Mercredi 21 mars, la photographe officielle d’Emmanuel Macron, Soazig de la Moissonnière, a publié une série d’images en noir et blanc où l’on voit le Président taper avec des gants de boxe dans un sac de frappe. S’il n’est une surprise pour personne qu’Emmanuel Macron pratique ce sport dans son temps libre (quelques mois plus tôt, il s’était mis en scène sur les réseaux sociaux avec des gants Venum, marque dont le patron a été épinglé pour propos racistes et sexistes par plusieurs employés), c’est le timing de publication de ces photos et l’attitude du président sur les images qui interpellent.
Une certaine vision de la virilité qui mobilise le répertoire militaire
Dans ce carrousel Instagram de deux photos, on voit en effet le président muscles saillants, visage froncé, crocs sortis, assénant avec force un uppercut dans le sac de frappe qu’il envoie valser. De nombreux internautes n’ont pu s’empêcher de faire un parallèle entre cette imagerie guerrière et les récentes prises de parole du Président sur l’éventualité d’envoyer des soldats français sur le front ukrainien pour lutter contre l’invasion russe. Certains commentateurs ont même plaisanté que le président se préparait pour un face-à-face avec Poutine.
Si un combat à main nue entre les deux dirigeants n’est a priori pas au programme, le parallèle avec Vladimir Poutine n’est pas si déconnecté. Le dirigeant russe est coutumier de ce genre de communication visuelle, où il s’agit d’incarner une certaine conception de la masculinité et du pouvoir, associée à la force physique.
Comme le retrace le Guardian, Poutine a déjà été photographié en train de tirer au fusil et de monter à cheval torse nu, de jouer au hockey sur glace, de vaincre ses adversaires au judo et de monter dans des chars et des sous-marins.
Pour Emmanuel Macron, cette communication politique qui consiste à se mettre en scène en train de pratiquer un sport de combat, n’a rien d’anodin. Le Chef de l’État emploie d’ailleurs régulièrement dans ses discours le vocabulaire militaire (coucou le « réarmement démographique » ).
Sur X, Éric Anceau, Historien de l’État, des pouvoirs et des sociétés à l’époque contemporaine, détaille les mécanismes à l’œuvre : « ces photos relèvent du virilisme néo-populiste dont certains dirigeants sont aujourd’hui friands, à commencer par le maître du genre (jusque-là) Vladimir Poutine ».
La députée écologiste Sandrine Rousseau a quant à elle fustigé des « codes virilistes jusqu’à l’overdose ».
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