Ça fait des lustres qu’on attend, fébrilement, le déconfinement. Mi-fougue, mi-raison, avec un mélange d’anxiété et d’excitation, à l’idée de se retrouver en terrasse, au musée, ou même peut-être bientôt à danser collés-serrés en clubs (qui devraient rouvrir à partir du 1er juillet, d’après les sources de BFMTV, mais rien n’est jamais sûr en temps de Covid). Mais comment (veut-on) s’habiller pour ce moment distendu, à l’allure historique ?
Le revenge shopping a déjà commencé
Après des mois de télétravail, où certaines personnes ont continué à s’habiller de façon professionnelle pour rester motivées, tandis que d’autres ont enchaîné les joggings et onesies en pilou-pilou, de quoi a-t-on envie ?
D’après les chiffres de boutiques de pays en voie de déconfinement, les gens auraient plutôt tendance à s’acheter des vêtements de soirée : c’est ce que les médias surnomment du revenge shopping.
Certaines personnes profitaient déjà de la moindre possibilité de mettre le nez dehors pendant les confinements pour se saper comme jamais. D’où la naissance d’un curieux phénomène sur Instagram, où des modeuses postaient leurs tenues flamboyantes pour aller voir leur docteur comme si c’était la soirée du siècle. Le Harper’s Bazaar a interrogé l’une d’entre elles, Amanda Murray, à ce sujet :
« Les vêtements m’apportent beaucoup de joie. Nous avons une seule vie, on ne sait jamais de quoi demain sera fait, et la pandémie a clairement aggravé ça.
Alors pourquoi réservais-je des tenues [dans l’attente d’une grande occasion qui n’arrivera peut-être jamais] ? Pourquoi les garderais-je dans mes placards ? Pour un moment que je n’aurai jamais ? Là, maintenant, c’est le seul moment que j’ai, et je veux me montrer telle que je suis. »
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Après une crise, c’est courant de vouloir se sursaper
Rien d’étonnant aux yeux de socioéconomistes qui ont déjà remarqué ce phénomène après des périodes de crise, dans l’Histoire. Après la Première Guerre mondiale, c’était les Années folles, dont on retient les robes dites à la garçonne pour leur taille basse et celles à franges pour danser le Charleston. Puis c’est de la Deuxième Guerre mondiale qu’a émergé le « New Look » de Christian Dior : buste menu, taille ultra cintrée, et amples jupes forment une silhouette qui paraît alors nouvelle après des années de restrictions et de rationnement (même s’il s’agit d’une simplification de la mode du XVIIIe siècle, du style Second Empire et de la Belle Époque).
Mais cette vision homogène qu’on se fait du style d’une époque tient aussi d’une réduction historique
. Toute la France ne se baladait pas en robe Charleston dans les années 1920, tout comme on ne s’habille pas tous pareils aujourd’hui !
Team confort ou team sapée comme jamais ?
Deux approches différentes de l’habillement semblent quand même se dégager pour la fin de la pandémie : les personnes qui veulent privilégier le confort dehors comme à la maison, et celles qui veulent se saper comme jamais.
Les premières auraient tendance à s’habiller de manière à refléter leur humeur du moment, tandis que les secondes considèrent le vêtement comme un optimisateur de moral, d’après Dr Dawnn Karen, fondatrice du Fashion Psychology Institute et autrice de Dressed Your Best Life, interrogée par le média Fashionista.
Notre approche renouvelée du dressing pourrait même tenir de ce qu’on appelle croissance post-traumatique, en psychologie sociale. Chacun sa stratégie de résilience : continuer de miser sur le confort ou marquer la rupture en s’habillant comme si chaque jour était le dernier.
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Trouver la résilience dans la simplicité du style
Mais le résultat de ces deux approches différentes de l’habillement ne paraîtra sûrement pas aussi homogène qu’il y a cent ans, tant la mode se démocratise, les tendances s’accélèrent, et les garants du sacro-saint bon goût se ringardisent.
La pandémie n’a fait que précipiter une approche plus individuelle du style, où l’on peut plus facilement mixer des vêtements formels et informels. À une ou deux pièces près (à retirer ou ajouter), une même tenue peut nous servir pour le (télé)travail, un cours de yoga en visio, et l’apéro en terrasse. Peut-être que le style déconfiné, c’est la consécration de cette simplicité !
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Les Commentaires
Mais petit à petit, j'ai commencé à comprendre que j'avais atteint un je m'en fous-tisme ABSOLU.
Je suis jamais en robe de soirée et rarement en talons, mais j'adore le maquillage, les accessoires, les imprimés rigolos...et j'ai su que j'avais touché le fond quand je me suis pointée dans un genre de simili jogging au bureau, sans maquillage, et qu'on a eu une réunion zoom de dernière minute avec des clients importants. C'était la honte absolue, j'avais même mes cheveux en mega choucroute sur la tête...
C'est sur qu'il y aura des phases un peu curieuses lors de cette énième transition, mais comme avec le reste ça se fera pour certains (ou moi en tout cas) par étapes. Mais pour l'instant je m'autorise encore le claquettes chaussettes pour aller faire les courses, déso.
Mais il est vrai que la pandémie m'a fait réaliser à quels point les différents espaces et la manière que l'on peut avoir de se présenter dans lesdits espaces sont des choses HYPER importantes.