Le 10 janvier 2020
Le 69, j’avais. J’étais pas fan, mais j’avais.
Par contre, j’ignorais jusqu’à il y a peu cette variante qui fonctionne à sens unique.
C’est Biba qui m’a informée de l’existence de la position 68, la décrivant (en ne s’appuyant sur aucun chiffre) comme « la nouvelle position préférée des couples » (de ceux qui comptent au moins une vulve en tout cas).
À première vue, je n’aurais pourtant pas parié dessus…
Le principe de la position 68
La position 68 consiste à allonger l’homme de ton choix sur le dos et à lui monter dessus pour t’allonger sur lui, sur le dos aussi mais à l’envers, jambes de chaque côté de ses oreilles, afin que sa bouche puisse tchatcher avec ta vulve.
Un coussin sous la nuque, il peut alors prendre son temps pour te faire plaisir, tandis que tu peux te détendre et te relâcher en prenant appui sur son corps (s’il replie les jambes, tu as carrément un dossier pour te caler la tête).
Cela lui laisse les mains libres et un accès illimité à ton corps qu’il peut caresser tout en accomplissant son œuvre clitoridienne.
Il est possible d’inverser les rôles pour prodiguer léchouilles et caresses aux testicules et à l’anus de monsieur, mais c’est de la variante cunni dont nous parlerons aujourd’hui.
Bien sûr je parle au masculin mais ça marche tout à fait avec la femme de ton choix !
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La position 68, merci mais non merci
Je me méfie toujours un peu des positions acclamées par la presse féminine.
Ces différentes figures imposées ne sont bien souvent que des déclinaisons de postures pour se faire limer.
Je n’ai rien contre la pénétration vaginale (j’ai même des amis qui la pratiquent), mais j’aimerais que les positions d’autres pratiques soient également mises en avant, pour booster la créativité et sortir un peu du schéma hétéro pénis-centré.
Bien que le 68 soit centré sur le plaisir féminin, j’ai d’abord eu un petit mouvement de recul, un peu comme quand j’ose enlever la bonde de la douche et que j’y trouve 6 mois de cheveux collés avec des résidus de savon.
Bref, je me suis dit : BEURK. Je me suis aussi dit : ça a l’air confortable comme s’assoir en tailleur sur du gravier.
Et puis j’ai réfléchi, parce qu’il y a que les cons qui ne changent pas d’avis, et j’ai auto-analysé mon dégoût initial !
En creusant, j’ai trouvé qu’il se fondait sur des pensées qui limitent finalement ma créativité et mon aisance au lit… Et si la position 68 me permettait de les dépasser ?
Voilà 3 aspects de ta vie sexuelle qui peuvent évoluer en tentant ce genre de fifolerie.
Position 68 : mieux accepter ton corps
Je sais, je sais, je SAIS ! Qu’il faudrait lâcher prise, ne plus penser à son corps et ne pas se soucier de quoi on a l’air quand on fait l’amour.
Pour autant, ma première pensée à la vue de cette position 68 fut la suivante : « wow, ce n’est pas du tout mon meilleur profil ».
Comme le face sitting, et comme les cunnis en général, le 68 oblige à exposer totalement son intimité à la face de son ou sa partenaire.
Et ça peut être une sacrée épreuve, quand tout dans notre culture semble sous-entendre que les vulves sont moches, trop odorantes, baveuses, trop poilues…
Sans parler de la proximité de la bouche de l’autre avec ton anus qui peut également être un facteur bloquant.
Alors tester le 68 et oser offrir sa vulve aussi frontalement à l’autre peut permettre de sortir de sa zone de confort, de réviser son jugement, et d’être plus à l’aise avec son entrejambe.
Elle mérite d’être vue ! Elle mérite de l’amour !
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Position 68 : mieux communiquer
Quand j’ai débuté dans le sexe (il y a bien des lunes…), j’avais cette idée que tout devait s’enchaîner avec naturel et fluidité.
Parler à mon partenaire ? C’était presque impensable : ça risquait de casser l’ambiance et ça aurait voulu dire que notre connexion n’était pas suffisamment forte pour qu’il comprenne ce que j’aimais.
Fadaises ! Communiquer, c’est la clé du succès pour bien niquer.
Ce qui frappe avec la position du 68, c’est qu’elle demande un chouïa de logistique. Je vois mal comment on peut se retrouver dans une telle configuration sans se consulter au préalable (sauf si vous avez l’habitude de dormir tête-bêche).
Il va donc falloir se parler, d’abord pour soumettre l’idée et expliquer le principe, et puis pour se mettre concrètement en position (« Mon omoplate t’appuie pas sur les couilles là ? »).
Autre effet bénéfique : la complexité (relative) de la chose demande de prendre son temps, ne serait-ce que pour s’installer confortablement, et puis une fois qu’on est en place, autant en profiter faire durer le moment…
Une fois la parole libérée, plus rien ne te retiens pour guider les faits et gestes de la personne entre tes jambes, et maximiser vos chances de kiffer à deux !
Position 68 : penser plus à toi au lit
Déjà, ça fait plaisir de voir les magazines louer une position centrée sur le plaisir féminin.
Culturellement, l’Homme propose et la Femme dispose (puisqu’on suppose qu’elle n’a pas de désir de toute façon).
Tandis que les mecs ont la pression de devoir prendre toutes les initiatives, de la séduction à la première pénétration, on laisse entendre aux meufs qu’elles n’ont qu’à se donner pour mieux recevoir.
Le script classique des relations hétéros (branlette/fellation – pénétration vaginale – éjaculation masculine) renforce cette impression que la meuf n’est qu’un instrument du plaisir de l’homme.
Donc non seulement, les femmes jouissent moins que leurs partenaires, mais nombre de meufs se retrouvent aussi un peu déboussolées lorsque l’envie leur prend d’être plus active, voire de dominer.
Peu de représentations collectives mettent en avant des femmes en position de pouvoir dans les relations hétérosexuelles.
Une autre vertu que je perçois dans le 68, c’est le fait de se retrouver dans une position dominante, comme avec le face-sitting qui consiste à quasiment s’assoir sur le visage de l’autre.
Tout compte fait, le 68 pourrait bien être le futur en matière de rééquilibrage de la ken hétéro !
Et toi, tentée par la position 68 ?
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