Cela faisait depuis juin 2022 que le pôle national de lutte contre la haine en ligne du tribunal judiciaire de Paris était sur le dossier, dont un juge d’instruction venait de se saisir en juillet dernier. Lundi 2 octobre, le rappeur Booba a été mis en examen pour « harcèlement moral aggravé » et placé sous contrôle judiciaire. Une décision saluée par les avocats de la femme d’affaires et papesse des influenceurs Magali Berdah, qui lui reproche d’avoir instigué une campagne de cyberharcèlement massive à son égard.
« Une immense victoire »
Dans un communiqué, les avocats se sont donc félicités de « cette décision, attendue depuis des mois » qui est « une immense victoire pour Magali Berdah (…). Justice sera rendue. Nous y veillerons ». La mise en examen du rappeur « constitue aussi un signal puissant adressé à tous les valets de la haine qui sévissent sous pseudonyme sur les réseaux sociaux » ont-ils précisé, rappelant que 28 personnes seraient aussi renvoyées devant le tribunal correctionnel « pour répondre de leurs actes haineux ».
De son côté, Elie Yaffa campe sur ses positions. Sur X (anciennement Twitter), l’artiste se livre depuis plusieurs mois à une lutte acharnée contre ceux qu’il nomme les « influvoleurs », aux côtés d’un collectif « d’aide aux victimes d’influenceurs » pour déjouer les arnaques dont sont victimes les internautes. En haut de sa liste figure Magali Berdah. Il a d’ailleurs déposé une plainte contre X pour dénoncer les pratiques commerciales qu’il juge fallacieuses de son agence d’influenceurs, Shauna Events. Une enquête préliminaire a été ouverte à ce sujet en septembre 2022 à Grasse.
« Démasquer les escrocs »
Devant le juge, Booba s’est présenté comme un lanceur d’alerte : « C’est un combat pour exposer les faits, des décisions de justice, essayer de démasquer pour prouver que ce sont des escrocs » a-t-il plaidé, selon les extraits de l’interrogatoire, révélés par Le Parisien et BFMTV. « On a l’impression de mettre le doigt sur un système pyramidal où il y a de la corruption à tous les niveaux ».
Concernant le cyberharcèlement, le rappeur a reconnu avoir été l’auteur de « quelques tweets taquins », sans réelle gravité à ses yeux : « Tout comme on se moque de moi à longueur de journée. Ce qu’elle subit je le subis aussi de la part des gens qui ne m’aiment pas ».
Pourtant, il n’en résulte pas moins de 487 messages virulents ou moqueurs adressés par le rappeur à la femme d’affaires, dont certains appelant à la torturer « façon viking ». Ainsi que la divulgation de son adresse personnelle, couplé aux pressions et menaces de 28 autres internautes identifiés. Suffisamment d’éléments, donc, pour que le juge considère cette croisade contre les « influvoleurs » comme très personnelle et retienne le facteur aggravant en raison des répercussions sur la santé de Magali Berdah.
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