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Trois personnes formant une famille en train de fêter Noël © SeanShot de la part de Getty Images Signature via Canva
Société

Pourquoi les violences conjugales augmentent après Noël ?

Au Royaume-Uni, le centre national des violences domestiques observ une augmentation de 10 % des violences conjugales entre le mois de décembre 2021 et celui de janvier 2022. Un pic de signalements prévisibles selon plusieurs associations de luttes contre les violences conjugales, aux explications multifactorielles valables en France aussi.

Les fêtes de fin d’année riment souvent avec réunions de famille. Ce genre d’événement peut faire monter le niveau des décibels, mais aussi des tensions. Au point d’observer une augmentation des violences conjugales ? C’est une triste réalité mesurée au Royaume-Uni par le National Center for Domestic Violence. Le centre national des violences domestiques a en effet observé une augmentation de 10 % des signalements de violences conjugales entre décembre 2021 et janvier 2022, et c’est déjà 6 % de plus par rapport à l’année précédente, à la même période, rapporte The Independent. Et la bascule de 2022 vers 2023 pourrait bien être pire, vu l’explosion du coût de la vie.

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En France, une femme vient d’être retrouvée morte le jour de Noël 2022, selon ce qui ressemble à un féminicide, rapporte France Bleu.

Le pic de signalements de violences conjugales après Noël

Le média britannique stipule que ces signalements proviennent de la police, des services sociaux, des lignes d’assistance téléphonique pour abus domestique, de refuges, des professionnels de santé, ainsi que d’associations. Multifactoriel, ce pic post-Noël peut s’expliquer notamment parce que certaines victimes tenteraient de garder bonne figure en période de fêtes familiales, avant que tout n’explose de nouveau. Les conjoints violents se défouleraient d’autant plus qu’ils savent combien il est encore plus difficile de tenter d’obtenir de l’aide en période de fin d’année, où beaucoup d’employés ou bénévoles de services sociaux prennent congés.

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«Les violences domestiques ne prennent pas de congé / Pour les femmes et les enfants, la période des fêtes n’est pas le moment le plus merveilleux de l’année » : Ces publications Instagram de sensibilisation de l’association britannique Women’s Aid rappellent que les violences conjugales peuvent redoubler durant les fêtes de fin d’année.

Kat Wilson, travailleuse sociale pour l’association Women’s Aid, observe depuis plusieurs années ce boom de violences conjugales post-Noël et parle même d’effet cocotte-minute sous pression auprès de The Independent : on sort moins, reste davantage à la maison, en huit-clos, avec d’éventuelles tensions familiales, le tout souvent arrosé d’alcool.

Noël, terrible fenêtre d’opportunité pour que des pères violents se réimposent chez leur ex au nom des enfants

D’après Mandip Ghai, juriste senior chez Rights of Women, une association d’aide juridique de premier plan pour les droits des femmes au Royaume-Uni, Noël représente une terrible fenêtre d’opportunité pour que des hommes violents puissent se réimposer auprès de la mère de leurs enfants, même après une séparation. La progéniture sert alors à la fois de prétexte et de bouclier d’après la juriste experte de la question, interrogée par The Independent :

« Noël offre une opportunité d’affirmer le contrôle même si elle l’a quitté. Il y a aussi cette crainte que s’il y a violence, Noël sera gâché pour les enfants. C’est quelque chose que les survivantes veulent éviter. »

En d’autres termes, les femmes auraient davantage tendance à taire les violences qu’elles subissent en période de fêtes de fin d’année, généralement dans le but de préserver un semblant de quiétude au sein du foyer.

131 féminicides en France au 25 décembre 2022 d’après Nous Toutes

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Capture d’écran Instagram de l’association française Nous Toutes.

Ce qui est valable outre-Manche l’est sûrement aussi en France. Entre deux et trois femmes sont assassinées chaque semaine par leurs partenaires ou ex-partenaires en Angleterre. En France, les chiffres sont relativement équivalents, puisqu’en 2021, 122 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire, soit un uxoricide tous les 3 jours en moyenne. Parmi les femmes tuées par leur conjoint, 35 % étaient victimes de violences antérieures de la part de leur compagnon, d’après les chiffres du ministère de l’Intérieur. Au 25 décembre 2022, l’association Nous Toutes compte déjà 131 féminicides français. Et l’année n’est pas encore finie.

À lire aussi : Tory Lanez, reconnu coupable d’avoir tiré sur Megan Thee Stallion : une affaire représentative de la misogynoir ?

Crédit photo de Une : SeanShot de la part de Getty Images Signature via Canva.

Violences conjugales : les ressources

Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :


Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.

Les Commentaires

3
Avatar de Myllypuro
15 décembre 2023 à 21h12
Myllypuro
Que les femmes gardent bonne figure et se taisent pour ne pas gâcher le Noel des enfants est une réalité tellement triste, ça me donne vraiment envie de pleurer…
3
Voir les 3 commentaires

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