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Vie quotidienne

Portrait de mère et fille : Claire et Catherine

Les deux ont quasiment la même voix claire, et vivent à Toulouse. A 52 ans, Catherine, la maman, n’en a pas fini des enfants puisqu’elle exerce le métier d’assistante maternelle. Claire, sa fille de 22 ans, poursuit quant à elle des études d’histoire et prépare cette année un mémoire sur « La maison d’enfants de Moissac entre 1939 et 1945 ». Elles sont aussi sur la même longueur d’ondes et, apparemment, elles n’ont jamais eu à régler l’antenne. Voici un portrait de deux générations de femmes en osmose.

madmoiZelle.com : Parle nous de vos relations, sont-elles bonnes ?
Catherine : Nos relations ont toujours été excellentes. (Elle réfléchit…) Non vraiment, je ne me rappelle pas avoir eu des problèmes avec elle. Alors que Claire avait 16 ans, nous avons déménagé de Paris vers Toulouse, ça a été un moment d’adaptation dur à passer, mais ça n’était facile pour personne dans la famille. Bien sûr, il y a aussi eu l’adolescence, une période ingrate surtout au niveau vestimentaire ! Comme si elle faisait le deuil de son enfance, vers 14 ans, elle s’est habillée tout en noir, avant d’opter pour des pantalons bien trop larges à mon goût, mais rien de plus grave que ça.
Claire : Oui, vraiment. On est super proches, on se chamaille bien un peu de temps en temps mais rien de grave ! Je n’ai jamais connu ce réflexe qui consiste à penser « tiens, j’échangerais bien ma mère contre une autre ».

madmoiZelle.com : Et son caractère ?
Catherine : Claire a un caractère bien trempé ! Cela vient sûrement du fait qu’elle a subi certaines choses pas très agréables qui l’ont poussé à apprendre se défendre. Pour moi, c’est vraiment un atout, parce qu’aujourd’hui, sans ça on ne réussit pas. Au delà de ça, je pense que sa principale qualité c’est sa franchise, juste à égalité avec la gaieté !
Claire : Ma mère est une femme très douce, mais comme toutes les filles lorsqu’elle se met en colère je me planque ! Elle te l’a peut-être dit aussi, elle est très maniaque, ce qui n’est vraiment pas mon cas ! Elle me dit que ça viendra, on verra ! Son autre grande qualité c’est la patience, qui va avec la générosité et l’écoute. De mon point de vue, parfois elle écoute même trop, on exploite sa qualité… Et pour finir, je dirais que c’est une râleuse, un trait de caractère qu’elle m’a transmis je crois ! Et pour équilibrer tout ça, elle a quand même une sacrée grande gueule qui lui permet de se faire entendre et respecter, malgré son 1,50 m !

Le métier de parent, c’est le plus difficile du monde !

madmoiZelle.com : Est ce que tu peux retracer votre relation en quelques étapes, en nous parlant des grands moments de votre vie en commun ?
Catherine : Je ne sais pas par où commencer, car chaque jour en est une ! Mais je vais essayer de classer les plus importantes : ça a débuté évidemment avec le jour de sa naissance. Quand je l’ai vue, je me suis dit « oh une fille, c’est sympa ! » [NDLR, Catherine a un grand fils de 30 ans]. Ensuite, je dirais que toute sa vie scolaire et affective représente une étape. Comme nous discutons beaucoup, ces périodes là nous ont permis de beaucoup échanger, sans non-dits. Je repense également à l’époque où j’ai perdu ma maman, pendant laquelle elle a été très à l’écoute de mes besoins. Nous étions alors vraiment soudées, je me suis rendue compte de la force dont elle faisait preuve. Elle a géré ma peine avec beaucoup de sensibilité.
Claire : En fait, chaque jour de notre vie est une étape, qui nous permet de nous rapprocher un peu plus. Mais pour retracer un peu notre histoire commune, je marquerais d’une croix le début de mon adolescence, période à laquelle j’ai eu pas mal de soucis. Ma mère m’a beaucoup aidée en discutant avec moi et en m’écoutant. Ensuite est arrivé notre déménagement de Paris vers Toulouse, là encore on s’est rapprochées, beaucoup plus je pense que si on n’était pas parties. J’étais une ado de 16 ans, je faisais ma crise d’adolescence, quoi ! Et puis elle l’a très bien géré au final…

madmoiZelle.com : Quel constat fais-tu sur le chemin que vous avez fait ensemble ?
Catherine : Je suis très heureuse que nous soyons si proches, parce que j’ai toujours élevé mes enfants pour qu’ils soient des êtres autonomes. Je suis fière que ma fille fasse son chemin avec droiture, et qu’elle soit consciente qu’elle peut venir me parler quand elle le souhaite. C’est ma réussite… Chez nous, la famille ça va avec le dialogue, et si quelque chose vous insupporte c’est qu’il y a un manque de dialogue quelque part… Donc quand je vois que nous réussissons à éviter ces quiproquos, je suis très fière.
Claire : Je me rends bien compte de la chance que j’ai, alors aujourd’hui, quand les autres filles me parlent de leur relation avec leurs mères, j’essaie de les aider à relativiser, je tente de les apaiser en suggérant qu’elles mettent de l’eau dans leur vin. Le constat que je fais en somme, c’est de me dire que si on est arrivées jusqu’ici sans encombre, c’est vraiment grâce à l’écoute, et ça c’est quelque chose que j’ai envie de reproduire.

