SHEIN pourrait-il concurrencer Vinted ? C’est la question qu’on peut se poser face à l’étonnante nouvelle. Le président exécutif du groupe, Donald Tang, a annoncé le 3 juin dans Les Échos, le lancement en France de sa plateforme « SHEIN Exchange ».
Du SHEIN de seconde main pour faire oublier les ravages du neuf ?
Celle-ci permettra de revendre des vêtements de la marque entre particuliers. Et ce, de façon aisée par le fait que le site connaîtra déjà votre historique d’achat, ce qui facilitera la création d’annonce de revente. Ce service existe déjà dans d’autres pays, comme aux États-Unis qui compte déjà 4 millions d’adeptes.
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La plateforme chinoise fondée en 2012 semble de plus en plus diabolisée par les politiques en France comme étant co-responsable de l’effondrement de la mode milieu de gamme dans le pays. Pourtant, elle continue d’imposer ses vêtements fabriqués dans des conditions troubles, à des prix défiants toute concurrence. De quoi séduire un public toujours plus tard. D’où l’Assemblée nationale qui a adopté en mars 2024 une proposition de loi pour rendre moins attractif ce genre de modèle économique délétère pour l’humain et la planète.
Alors qu’on attend que le Sénat se prononce sur ce qu’on surnomme déjà la « loi anti-fast fashion », on peut donc s’interroger sur ce nouveau service SHEIN Exchange. Celui-ci permettra-t-il au géant chinois de continuer d’imposer son règne en France, en contournant le problème du neuf ?
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SHEIN veut agir pour la seconde main et un circuit plus court : du greenwashing ?
SHEIN tente clairement de se racheter une image à travers ce service de seconde main, mais aussi la promesse d’une production plus locale : « Nous faisons déjà appel à des fabricants en Turquie et nous allons augmenter la part de cette production pour servir le marché européen et réduire l’usage du fret aérien », affirme l’entreprise, toujours auprès des Échos.
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Revendiquer agir pour la seconde main plutôt que la consommation de neuf, ainsi qu’un ancrage plus proche de l’Europe, tels sont donc les derniers leviers de communication de SHEIN qui continue de produire toujours plus, dans des conditions désastreuses. De quoi donner envie de parler de greenwashing, c’est-à-dire avancer des discours écoresponsables pour mieux cacher des pratiques écocidaires.
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