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Santé

Pourquoi davantage de Covid longs sont-ils observés chez les personnes trans et bisexuelles ?

Une étude américaine montre que les personnes trans et celles bisexuelles sont particulièrement touchées par le Covid long. Comment expliquer ces disparités ?

La pandémie de Covid-19 a eu des conséquences graves sur les personnes LGBTI+ à travers le monde, comme l’a démontré un rapport de l’ONU. Aujourd’hui, d’autres conséquences sanitaires sont mises en lumière.

C’est le média Them qui révèle ces résultats étonnants sur la forte présence des Covid longs au sein de la communauté LGBTI+. Une étude du Bureau du recensement des États-Unis a observé que les personnes trans et les adultes bisexuels sont plus nombreux à faire état d’un Covid long.

Selon la Haute autorité de santé, le Covid long est identifié par « la présence de symptômes au-delà de 3 mois après l’épisode aigu » : « Les symptômes les plus fréquemment rencontrés sont une fatigue pouvant être sévère, des troubles neurologiques (cognitifs, sensoriels, céphalées), des troubles cardio-thoraciques (douleurs et oppressions thoraciques, tachycardie, dyspnée, toux) et des troubles de l’odorat et du goût. Des douleurs, des troubles digestifs et cutanés sont également fréquents. » Autant de conséquences de la maladie qui affectent très lourdement le quotidien des personnes concernées.

Selon l’étude américaine réalisée avec le National Center for Health Statistics, si 5% des hommes cisgenres et 9% des femmes cisgenres sont touchées par le Covid long, 12% des personnes trans rapportent des symptômes, de même que 14% des personnes adultes qui s’identifient comme bisexuels. En comparaison, les hétérosexuels représentent 7% et les gays et les lesbiennes 5%.

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Mos.ru, CC BY 4.0, via Wikimedia Commons

Des discriminations qui empêchent l’accès au soin

À quoi ces disparités importantes peuvent-elles être dues ? L’orientation sexuelle ou l’identité de genre ne sont évidemment pas des facteurs qui prédisposeraient au Covid. C’est plutôt les oppressions systémiques auxquelles font face les personnes LGBTI+, et spécifiquement ici les personnes trans et bisexuelles, qui sont en jeu.

Exposées aux discriminations dans l’accès à la santé et au soin, les personnes trans peuvent être très éloignées des structures médicales. Ces inégalités concernent de la même façon les bisexuels, hommes et femmes confondues, qui subissent aussi des discriminations et des préjugés en matière de santé (notamment mentale et sexuelle), selon une étude américaine.

« Ces inégalités peuvent créer un terrain fertile pour les maladies chroniques et les handicaps, deux facteurs qui peuvent exposer une personne au risque de développer un Covid long », analyse Them, qui propose aussi un autre raisonnement pour expliquer cette surreprésentation des personnes LGBTI+ dans les cas de Covid longs.

Du fait de leur histoire communautaire, les personnes LGBTI+ ont déjà fait l’expérience d’une épidémie, celle du VIH. Elles ont su se mobiliser pour y répondre, trouver des ressources pour comprendre comment se propage la maladie, interpeller les pouvoirs publics. Si la comparaison entre les deux épidémies a des limites, elles ont en commun de toucher de façon disproportionné certaines populations précaires et vulnérables.

Par ailleurs une étude menée par l’université de San Francisco a montré que les personnes vivant avec le VIH avaient davantage de risques d’éprouver des symptômes de Covid long.

Il n’est pas encore certain que la vaccination puisse atténuer les symptômes des personnes qui subissent un Covid long. Toujours est-il que davantage de recherches scientifiques devront être menées pour comprendre la maladie. À l’heure actuelle, aucun traitement n’est encore disponible pour permettre aux patients et aux patientes atteintes, parfois depuis le début de la pandémie, de retrouver une vie normale.

À lire aussi : Les femmes, leur santé, leurs maladies, grandes oubliées de la médecine au Royaume-Uni

Crédit photo : engin akyurt via Unsplash


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Les Commentaires

4
Avatar de poulaga
28 juillet 2022 à 20h07
poulaga
Je suis bi et les seules fois où j'en ai parlé à des médecins c'est lorsque j'allais faire des contrôles de routine d'infections sexuellement transmissibles. Là on me demande si j'ai couché avec des hommes et/ou des femmes et je réponds.
Sinon, je crois pas que mes médecins l'aient jamais su.
Du coup je suis très perplexe aussi. Surtout d'avoir + de risques que les lesbiennes et gays. En général en tant que bi on passe facilement "sous le radar" au sens où beaucoup de gens (médecins compris) ne se posent pas de questions et/ou nous voient comme des hétéros "par défaut".
Donc je ne me l'explique pas avec des explications sociologiques ! Limite comme évoqué par @Gringo ça me surprendrait moins qu'il y ait un gène de la bisexualité pcq tout ce qui est social en général on est MOINS discriminéEs que les lesbiennes et gays
Pour les personnes trans je ne suis pas concernée mais je crois + en l'aspect mauvaise prise en charge de ce que j'ai lu en socio et de ce que me racontent mes amies trans
5
Voir les 4 commentaires

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