Oui, la saga Fast & Furious est une bonne grosse franchise amerloque à millions, avec son lot de clichés, de fioul, de dollars et de faux raccords. Mais c’est aussi un OVNI dans le monde des blockbusters américains !
Ça a commencé avec des films d’action à hauteur d’homme, sans superhéros ni pouvoirs magiques, mais surtout, c’est une saga attachante qui derrière les grosses voitures et les scènes d’action cringe, valorise les relations humaines avant l’argent et le pouvoir. Alors si la bande annonce badass de Fast & Furious 9 ne suffit pas à vous donner envie, on vous donne trois raisons de prendre vos billets dès le 14 juillet.
Fast & Furious, une saga de blockbusters au casting majoritairement racisé
Le premier Fast & Furious était un petit produit comme le fait bien Hollywood : un petit budget, un mec mignon, un sujet à la mode (le tuning), des voitures de toutes les couleurs, un peu d’action.
Mais c’est justement ce premier Fast & Furious qui donnera le ton au reste de la saga, par son casting multiculturel !
En effet, le film met en scène des personnages issus des classes populaires, ayant des origines variées, dans une Californie loin des paillettes et plus proche de la street. Vin Diesel y joue Dom Toretto, un adepte des courses de rues et propriétaire d’une bodega (épicerie) cubaine ; les autres acteurs et actrices sont des personnes noires, asiatiques, latino-américaines… Au final, c’est Brian (Paul Walker), le flic en couverture aux cheveux blonds et aux yeux bleus, qui trahit la confiance du groupe et donc fait office d’outsider.
La franchise continuera dans cette lancée avec les opus suivants : 2 Fast 2 Furious, réalisé par le réalisateur afro-américain John Singleton, se déroule dans un Miami à l’image de sa population diverse et introduit deux personnages noirs interprétés par Tyrese Gibson et Ludacris, qui font encore partie de la saga. Fast & Furious : Tokyo Drift, lui, se déroule au Japon avec un casting majoritairement asiatique, Fast Five nous emmène au Brésil…
Les nouveaux personnages de la saga sont souvent racisés, comme Luke Hobbs, interprété par Dwayne Johnson
, ou encore Megan Ramsey, interprétée par Nathalie Emmanuel.
Fast & Furious ne fait l’éloge ni de la police ni de l’armée
Autre bon point pour la saga Fast & Furious, et fait rare pour un blockbuster : ses personnages ne font pas partie des institutions policières et militaires.
Dans le premier opus, le personnage de Paul Walker, Brian O’Conner, est certes un policier sous couverture, mais il devient vite un hors-la-loi au cours des films suivants. Dans le deuxième opus, il est même en cavale avant d’être forcé de collaborer avec le FBI !
Tout au long de la saga, on voit le personnage se détacher idéologiquement des logiques carcérales et punitives — jusqu’à sortir Dom de prison dans le quatrième opus, par exemple. Le cinquième film porte ce propos à son apogée : c’est avant tout un long-métrage sur des gangsters au grand cœur, qui dévalisent des flics brésiliens sans faire de mal à des innocents.
Les personnages féminins pas si clichés de Fast & Furious
L’une des forces de la saga Fast & Furious ? Ses personnages féminins badass, de la vaillante Letty à la méchante du huitième volet, Cipher, interprétée par Charlize Theron !
D’abord simple petite amie de Dom Toretto, le personnage de Letty est devenu au fil des films l’un des atouts principaux de la saga. L’intrigue autour de sa perte de mémoire et de ses actions au sein d’une équipe de bad guys donne du cachet à l’intrigue et l’empêche de s’essouffler.
Premier antagoniste féminin de la saga, le personnage de Cipher est aussi devenu culte grâce à la performance totalement flippante et premier degré de Charlize Theron qui excelle en cyberterroriste manipulatrice et froide.
La saga Fast & Furious reste un festival de testostérone qui use et abuse du male gaze et des passionnées de course automobile en toute petite tenue, mais elle a le mérite d’offrir à ses personnages féminins de réelles intrigues, qualités, compétences propres.
Bref, vous l’avez compris : Fast & Furious, c’est génial. Si la saga est devenue un phénomène mondial et bat des records (70 millions de dollars en trois jours au box-office américain, en pleine pandémie !), c’est pour les bonnes raisons. Parce que la franchise ne craint ni le ridicule ni les bons sentiments, elle a réussi à devenir culte et est rentrée dans l’imaginaire collectif. Pour notre plus grand plaisir !
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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