Triste record. Jeudi et vendredi 21 juillet 2023, trois femmes ont été tuées en Bretagne et en Île-de-France. Selon les informations de l’AFP, toutes seraient décédées aux mains de leurs conjoints ou ex-conjoints, portant le compte à trois féminicides en l’espace de 24 heures.
Ce que l’on sait de ces femmes
Pour éviter que ces femmes ne soient déshumanisées, l’Interorga féministe ajoute toujours quelques éléments de contexte sur leurs vies dans son décompte des féminicides. Dans ce même effort, voici à l’heure actuelle les éléments dont nous disposons :
- La première victime recensée est une femme de 45 ans, vivant à Franconville (Val-d’Oise). Elle a été tuée de plusieurs coups de couteau au thorax, à son domicile situé au cinquième étage. Elle avait deux enfants, de 2 et 3 ans et demi. Comme le rapporte l’AFP, le couple « s’était séparé mais avait repris une vie commune depuis plusieurs mois ». Une enquête pour « homicide volontaire par conjoint » a été ouverte.
- La deuxième victime avait 32 ans et a été « retrouvée morte sur une départementale près Marzan (Morbihan) dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 juillet » d’après France 3 Régions. Elle aurait été percutée par une voiture. Son conjoint a été mis en examen pour homicide volontaire par conjoint.
- La troisième victime s’appelait Armelle et était âgée de 44 ans. Elle a été tuée par arme à feu à Grigny (Essonne). Samedi 22 juillet 2022, son corps a été retrouvé dans un congélateur après que ses trois enfants avaient signalé sa disparition au commissariat de Juvisy-sur-Orge (Essonne) la veille, rapporte Le Parisien. Son compagnon a été placé en garde-à-vue.
Les féminicides augmentent en été
Depuis plusieurs années, les associations féministes alertent sur l’augmentation des féminicides en été. En cause, une saison où les victimes se retrouvent souvent confinées avec leur bourreau.
Rien que l’année dernière, le collectif « Féminicides par compagnon ou ex » avait recensé 18 féminicides en France entre le 1er juillet et le 15 août 2022.
Un phénomène qui se répète annuellement, surtout au mois d’août, comme le souligne France Inter :
L’une des co-fondatrices du collectif « Féminicides par compagnon ou ex » compare l’été à la période des fins d’années, plus propices aux disputes, ou quand des projets sont prévus et qu’ils peuvent s’écrouler si la compagne s’en va. « Le sentiment de contrôle des événements et des femmes » qu’ont ces hommes s’évapore, explique-t-elle. Et puis « l’été, avec les vacances, il y a cet effet huis-clos ».
« Un effet huis clos » : cet été encore, les féminicides s’enchaînent partout en France. 16 août 2023
À cela s’ajoute un contexte administratif qui peut favoriser le sentiment d’impunité des agresseurs : « Ce sont les vacances au niveau des associations de territoire, notamment au mois d’août. Ce sont également les vacances judiciaires, avec moins d’avocats disponibles » abonde Alisson Blondy, vice-présidente de la Fédération nationale des victimes de féminicides auprès de France Inter.
Même si, bien sûr, pour reprendre les mots de l’experte, « aucune circonstance ne justifie un féminicide ».
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
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Les Commentaires
pourquoi le choix de citer Feminicidespar et non NousToutes pour le décompte des féminicides de l'an dernier ?