L’idée est partie d’une plaisanterie et s’est finalement transformée en action symbolique contre le sexisme et les inégalités dans le football. Ce dimanche, veille de 8 mars, les joueuses de football de l’équipe de Cercle Paul-Bert Bréquigny à Rennes ont joué en crampons, maillot sur le dos… mais sans short et sans chaussettes.
Elles ont fait leur entraînement avec le seul matériel qui leur a été donné suite à leur qualification en coupe de France : « un simple maillot alors que les garçons ont toujours le maillot, le short et les chaussettes fournis », a précisé l’une des membres de l’équipe, Manon Éluère à Ouest France. Notez l’ironie, elles ont reçu des maillots taillés pour les hommes, mais pas le reste du matériel…
L’équipe a donc opté pour une dénonciation par l’absurde : vous ne nous donnez pas de short ? on jouera donc en culotte !
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Le foot féminin, une discipline délaissée
Faudra-t-il jouer sans short, voire sans rien du tout, pour que le grand public s’intéresser au football féminin et surtout au problème global du manque d’investissement dans ce domaine ? Faudra-t-il jouer à poil pour qu’on prenne le foot féminin au sérieux ?
Blague à part, l’action des joueuses bretonnes montre bien que les petits clubs ne sont pas épargnés par les différences de traitement entre équipes féminines et équipes masculines.
Au plus haut niveau, ces inégalités sont d’ailleurs régulièrement dénoncées par les meilleures joueuses mondiales. L’une d’entre elles, l’Américaine Megan Rapinoe, connue pour ses engagements féministes et antiracistes, a même critiqué ouvertement la FIFA pour son manque de volonté à lutter contre les inégalités salariales.
En France, les écarts de revenus ont aussi de quoi mettre en colère : 2.500€ brut mensuels si vous êtes une joueuse de D1, contre près de 110.000€ si vous êtes un joueur de Ligue 1, rapportait France Info. Vous avez dit sexisme ?
Moins diffusé à la télévision, moins médiatisé, et donc forcément moins suivi et moins soutenu, le football féminin rapporte du coup… moins d’argent. Il est alors difficile de susciter l’intérêt du côté des sponsors et des investisseurs. Un cercle vicieux dont on peine à sortir, et c’est bien dommage, surtout quand on se souvient de l’engouement sans précédent du public lors du Mondial de 2019.
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Les Commentaires
Par contre, de manière générale, le sujet a été abordé sur ce topic via un angle très "méritocratique" si je peux dire.
Comme si le sport le plus populaire était celui qui offrait le meilleur spectacle et que les joueurs les mieux payés étaient les meilleurs (je caricature hein). Dans les faits, l'industrie du sport est un business comme un autre qui obéit à des règles médiatiques qui ne sont pas pas exemptes de sexisme.
Donc je suis totalement pour donner les mêmes chances aux femmes de jouer et faire carrière en club (pas gagné à certains endroits), le même accès au matériel et aux infrastructures etc., etc.
Effectivement, toutes ces inégalités actuelles créent un cercle vicieux quant à leur médiatisation et donc leur salaire. Mais malgré tous ces efforts, si la société reste la même, on ne peut pas s'attendre à ce que les joueuses soient traitées de manières équitable aux joueurs. (Si on regarde les bleues par exemple, elles avait suscitée une hype assez inédite pour une équipe féminine, mais aussi de la misogynie (sexualisation inadaptée, insultes etc.)