Savant et vivifiant mélange de reportages, d’enquêtes, de récits intimes et de réflexions militantes, la revue féministe Women Who Do Stuff a annoncé la sortie prochaine de son troisième numéro (déjà disponible en précommande).
Après les deux premiers numéros respectivement consacrés à Internet et à la famille, les créatrices de la revue ont décidé de parler du corps.
« Quand Lisa, l’une des membres de l’asso, a proposé le corps, on a trouvé que c’était un thème à la fois évident et qui pouvait nous mener dans des directions inattendues » explique la journaliste Pauline Le Gall, membre de l’association qui pilote Women Who Do Stuff.
Une exploration forcément foisonnante, forcément riche, comme en témoigne les quelques thématiques que l’on pourra découvrir dans le prochain numéro :
« Des textes personnels sur le rapport de chacune à son corps et des enquêtes passionnantes sur le corps des femmes qui s’occupent des autres, sur le corps des femmes artisanes, sur le corps gros, les fesses, l’alopécie, la transmission par les tatouages amazighs, le corps des esthéticiennes, les injonctions sur le corps des femmes, les liens avec la colonisation… »
Car la richesse de Women Who Do Stuff réside aussi dans la diversité des personnes qui à chaque numéro proposent des sujets :
« Nous proposons un thème, mais ce sont les contributrices qui le font exister en ouvrant complètement notre esprit et notre regard. »
Un essor des médias féministes indépendants
La Déferlante, Deuxième page, Sorociné, Les Ourses à Plumes… De nouveaux médias féministes ont émergé ces dernières années, à l’instar de Women Who Do Stuff. Mais cet élan global est loin d’être perçu comme une concurrence par l’équipe qui coordonne la revue.
« On le voit plutôt comme un souffle nouveau », confirme Pauline Le Gall, « et on est très heureuses de faire partie de ce désir d’analyser cette époque. »
« Chacune apporte un éclairage particulier, chaque équipe a sa spécialité et sa sensibilité, et on se complète ! Et si nous essayons de donner la parole à toutes les femmes, de les publier dans nos pages et de les rémunérer, rien ne remplace des médias comme XY Média qui sont vraiment pensés, écrits et tournés par des personnes concernées. »
Créé en mars dernier, XY Média est un des derniers nés de cette impulsion médiatique féministe en étant le premier média audiovisuel transféministe en France. Ses créatrices ont par ailleurs réussi à lever des fonds importants pour son lancement.
« On se réjouit immensément de leur succès, et on espère voir beaucoup de médias de la sorte se créer. On est toujours partantes pour échanger sur l’expérience de Women Who Do Stuff, de partager ce qu’on a appris et on croit beaucoup à l’entraide. »
Avec son format revue, Women Who Do Stuff a fait le pari du payant, un choix assumé, mais aussi engagé, comme l’explique Pauline Le Gall, membre de cette équipe entièrement bénévole.
« On sait que le magazine est coûteux, mais on a fait ce choix déjà pour proposer un support qui reste, et aussi pour pouvoir rémunérer toutes les contributrices. Nous avons vraiment à cœur de payer toutes celles qui ont envie d’écrire ou de proposer leurs illustrations ou photographies dans nos pages, et c’est finalement un geste militant en soi de ne pas perpétuer l’idée d’un travail militant gratuit produit par les femmes. »
Le projet se décline aussi à travers la newsletter mensuelle qui accueille, comme la revue, des contributrices extérieures.
« Quelques mois après la parution du magazine, on propose le PDF en ligne gratuitement, ce qui permet de rattraper les précédents numéros. On proposera aussi notre numéro 3 en epub à prix réduit, pour améliorer l’accessibilité de la revue. »
Alors, à votre tour de soutenir une revue féministe ?
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