Le meurtre de Lola, une adolescente de 12 ans, sauvagement assassinée par une inconnue, a ravivé une angoisse sourde que tous les parents connaissent. Comment garantir la sécurité de nos enfants et les protéger des mauvaises rencontres ?
Dans un tel contexte, il est tentant de mettre la technologie actuelle au service d’une vigilance accrue. Une enquête parue dans le Figaro révèle d’ailleurs que de plus en plus de parents optent pour des appareils connectés qui leur permettent de géolocaliser en direct leur progéniture. Ces solutions, très pratiques à première vue, interrogent les experts.
La géolocalisation pour suivre de loin son enfant qui grandit
Pas toujours facile de composer avec les envies d’indépendance d’un enfant qui grandit. Les objets connectés, smartphones, montres, tablettes et autres dispositifs GPS, apparaissent donc comme la solution idéale permettant aux plus jeunes de se déplacer librement et à leurs parents de toujours savoir où ils se trouvent.
En 2019, 40 % des Britanniques utilisaient un système de géolocalisation au quotidien. Entre 2021 et 2022, le nombre d’utilisateurs de Life360, un des leaders du marché mondial, a augmenté de 30 % et chaque année, la moitié des montres connectées vendues sont destinées aux enfants.
La géolocalisation, peu compatible avec l’adolescence
Ces solutions sont particulièrement intéressantes pour les écoliers et les collégiens qui apprennent à se déplacer seuls dans l’espace public, mais les choses se compliquent quand l’enfant grandit.
Ces dispositifs peuvent s’avérer très intrusifs à un âge où l’on a besoin de faire ses propres expériences et de transgresser quelques règles, à l’abri du regard bienveillant, mais inquisiteur de ses parents. Les adolescents peuvent également voir dans ces solutions un manque de confiance familiale qui risque de fragiliser des liens déjà tendus. Sans compter que la technologie n’est pas infaillible, et qu’un oubli de téléphone ou un bug peuvent provoquer de sacrés moments de panique.
La géolocalisation ne doit pas être imposée aux dépens de la liberté et de la confiance de l’enfant. Ce dispositif doit faire l’objet d’un accord mutuel préalable dont les conditions varient en fonction de l’âge de l’enfant et des circonstances. Forcer une géolocalisation n’aurait de toute façon pas grand intérêt, les adolescents sont toujours très créatifs quand il s’agit d’échapper à la surveillance parentale.
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Crédit photo image de une : Cottonbro
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Les Commentaires
Les médias et les réseaux sociaux nous bourrent le crâne d'une suite de faits divers qui nous donne l'impression que le monde extérieur est un danger permanent, qu'il faille se protéger de tout. Les sociétés de sécurité surfent sur cette vague pour essayer de nous vendre toujours plus d'appareils pour nous protéger et nous fliquer au passage. Beaucoup de ces dispositifs sont aussi "captifs" (modèle avec abonnement mensuel), du pain béni, après tout vous ne voudriez pas regretter d'avoir annulé votre abonnement s'il arrivait quelque chose à votre enfant...
Ce qui m'inquiète le plus dans tout ça c'est que personne ne se pose la question du piratage. Si vous avez accès à la géolocalisation de votre enfant alors désolé de vous l'apprendre, mais des millions de hackers ont aussi accès à la même information que vous. Si vous croyez que votre smartphone et que ce genre d'application sont sécurisées vous vous mettez le doigt dans l'oeil. On le voit bien déjà avec les caméras connectées qui sont très souvent vulnérables. Entre les box internet ou smartphone pas mis à jour correctement, les applications codées par des TPE remplies de failles de sécurité, c'est un désastre à tous les étages ces dispositifs.