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Pour le 8 mars, Madmoizelle tend son micro à celles qui agissent au quotidien // Source : Unsplash
Éditos de la rédac

Pour le 8 mars, Madmoizelle tend son micro à celles qui agissent au quotidien

Chaque année, c’est la même chose : le 8 mars, qui marque la journée internationale des droits des femmes, devient un fourre-tout médiatique, marketing et politique au service du purplewashing, rendant inaudibles les vrais débats, et silenciant par la même occasion les personnes qui œuvrent 365 jours par an pour les droits des femmes. Cette année, Madmoizelle a décidé de leur donner la parole.

On le sait tous, le 8 mars est devenue une journée parfaitement mainstream et marketing, récupérée par les marques pour vendre leurs produits à prix cassé pour la « journée de la femme ».

8 mars : quand les discours féministes deviennent inaudibles

Au milieu des discours qui ont tout du purplewashing, les luttes féministes deviennent inaudibles. Cette journée internationale des droits des femmes, dont le but initial était de faire chaque année un bilan sur la situation des femmes partout dans le monde, et de mettre en lumière le chemin restant à parcourir, a été vidée de son sens, et pour une certaine frange conservatrice, c’est aussi l’occasion de détourner les combats féministes en les silenciant (offrez donc une rose à votre femme ou à votre sœur pour lui faire oublier les inégalités et les stéréotypes ancrés avec lesquels elle doit composer).

Journée internationale des droits des femmes : donner la parole à celles qui agissent au quotidien

Alors, évidemment, Madmoizelle est un média féminin et féministe, et nous ne pouvions pas non plus passer à côté sous prétexte que cette journée est une coquille vide. Cette année, nous avons eu envie de tendre notre micro à celles qui agissent tout au long de l’année pour défendre les droits des femmes, qu’il s’agisse d’associations ou de collectifs dans divers secteurs. Car ce sont eux et elles qui sont les mieux placés pour témoigner de la réalité du quotidien de toutes les femmes.

3 entretiens avec des associations qui œuvrent pour les droits des femmes :

  • Nous nous sommes, par exemple, entretenues avec Pelphine, fat-activist également derrière le compte Instagram @corpscools et l’une des fondatrices de l’association Fat Friendly, qui a créé un site collaboratif permettant de référencer les lieux ou les corps gros, dont ceux des femmes, disposent de l’espace qu’ils méritent. Une interview qui met le doigt sur des réalités particulièrement contraignantes, mais que beaucoup ignorent (sciemment ou pas). Pelphine revient, entre autres, sur le concept de charge mentale des personnes grosses, la nécessité de construire un tel outil et le positionnement militant de l’association. Une parole et un outil nécessaires.
  • Si l’inclusivité des femmes et des minorités se joue dans l’espace public, elle se joue aussi du côté de la culture, dans laquelle nos imaginaires baignent au quotidien. Pour l’occasion, nous sommes allées à la rencontre du collectif 50/50, une association créée dans la foulée de la médiatisation du mouvement #MeToo, début 2018 et qui œuvre à promouvoir la parité et la diversité dans le cinéma et l’audiovisuel. Car on sait trop à quel point beaucoup se joue du côté des représentations, et comment le fameux male gaze peut être insidieux pour donner à voir, devant la caméra, des romances fantasmées par l’œil masculin, ou bien des univers dépeuplés de diversité ou emprunt d’une violence stigmatisante pour les femmes et les minorités. Dans cette interview passionnante, trois militantes du collectif nous ont parlé des avancées, des stagnations, de leurs objectifs et ont détaillé pour Madmoizelle cinq modes d’action pour faire bouger les lignes de l’une des industries les plus influentes en France.
  • Et puis il y a la question du consentement, qui a une place majeure dans les luttes féministes et dans le débat public, puisque son concept est régulièrement débattu. Pourtant, un « non » est bien un « non ». Et c’est ce que chaque militante féministe s’évertue à dire. Mais cette réalité ne semble pas claire pour tout le monde, comme le révélait une enquête Ipsos : en 2022, 16 % des hommes estimaient qu’une femme qui dit « non » à un rapport sexuel veut en fait dire « oui », et 23 % des 18-24 ans pensaient que les femmes prennent du plaisir à être forcées pendant des rapports sexuels… Cela se passe de commentaires. Cependant, il est encore plus nécessaire aujourd’hui de sensibiliser et d’expliquer ce qu’est le consentement et la nécessité de le respecter. Pour cela, plusieurs associations ont édité un livre coup de poing intitulé Comment décoder les femmes, contenant 2000 pages d’une seule et même phrase : « Si ce n’est pas oui, c’est non ». Madmoizelle est allée à la rencontre de Safiatou Mendy, co-coordinatrice et formatrice chez Consentis, et de Vassilia Mattei, cheffe de projet chez HandsAway, qui ont fait partie ce projet. Elles nous racontent.

Toutes ces femmes, ces associations et collectifs sont parmi ceux et celles qui œuvrent au quotidien malgré un contexte global de plus en plus contraignant pour les militants et militantes : tout autour du monde, un backlash, ou grand recul semble se faire de plus en plus présent en ce qui concerne les droits des femmes. Il est donc d’autant plus urgent de leur donner la parole, et c’est ce que Madmoizelle tente de faire au quotidien, tout au long de l’année.


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

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