Une enquête de grande ampleur sur la parentalité et la vie au travail a été lancée en France par le Conseil Supérieur de l’Égalité Professionnelle (CSEP) avec l’institut BVA. Plus de 37.000 salarié·es, au sein de dix grandes entreprises (Air France, Engie, EY, Schneider Electric, SNCF, etc) ont été consulté·es.
L’étude complète n’a pas encore été publiée, mais les premiers résultats communiqués par le CSEP sont très intéressants. Premier constat plutôt déprimant : 84% des femmes déclarent que la maternité a un impact négatif sur leur carrière, sur fond de sexisme ambiant et d’inégalités entre les parents.
78% des pères prennent leur congé paternité en intégralité
On y apprend également que 78% des pères interrogés ont pris leur congé paternité dans son intégralité. Toutefois, cette proportion tombe à 47% chez les cadres dirigeants qui semblent avoir du mal à prendre les onze jours autorisés.
Depuis plusieurs années, des militant·es se mobilisent pour rendre obligatoire le congé paternité (comme l’est le congé maternité) et pour l’allonger. Suite à plusieurs pétitions, Marlène Schiappa, la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, s’est prononcée en faveur de l’allongement du congé paternité, sans donner de calendrier précis.
En tout cas, la mesure est très attendue par les jeunes générations. En effet, 63% des 18-24 ans trouvent que la durée actuelle du congé paternité est trop courte, selon une étude de la DREES.
Temps partiel, congé parental ? Une solution qui concerne surtout les femmes
Autre chiffre parlant cité dans l’étude : 50% des mères interrogées ont réduit ou arrêté leur activité professionnelle après avoir eu un enfant, contre seulement 6% des hommes. Un décalage qui s’explique probablement en partie par les inégalités salariales entre hommes et femmes.
Pour les parents, il est plus logique d’un point de vue financier que la personne la mieux payée continue de bosser à temps plein. Et dans les couples hétérosexuels, c’est malheureusement encore souvent l’homme. De quoi créer un cercle vicieux : les femmes sont moins bien payées, donc elles s’arrêtent plus de travailler, donc leur salaire ne progresse pas, donc elles sont moins bien payées, etc.
Enfants et charge mentale
Les inégalités entre les parents se retrouvent aussi du côté des soins aux enfants et de la charge mentale associée. 55% des mères estiment qu’elles prennent majoritairement en charge les responsabilités parentales. A contrario, les hommes ne sont que 8% à se déclarer majoritairement responsable de leurs enfants.
Et les couples égalitaires qui s’occupent de leurs enfants de manière équitable ? Il semble que les femmes et les hommes n’aient pas le même ressenti sur la question. 50% des hommes estiment que les responsabilités sont réparties à part égale entre eux et leur conjointe. Seulement un tiers des femmes partagent ce point de vue.
Passer plus de temps en famille
En tout cas, il semble que les hommes comme les femmes souhaitent passer plus de temps avec leurs enfants. « Seuls 6% des parents ont le sentiment de pouvoir profiter tout à fait de leur enfant autant qu’ils le souhaiteraient », note dans son communiqué le Secrétariat d’État chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes.
Il est donc grand temps de repenser la manière dont la parentalité est prise en compte dans le monde du travail et les entreprises.
- Lire le communiqué du CESP sur l’étude
- Lire l’enquête de la DREES sur la longueur du congé paternité et maternité
- Aller te renseigner sur tes droits et les actions menées par les entreprises autour de la parentalité sur le site de l’Observatoire de la Qualité de Vie au Travail
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