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Pourquoi le reboot de Hartley, cœurs à vif est si important

Quelque part entre Euphoria et Sex Education, le reboot de Hartley, coeurs à vif est une vraie réussite, en particulier en termes de représentations.

Si vous avez envie d’entrer dans une machine à remonter le temps et d’observer l’adolescence dans les années 90, plongez dans les sept saisons de l’excellente série Hartley, cœurs à vif. Diffusée en son temps avec succès sur France 2, Hartley était un peu l’antithèse de Beverly Hills et ses gosses de riches. Issus de la classe moyenne ou pauvre et provenant d’origines diverses, Drazic, Anita et les autres avaient des problèmes réalistes, auxquels on pouvait s’identifier. 25 ans plus tard, on ne reprend pas les mêmes, mais on recommence.

Représentations inédites

Créé par Hannah Carroll Chapman et lancé le 14 septembre sur Netflix, ce reboot revient au lycée de Hartley High à Sydney, et se concentre sur une poignée d’ados obligés de suivre des cours d’éducation sexuelle, après la découverte d’une carte dessinée sur un mur qui dévoile leurs exploits sexuels. L’une de ses responsables, la populaire Amerie (Ayesha Madon), d’origine Indo-Australienne, tombe en disgrâce. Au même moment, sa BFF Harper (Asher Yasbincek) la rejette brutalement, sans explications. Dévastée par cette rupture amicale (qui parlera à bon nombre d’entre nous !), Amerie crée de nouveaux liens, avec Darren (James Majoos), élève racisé et non-binaire et Quinni, sa BFF lesbienne. Côté love, elle en pince pour Dusty (Joshua Heuston), le BG aux yeux verts, mais n’est pas insensible à un nouveau venu, Malakai, adolescent autochtone du peuple Bundjalung

Hartley, cœurs à vifs sort du lot des teen dramas basiques parce qu’elle fait de sa représentation diversifiée de l’adolescence sa plus grande force. Ça aurait pu sonner faux, mais Hannah Carroll Chapman évite l’écueil pédagogique grâce à une écriture empathique. Les protagonistes dégagent une authenticité et des failles qui les rendent aussi humains qu’attachants, qu’ils soient hétéros, blancs, racisés, queer ou neuroatypique. L’adolescente sur le spectre de l’autisme, la touchante Quinni, interprétée par Chloe Hayden, actrice également sur le spectre, symbolise la réussite de la série. Les personnes concernées n’ont pas tardé à réagir sur les réseaux sociaux. 

Sur TikTok, cette utilisatrice explique que la scène durant laquelle Quinni explique sa condition à son crush, Sasha (Gemma Chua-Tran) l’a touchée par son réalisme :

@neurodivergentamber

My reaction to @chloeshayden portrayal as Quinni in Heartbreak High… Thank you @netflix for giving as Autistics an accurate and authentic portrayal of what it is like actually BEING autistic but without the whole character just being a walking autism diagnosis. This scene punched me fully in the gut. That feeling of anxiety building as you realise the mask is slipping and you’re being “found out” and then you feel like you HAVE to disclose…for it to be slammed back in your face. It honestly makes my heart race to watch this. @chloeshayden being an #act#actuallyautisticress is so amazing, I have no idea why it’s taken so many years to get here but long May it continue!!! And that #okaokaysiament…*chefs kiss* crem de La CREM. Shall I tag @siamusic ?? #heart#heartbreakhighl#netflixseriess#autisticwomans#autisticfemalest#reactionreels#autisticrepresentationehayden @chloeshayden @netflix

♬ original sound – Amber | AuDHD Big Sis Advice

Une autre applaudit la façon dont la série dépeint les difficultés rencontrées par le couple lesbien :

@bigfanofthefandango

Don’t make autistic people feel like a burden to you. “You are not responsible for me, I am.” – Quinni later in the show. 🎥: Heartbreak High on Netflix #heartbreakhigh #netflix #quinni #autistic #relationshipstruggles #representationmatters

♬ original sound – Arlo

Les relations entre les élèves sont toutes intéressantes à décrypter, mais l’une des plus marquantes reste celle entre Darren et Ca$h (Will McDonald), ado blanc défavorisé. L’incompréhension grandit entre les deux car Ca$h ne semble pas attiré sexuellement par Darren, malgré ses sentiments. Il découvre petit à petit son asexualité. 

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©Netflix

Dusty et Malakai explorent, eux, une potentielle bisexualité à la suite d’un plan à trois. Ces personnages réalistes – ni angélisés, ni diabolisés – ouvrent un champ des possibles rafraîchissant et résonnent avec un public qui se reconnaît enfin sur un écran. 

Le personnage de Malakai (Thomas Weatherall) marque aussi un grand pas pour la représentation des peuples autochtones, victimes d’un racisme systémique en Australie. Dans l’épisode 4, écrit par le scénariste autochtone Meyne Wyatt, Malakai est victime de brutalité policière. La série explore les conséquences de ce traumatisme sur le jeune homme et son rapprochement avec ses compatriotes. L’actrice autochtone Sherry-Lee Watson, interprète de Missy, revient sur l’importance de son personnage :

« Je suis vraiment ravie que des jeunes filles autochtones comme celles-ci puissent se voir dans une série internationale. Cela réaffirme notre identité, car il est si facile de traverser cette crise d’identité lorsque vous n’avez pas accès à une bonne représentation à l’écran. » 

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©Netflix

Ce nouveau Hartley, cœurs à vif n’a pas bénéficié d’une grande couverture médiatique dans le monde, mais la série n’en a pas eu besoin pour cartonner auprès des jeunes, qui la plébiscitent sur TikTok, où le topic #heartbreakhigh (son titre original) a dépassé les 200 millions de vues. Depuis deux semaines, la série caracole aussi en tête du top 10 Netflix mondial (33 millions d’heures vues cumulées). La plateforme vient donc de la renouveler pour une saison 2. Au milieu d’annonces de séries à contenu queer annulées (le très bon reboot de Queer as folk ou The Wilds), voilà qui réchauffe le cœur ! Et du cœur, Hartley n’en manque pas. 

À lire aussi : Netflix en octobre 2022 : les nouveautés films et séries

Visuel de Une : Hartley, cœur à vif, ©Netflix


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