Chaque jour, l’Office des mineurs (Ofmin), rattaché à la direction nationale de la police judiciaire, reçoit 700 signalements de contenus pédocriminels échangés en ligne. Soit 227 000 pour la seule année 2022, année de sa création.
Selon le réseau d’associations Ecpat France, qui lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants, l’Union européenne héberge 62 % des contenus de violences sexuelles sur les enfants dans le monde. Et la France est le cinquième pays européen à héberger le plus de contenus pédocriminels.
Afin de lutter contre la prolifération de ces contenus illicites impliquant des enfants (+12 000% depuis 2013) et pouvoir intercepter les pédocriminels plus efficacement, l’Union européenne, soutenue par des associations, envisage de légiférer.
Selon BFMTV.com et le média Euractiv.com, un groupe de travail s’est réuni mardi 4 juin afin d’élaborer un projet de règlement européen. Son but : repérer plus efficacement les contenus pédocriminels échangés sur les messageries cryptées, mais aussi contre le grooming, c’est-à-dire la sollicitation d’enfants par des pédocriminels.
Un risque de surveillance des conversations privées
Soutenu par des associations telles qu’Ecpat France, BeBrave et la Fondation pour l’Enfance, le projet de règlement européen souhaite notamment que les messageries chiffrées telles que Signal, Telegram ou WhatsApp soient désormais obligées de scanner les photos et les vidéos échangées par les utilisateurs. Si les défenseurs du projet y voient un moyen efficace de détecter les contenus pédocriminels, certains États membres de l’UE s’inquiètent, eux, d’une potentielle surveillance des communications privées.
En l’état, le projet prévoit de laisser aux utilisateurs de ces messageries privées le choix : celui de désactiver totalement le chiffrement des conversations, ou de ne pouvoir, en cas de refus, ne pouvoir envoyer ni image, ni vidéo, ni lien.
Comme l’explique à BFMTV.com Mélanie Marié, chargée de plaidoyer d’Ecpat France, « certains pays, comme l’Allemagne, sont opposés à y inclure les messageries chiffrées de bout en bout, alors qu’elles sont massivement utilisées par les pédocriminels. Nous attendons une position claire de la France sur ce règlement. »
Pour l’heure, la France ne s’est pas positionnée en faveur ou en défaveur du projet.
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