Cette semaine, j’ai essayé de nouvelles choses.
Je suis sortie de ma bonne vieille zone de confort qui se compose généralement d’un bureau douillet, de collègues aimantes, et d’un écran derrière lequel je peux me planquer, et même y dévorer 50 parts de galette, sans aucun remord.
Dans cette zone de confort (du travail), je passe le plus clair de mon temps à écrire pour vous, sur le cinéma et les séries.
Vous pouvez ainsi me lire, mais jamais me voir (sauf à de rares exceptions, dans des vlogs).
Et puis, il y a quelques jours, ce bon vieux Fab Florent m’a proposé une mission à hauts risques mais également à haut potentiel de fun : montrer ma tronche à la télé, comme dirait ma grand-mère.
En vrai, il s’agissait de faire… une vidéo YouTube !
C’est sans hésiter une seconde que j’ai foncé. Il est maintenant temps de dresser le bilan.
Ma première vidéo sur YouTube, où, que, qui, quoi, comment ?
Lorsque Fab m’a exposé le projet, celui-ci semblait simple.
Il suffisait de s’asseoir, et de se faire maquiller par la meilleure personne qui existe en ce bas monde, j’ai nommé le make-up artist Clint.
« Les doigts dans le nez », j’ai répondu avec panache à mon employeur, minimisant largement l’ampleur du travail qui venait de m’être confié.
Le lendemain matin, c’est avec beaucoup de stress et zéro maquillage que je me suis pointée dans notre studio de tournage pour tenter l’expérience.
Et là, j’ai réalisé.
Il s’agissait d’un vrai travail. Cette vidéo était sponsorisée. Il ne fallait pas que je merde.
Pourtant, autour de moi, tout le monde semblait détendu. Preuve que la vidéo se ferait à la cool.
Après avoir rencontré les gens qui travaillaient pour la marque Nude by Nature (avec laquelle nous réalisions cette vidéo), il a fallu se lancer.
Et là, première difficulté !
Parler avec naturel face à une caméra = enfer
(À gauche : personne qui ne sait pas quoi faire de son corps)
La caméra était braquée sur moi, les yeux tous rivés sur mon visage nu, et il faisait 6000 degrés (au moins).
Conclusion : j’ai commencé à suer du genou avant même d’avoir prononcé un mot.
J’ai fait mine de ne pas entendre Dorothée me dire que ça tournait. J’ai repoussé l’échéance. Repoussé le moment où j’allais ouvrir la bouche pour dire « Salut YouTube ».
Et puis il a fallu se lancer, car j’étais là pour ça.
Clint, méga à l’aise, souriait de ses 98 dents, qu’il avait plus blanches qu’un lavabo en faïence. Moi j’étais à deux doigts de la gastro. Contraste saisissant.
Et puis j’ai parlé. Je me suis entendue dire « Salut YouTube » et j’ai commencé à gesticuler dans tous les sens.
J’ai senti mes bras, agités par l’inconfort, faire des cabrioles. Les secondes ont défilé, Clint souriait toujours autant, mes pieds dansaient la carmagnole, et il faisait encore 100 000 degrés.
Mais finalement, j’ai commencé à me détendre.
Déjà parce qu’avoir un type de la trempe de Clint qui s’occupe de te masser la tronche, c’est plutôt un kiff. Ensuite, parce que la situation générale était hilarante.
Je faisais un tuto beauté ! MOI !
Pour la petite histoire, et pour que tu comprennes mieux la situation, je ne connais RIEN au maquillage. Je sais me mettre du mascara, et parfois, pour faire la ouf, je me tartine de rouge à lèvres.
Dans ces moments là, j’ai l’impression d’être la personne la plus pimpée au monde.
Voilà, c’est à peu près là que s’arrêtent mes compétences en matière de beauté.
Par ailleurs, j’ai une carnation de type bizarre que je qualifierais de kaki-jaune. Une couleur qui me donne l’air hépatique (ou alcoolique), genre personne à deux minutes du décès.
Et cerise sur le gâteau : j’ai des taches de rousseur. Donc de loin, j’ai le teint plutôt brouillé. C’est comme si ma tronche ne choisissait pas son camp. Je suis mi-bronzée, mi-pâle.
Comme un gâteau savane, tout bien réfléchi. Marbrée.
Bref, ma peau est difficile à maquiller, du moins c’est ce que j’avais toujours pensé.
Mais en quelques coups de pinceaux touffus, le résultat était saisissant : il existait donc du maquillage adapté à ma carnation.
Improviser en Anglais = pas évident
J’ai appris l’Anglais à l’école et j’ai pas mal voyagé. Du coup, je suis tout à fait capable d’entretenir une conversation avec quelqu’un dans la langue de Shakespeare.
