C’est comme refuser un bonbon au réglisse, on a envie de dire « c’est gentil, mais non merci ». Cette année, le maire (PS) de Pantin, Bertrand Kern, a décidé de placer ses vœux « sous l’égide de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les violences faites aux femmes ». Mais la première mesure annoncée laisse franchement à désirer. Pour l’année 2023, la ville de Pantin est renommée « Pantine ».
Une mesure vitrine, et après ?
Selon Bertrand Kern, rajouter un « E » au nom de la ville est une façon « d’interpeller ». « Nous voulons qu’il y ait une prise de conscience sur cette égalité entre les femme et les hommes qui n’est pas encore parfaite, même s’il y a eu des améliorations ces dernières années », explique l’édile de cette commune de Seine-Saint-Denis.
Sur le plateau d’RMC, face à Apolline Malherbe, il a expliqué ainsi :
« Quand un élu local prend des décisions concrètes, par exemple [quand] l’année dernière, nous avons accueilli trois danseuses afghanes […] nous les avons relogées, et nous leur donnons un parcours d’insertion professionnelle, personne n’en parle. Quand on met en place un café associatif pour que les femmes dans un quartier populaire […] puissent s’y retrouver […] personne n’en parle. Et quand on prend l’initiative d’ajouter un petit e après Pantin, là, ca suscite le débat »
Sur son site, la commune ajoute que cela « rend visible une réflexion » et « met au premier plan une cause ». Pourquoi pas, à condition que d’autres mesures suivies de réelles retombées positives pour les femmes soient prises également.
Les mots de l’opposition
Au sein de la commune, des voix se sont élevées contre ce projet. Comme celle de Geoffrey Carvalinho, conseiller municipal (LR) de l’opposition. « Cette décision n’a pas été votée lors du dernier conseil municipal, nous l’avons appris via la carte de vœux du maire », a-t-il confié au journal local Actu Seine-St-Denis. Il a également estimé que ce changement de nom « dévalorise l’idée de base qui était de faire de l’égalité homme/femme et de la lutte contre les violences conjugales la grande cause communale de l’année ». « Bien que la décision ne soit pas juridique, je trouve cette mesure contreproductive, c’est une lutte qui mérite mieux qu’un coup de communication », a-t-il ajouté.
Pour le moment, le seul autre projet annoncé soutenant la grande cause communale de Pantin… euh Pantine, est celui d’une exposition, « pensée pour rendre hommage à celles qui sont encore trop souvent les grandes oubliées de l’Histoire, et aux jeunes Pantinoises et Pantinois qui représentent la relève de demain ». À retrouver dès le 15 janvier 2023 sur les grilles de l’Hôtel de Ville.
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Crédit photo de Une : Capture d’écran Youtube / Pantin
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