madmoiZelle.com : A quel moment es-tu le plus fier d’être liée à elle ?
Catherine : Je le suis en ce moment, quand je vois qu’elle sait ce qu’elle veut faire, où elle va. Et comme je l’ai dit plus haut, lorsqu’elle a un problème et qu’elle vient m’en parler, ça me prouve que la confiance est établie, je suis vraiment soulagée d’avoir réussi ça. Il n’y a pas un moment précis où je me sens fière de ma fille, je le suis tout le temps ! Lorsqu’on marche dans la rue et qu’on me dit qu’elle est jolie, quand on me rapporte qu’elle est travailleuse en cours, des choses de mère quoi !
Claire : Quand on est arrivés à Toulouse, c’était dur pour toute la famille. Mais elle, elle a tenu le coup, n’a jamais baissé les bras. Au delà de cette partie de notre vie commune, je pense que je suis fière de me rendre compte qu’elle m’a préparé à devenir moi-même parent, en m’inculquant ses valeurs. Depuis cette prise de conscience, je travaille pour que nous gardions toujours ces relations mère et fille, et de toute façon je sais que ma mère ne sera jamais pour moi « une femme comme les autres ».

madmoiZelle.com : Laquelle de vos habitudes communes t’attendrit ou t’agace le plus ?
Catherine : Elle est bordélique, j’ai du mal à le supporter ! Mais j’ai encore espoir que ça lui passe car j’étais comme elle à son âge. Je la comprendrais presque : elle sait que je vais repasser derrière elle pour tout ranger, mais quand elle ne vivra plus à la maison elle se rappellera de moi !
Claire : Quand elle tricote pour les membres de la famille, je trouve ça vraiment attendrissant. Je sais qu’elle met du temps, qu’elle fait des pièces compliquées, juste pour nous faire plaisir, elle peut y passer un mois, elle y arrivera ! C’est une belle preuve d’amour, non ?

madmoiZelle.com : Quel est votre moment privilégié ?
Catherine : Quand elle me dit « allez, on sort entre filles, j’ai besoin de fringues ! ». On sort alors toutes les deux, et on en profite vraiment. Je sais qu’on attend toutes les deux ce moment là, qu’on le garde jalousement pour nous.
Claire : Je dirais qu’il s’agit de notre « moment série » : on s’installe toutes les deux devant Urgences, on rit aux mêmes scènes, on fait des commentaires et on s’éclate ! D’ailleurs, j’ai regardé une partie en VO sans elle dernièrement, et pour être honnête je me suis vraiment ennuyée ! En dehors de ces habitudes là, j’adore l’emmener en ville faire les magasins avec elle ou profiter d’un resto entre filles. Cela fait partie d’un rituel avec ma maman que je ne laisserais pour rien au monde.

madmoiZelle.com : Comment décrirais tu les sentiments mère et fille ?
Catherine : Selon moi, c’est l’amour avec un grand A. C’est le sentiment le plus fort, que rien ne peut altérer. Il est mêlé de respect et d’admiration mutuelle, et si on connaît cet amour là on peut avoir confiance en la vie. Et il y a une autre chose importante aussi dont on doit se rendre compte quand on est parents : on ne fait pas les enfants pour soi !
Claire : De ce que j’en connais, une relation mère/fille est faite de patience et d’écoute. En tout cas ma mère a toujours été là pour moi, à n’importe quel moment où je l’ai sollicitée. Et puis il y a aussi à prendre en compte l’absence de concurrence qui est nécessaire pour que la relation marche. Chacune est à sa place, ça n’empêche pas l’échange, au contraire, mais chacune garde sa place pour la stabilité de l’autre.

Etre une mademoiselle, c’est ne pas se laisser marcher sur les pieds !

madmoiZelle.com : C’est quoi pour toi être une « madmoiZelle » aujourd’hui ?
Catherine : C’est quelqu’un qui respecte les gens âgés, qui est respectueuse en général. Je ne supporte pas les jeunes filles insolentes, les jeunes femmes méprisantes. C’est tellement agréable quand elles ont le sourire, ça donne une élégance d’esprit qui devrait définir l’état d’esprit des madmoiZelles d’aujourd’hui.
Claire : Il ne faut surtout pas se laisser marcher sur les pieds ! Aussi, je crois que c’est important de vivre avec son temps en étant toutefois tolérant et ouvert aux autres. En réalité, le slogan de madmoiZelle.com résume bien la définition d’une demoiselle moderne : « je ne suis pas celle que vous croyez », ça veut dire qu’il faut garder une part de mystère !

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Les Commentaires

6
Avatar de lisa-loup
23 septembre 2008 à 22h09
lisa-loup
Merci les filles...ça me fait plaisir
(et je dois dire qu'à la lecture de l'interview jui toute émue)
0
Voir les 6 commentaires

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