Alors que la députée Europe Écologie Les Verts s’exprimait dans la soirée d’hier, mardi 8 octobre, au sujet de l’égalité homme-femme en matière de retraites, un député UMP, Philippe Le Ray, a imité des bruits de volaille. Si ces gloussements ne sont pas audibles dans la vidéo ci-dessous, la réaction de la députée Véronique Massonneau est très claire.
« Arrêtez, je ne suis pas une poule ! »
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x15qktk_une-deputee-interrompue-a-l-assemblee-par-des-imitations-de-cris-de-poules_news[/dailymotion]
La première réaction du président de l’Assemblée, Claude Bartolone, a été de rappeler à l’ordre les députés pour leur comportement puérile et indiscipliné, avant de suspendre la séance : « qu’on se transforme en cour de récréation, non. Il y a des choses qui ne sont pas acceptables
».
L’allusion à la cour de récré, ok, mais sans même repérer et dénoncer cette honteuse forme de sexisme… Une énième preuve qu’il y a encore du boulot dans le milieu politique pour intégrer les bons réflexes antisexistes.
Le député Philippe Le Ray sanctionné
En signe de protestation, les députéEs sont arrivées en retard à la séance des questions au gouvernement ce mercredi. Claude Bartolone a convoqué une conférence des présidents ce mercredi après midi, afin de traiter cet incident.
Le député auteur des cris de poule, Philippe le Ray, élu breton, a appelé la députée EELV pour s’excuser de son comportement ; mais aux dires de Véronique Massonneau, « il n’a rien compris au film » :
« J’aime beaucoup les femmes, plusieurs de mes collaboratrices sont des femmes », ou le point « je ne suis pas raciste, j’ai un ami noir ».
Le #PouleGate sur les réseaux sociaux
Si l’incident a escaladé en « Poule Gate », c’est aussi parce que côté UMP, on a surenchéri. Ainsi, Christian Jacob a tenté de minimiser l’incident de la soirée précédente, avec un succès mitigé :
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x15qlgv_arrivee-tardive-des-deputees-a-l-assemblee-christian-jacob-parle-de-mascarade_news[/dailymotion]
L’affaire a donc rapidement pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #PouleGate.
On ne sait que déplorer davantage dans cette histoire :
- la légèreté avec laquelle un élu de la République se permet un comportement sexiste,
- l’incapacité du tôlier à réagir avec exactitude sur le moment,
- les excuses bidon dudit député après son comportement inadmissible,
- le prétexte que lui ont fourni ses collègues, mettant ce comportement sur le compte d’un « dîner manifestement trop arrosé » (un peu comme mon tonton Gérard, en somme),
- ou bien… que ça ne choque personne que des députés picolent dans l’exercice de leurs fonctions, juste avant de retourner en séance pour voter les lois qui régissent notre pays.
– via Le Monde
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