Cependant, tout est devenu plus compliqué avec la caméra braquée sur moi. Dans ma bouche, les mots se mélangeaient, tous confus. Un peu comme si j’avais une tonne de beurre ramollo dans la gorge.
Bref, Clint et son accent australien déversaient leur flot de paroles chantantes, tandis que je m’entendais vomir une logorrhée avec un accent tout approximatif.
Leçon retenue : la caméra me fait perdre mes moyens, et même mes acquis n’en sont plus vraiment.
Déstabilisant, mais grisant.
Retenir un texte = impossible pour moi
À la fin de la vidéo, il me fallait vous parler du jeu concours. J’avais littéralement trois phrases à retenir. Trois !!!
Ça n’a l’air de rien, mais on a du refaire au moins 6 prises, car j’étais incapable, avec le stress, de retenir quoi que ce soit.
Dans ma tête, une voix me gueulait :
« Tu vas passer pour la pire des incompétentes !»
J’ai failli me lever et gueuler :
« Je ne suis qu’une imposture ».
Mais au final, tout le monde a bien ri, car la situation était drôle.
Six prises pour sortir trois phrases correctes. C’est beaucoup. Mais tu sais quoi ? En fait, c’était pas grave !
Le principal, c’était le fun. Et ça, je commençais à le comprendre.
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Faire preuve de patience = dur dur
Quand on est moi, et qu’on a tout le temps envie de dire un truc, se concentrer pour ne parler qu’au bon moment n’est pas chose aisée.
Et pour cause, le flot sans fin de paroles qui jaillit de ma bouche du moment où je me lève à celui où je me couche est difficile à faire cesser.
J’avais envie de raconter des blagues à Clint. C’était plus fort que moi.
Mais je suis parvenue à être sérieuse et patiente !
Un exploit !
Se confronter à soi = le plus impitoyable des exercices
Je vais te dire un truc. Le juge le plus impitoyable, c’est encore toi-même. Enfin, moi-même dans ce cas.
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La vidéo finale, mes collègues l’ont TOUTES vue avant moi. Je n’ai osé cliqué dessus que très tardivement, avec le coeur qui battait la chamade.
Et résultat : se voir en vidéo, c’est dur.
Dur de se confronter à ses propres erreurs, de se heurter aux sonorités aiguës de sa propre voix, et surtout… de voir ses complexes en gros plan (genre mon nez à tout hasard).
Mon visage est filmé de très près, de manière à ce que tu puisses voir ce que lui fait Clint.
Moi qui suis complexée À MORT par l’appendice duquel m’a affublée mère nature, il était très malaisant de le voir en ÉNORME pendant 10 minutes.
Mais quelque part, je le trouve désormais moins encombrant.
Il est là, et il est drôle, en fait, ce nez !
Endurer les critiques = flemme
La vidéo n’était pas encore sortie que j’avais déjà peur des critiques.
Les gens comprendraient-ils que lorsque je me vante, c’est au second degré ?
Critiqueront t-ils mon anglais ? Ou pire, mon physique ?
Autant de questions qui cavalaient dans ma tête comme mille purs sangs arabes.
Parce que qu’il ne s’agit pas d’une vidéo dans laquelle je parle de cinéma, de séries, ou d’un truc qui me fait marrer. Non, le support de cette vidéo, c’est mon visage. Il n’y a donc aucune barrière de protection entre le sujet est moi, puisque je suis le sujet.
Et puis j’ai analysé cette angoisse. En fait, c’était de la flemme.
La flemme de devoir encaisser les avis négatifs. Parce que j’avais fait ça pour m’amuser. Pas pour me faire potentiellement clasher. Bref, je n’avais envie que d’une expérience positive, et craignait qu’elle devienne en fait négative.
Alors croise les doigts pour moi !
Pour résumer, je ne pourrai jamais être youtubeuse beauté car C’EST TROP DIFFICILE. Tout simplement.
J’ai pris conscience du fait qu’il s’agit d’un vrai métier. Pas d’une vague activité qu’on réalise sur le coin d’une table entre la préparation d’une pâte à crêpes, et la réparation d’une passoire.
J’ai désormais une admiration sans bornes pour toutes les jeunes femmes (et les jeunes hommes) qui parviennent avec autant de naturel à mettre en scène leur routine beauté.
Celles qui osent se confronter à leur propre image, celles qui n’ont cure de l’avis des autres, et surtout qui persévèrent coûte que coûte.
Bravo les meufs !
Et je vous pose ma vidéo ici, à tout hasard. N’hésitez pas à me faire des retours, et poser un pouce bleu si vous avez aimé !
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