commencer à ressortir en France l’intégrale de cette BD culte !
Alors c’est un prêtre, une meuf et un vampire…
Preacher, c’est l’histoire de Jesse Custer, prêtre alcoolique officiant dans un petit bled des États-Unis. Depuis qu’il a été possédé par Génésis, l’enfant d’une union impie entre ange et démon, Jesse dispose à présent de « la voix de Dieu ». Pour faire simple, lorsqu’il parle, les gens lui obéissent, quoi qu’il dise (avec parfois des résultats cocasses).
Décontenancé par cette possession et l’émergence de ses pouvoirs surnaturels, Jesse décide de partir à la recherche de Dieu pour lui demander des comptes (et éventuellement lui botter le cul). L’accompagnent dans cette quête la divine Tulip, son ex au passé trouble, et Jesse, un vampire au cœur d’or.
Un grand coup de pied au cul du politiquement correct
Publié entre 1995 et 2000 chez Vertigo, le label adulte de DC Comics, Preacher a à l’époque explosé toutes les limites de ce qu’il était possible de faire dans un comics grand public. Blasphématoire, vulgaire et ultra-violente, cette série aura déchaîné fans, libraires et critiques.
Si son existence aura permis l’émergence par la suite de nombreuses autres séries (Stephen King citant volontiers Preacher
comme une des inspirations de La Tour Sombre), l’original reste unique, objet de passions et de fantasmes. Polarisant au point qu’il soit possible d’y comprendre tout et son contraire, Preacher reste, au milieu d’un torrent d’obscénités et de scènes insoutenables, une série profondément humaniste.
Si le monde de Preacher est infernal, ses héros font tout pour rester moraux, pour ne pas perdre de vue ce qui compte vraiment.
Une réédition luxueuse pour une œuvre culte
Cette nouvelle édition française en six volumes, chez Urban Comics, se veut luxueuse, avec une belle couverture cartonnée renfermant plusieurs centaines de pages, le courrier des lecteurs de l’époque ainsi qu’une galerie de couvertures et d’illustrations.
Si les couleurs ont un peu vieilli, le verbe de Garth Ennis et les lignes claires de Steve Dillon restent un régal. On se surprend à (re)découvrir l’univers de Preacher avec le même plaisir, les mêmes émotions dans les rares moments doux, les mêmes éclats de rire un peu malsains pour survivre à une scène trop gore. Et l’objet est si beau qu’on a envie de le mettre dans toutes les mains, surtout celles que le contenu du pavé pourrait offenser !
Car aujourd’hui comme en 1995, nous avons besoin de séries comme Preacher, pour repousser les limites du bon goût sans jamais perdre de vue l’essentiel : « Il faut que tu fasses partie des gentils, fils, car il y a bien trop de méchants ».
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