C’est le mois de mai : il commence à faire beau, ce qui me donne des envies de vacances, de voyages, de plage… Mais parfois la grisaille me rattrape, même dans mon coin de sud ensoleillé, et ça me rend plutôt tristoune.
Avec ces envies de voyage et de réconfort en même temps m’est revenue à l’esprit une tradition guatémaltèque toute mimi dont j’ai eu envie de te parler : celle des muñecas quitapenas.
Muñeca quitapena signifie littéralement « poupée retire‑peine », c’est‑à‑dire qu’il s’agirait de poupées bienveillantes qui auraient le pouvoir d’éloigner nos chagrins.
Elles peuvent avoir plusieurs tailles, mais le plus souvent il s’agit de minuscules poupées de fil, dont la structure est parfois faite d’une simple allumette.
Voilà une petite idée de ce à quoi elles ressemblent.
Ces poupées seraient selon la légende des guérisseuses. On dit que lorsque la tristesse nous emplit, ou que nous faisons face à des tracas, il serait possible de les raconter à l’une de ces poupées le soir venu, puis la déposer sous son oreiller.
La muñeca se chargerait, pendant notre sommeil, d’emporter les peines avec elles, le plus loin possible.
À peu près de la même manière que ce chien avec sa branche.
Bien entendu, toute « magie » a des conditions, et la croyance populaire indique parfois qu’il ne faut pas raconter ses problèmes à quelqu’un d’autre qu’à sa quitapena, sous peine qu’elle ne puisse pas faire son travail correctement.
On entend aussi qu’il faudrait veiller, si l’on possède plusieurs petites boîtes de poupées, à les conserver séparées, pour ne pas qu’elles se content les peines de chacun et chacune entre elles.
Ce folklore est typique d’Amérique Latine et principalement du Guatemala, même si au fil des années elle a conquis la plupart des pays de cette région du monde. On ne connait pas vraiment son origine, toujours est‑il qu’il s’agit d’une superstition à laquelle une bonne partie de la population guatémaltèque adhère.
Avec cette histoire, j’ai énormément envie de prendre un billet immédiatement pour découvrir des traditions de contrées lointaines, mais je n’ai pas vraiment le temps ni le budget. Si tu es comme moi, c’est l’occasion parfaite de te procurer la box madmoiZelle de mai, dont le thème est « Partir un jouuur » !
COMMANDE TA BOX PARTIR UN JOUUUR
J’ai découvert cette histoire il y a plusieurs années, quand une personne très importante pour moi m’a offert une petite boîte contenant six de ces petites poupées colorées (une pour chaque jour de la semaine, sauf le dimanche où elles se reposent !)
Pour ce qui est de ce jour de repos insolite, rappelons que l’Amérique Latine est souvent très pieuse, le dimanche est certainement donc aussi jour du Seigneur pour ces poupées – voilà un bel exemple de syncrétisme, mais j’y reviendrai probablement dans un autre article.
Toujours est‑il que cette croyance me réchauffe le cœur, et que je la trouve mignonne à souhait. Les poupées ne me semblent pas du tout flippantes, leurs couleurs apportent déjà un peu de joie, même juste en déco. J’aime aussi beaucoup le fait qu’il s’agisse d’une légende uniquement bienveillante : pas d’années de malheur ou de malédiction promise si le « rituel » n’est pas respecté, seulement du positif lorsqu’on en a besoin.
On est plutôt sur quelque chose de cet ordre‑là, donc.
Selon un article de VeinteMundos (excellente revue pour apprendre l’espagnol, par ailleurs), les artisans qui fabriquent ces poupées s’accorderaient sur le fait qu’elles ne peuvent qu’améliorer la vie de celui ou celle qui les utilise.
Quelque part, je pense que c’est vrai. Je ne suis pas certaine que les muñecas sortent de sous mon oreiller la nuit pour aller jeter mes ennuis au loin, mais il me semble logique que formuler ses doutes, le soir, permet d’avoir l’esprit plus clair, de se décharger.
Cela ressemble à mon avis à un journal intime, mais à sa version orale et plus mystique. Ces poupées étant le plus souvent offertes à des enfants, c’est peut‑être aussi pour eux un moyen d’en tenir un même sans savoir écrire ?
En tous cas, je trouve cette histoire excessivement mignonne, et qu’il s’agit d’un très beau cadeau à offrir à une personne qu’on aime – même si ce n’est peut-être pas aussi efficace qu’une bonne thérapie, mais l’un n’empêche pas l’autre.
Pour s’en procurer, il faut en théorie se rendre au Guatemala, ou au moins dans un des pays d’Amérique Latine où la superstition se serait propagée. Il est évidemment dit que les véritables poupées, celles fabriquées par des artisans et aux pouvoirs bienveillants les plus puissants, ne se trouvent que dans des petits villages guatémaltèques.
Mais si tu veux simplement en faire cadeau (à quelqu’un que tu aimes ou à toi‑même), le billet aller/retour revient peut‑être un peu cher.
Peut-être que la version porte-monnaie permet par contre de remédier à ce problème, je ne sais pas ?
Dans ce cas, tu peux trouver tout un tas de tutos sur YouTube et Internet en général, qui expliquent comment en bricoler. Cela peut même te permettre de les personnaliser, et d’y insuffler ta propre bienveillance (qui est et restera quand même toujours la meilleure).
J’espère que cette histoire t’a plu et réchauffée autant que moi, l’écrire à nouveau m’a en tous cas fait beaucoup de bien. Je suis d’ailleurs curieuse : as‑tu toi‑même ce genre d’amulettes ? Crois‑tu qu’elles te portent bonheur ? Viens me raconter ça dans les commentaires !
À lire aussi : Partir un jouuur c’est possible avec la box madmoizelle de mai !
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