Dans la vie, j’ai jamais été trop porno. J’ai pas mal de copines qui en regardent et je trouve ça carrément cool.
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Une fois, en passant au milieu d’une rangée d’ordis à la bibliothèque, j’ai vu une fille qui en regardait pépouze. J’ai trouvé ça particulièrement badass. Mais pour ma part, regarder des gens copuler pour regarder des gens copuler, bah c’est pas mon truc.
Du coup, quand un de mes potes a ramené son Oculus Rift, ce n’était pas la première chose qui m’intéressait.
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J’ai testé le jeu qui me mettait dans la peau d’un plongeur au milieu de l’océan, avec le gros requin qui traîne dans le coin et qui nous croque à la fin de la séquence. J’ai aussi testé celui où le décor change à chaque fois qu’on arrête de le regarder (ça a pas l’air foufou mais c’est INCROYABLE).
Quand mon pote nous a proposé de tester un film porno, tout le monde a essayé mais moi dans un premier temps j’ai répondu un truc du genre « euhnonmaisnonmercimaisnon ». Et puis, conscience professionnelle oblige (et curiosité maladive), j’ai décidé de tenter le coup. J’ai mis le casque sur les yeux, j’ai réglé le tour de tête, et je me suis installée confortablement.
Quelqu’un a commandé une pizza virtuelle ?
Un film pornographique en réalité virtuelle ne ressemble pas beaucoup à un porno classique. Oui parce que quand même, j’en avais déjà vus avant. Le principe, c’est qu’on ne regarde pas la scène de l’extérieur : on est DANS la scène. Comprendre, on est l’un•e des acteurs•trices.
J’incarnais le mec qui se fait faire des petits plaisirs par une demoiselle. En regardant autour de moi, je pouvais observer les détails de la pièce. Devant moi, une femme très légèrement vêtue me regardait et me disait des trucs. Du genre « T’es un coquin » ou « Tu veux ta fessée ».
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Ça m’a passablement déconcertée parce que, déjà, je me considère plus comme une « coquine » que comme un « coquin », et ensuite parce que j’avais l’impression que je devais répondre. Mais je savais très bien que ça ne changerait rien si je répondais.
Après les préliminaires est venu le moment de la copulation proprement dite et là, je vous explique même pas la sensation d’immersion. J’avais presque l’impression d’avoir une bite !
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De toutes les démos qu’on a téléchargées, les films porno sur l’Oculus Rift étaient l’un des trucs qui rencontrait le plus de succès auprès de mes potes. À la base, on est d’accord, c’est fait pour s’exciter. Et je pense que ça marche encore mieux quand on EST la personne qui se fait plaisir, plutôt que quand on regarde cette personne.
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Alors ok, moi en tant que fille cisgenre incarnant un garçon cisgenre je me sentais moyen concernée, mais on peut également choisir une fille comme personnage (je n’ai simplement pas eu le loisir d’essayer). Problème : entre 80 et 90% de ces films sont tournés du point de vue d’un homme ! Ça fait peu de vidéos pour prendre son pied.
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Tout un pataquès technologique
Dans la pratique, réaliser un porno en réalité virtuelle est plutôt compliqué. L’acteur•trice qui sera incarné par le/la spectateur•trice a plusieurs mini-caméras fixées sur sa tête ou derrière lui/elle.
Toutes les séquences sont ensuite compilées avec un logiciel pour n’en former plus qu’une, lisible avec un casque de réalité virtuelle. Wired a réalisé une vidéo très intéressante sur le tournage de ce type de vidéo. J’ajoute pour celles et ceux que ça inquiéterait qu’il n’y a pas de contenu explicite.
Difficile de s’imaginer les contraintes auxquelles sont soumis•es les acteurs•trices tournant en réalité virtuelle, pourtant, il y en a plein ! Par exemple, les positions nécessitant des va-et-vient sont proscrites : comme la tête du ou de la spectateur•trice ne bouge pas, cela affecterait l’oreille interne, créant ainsi un effet de nausée.
De plus, l’acteur ou l’actrice portant la caméra ne peut pas beaucoup bouger, puisque ça obligerait le studio à aménager une salle entièrement « filmable ». Du coup, l’acteur•trice en face est obligé•e de faire pratiquement tout le boulot. C’est donc particulièrement épuisant physiquement.
Et contrairement à un porno classique, impossible de couper les séquences : ça déstabiliserait la personne avec le casque. Impossible aussi d’utiliser des artifices destinés à cacher les éventuels défauts physiques des acteurs•trices.
Pour ma part, tester un film porno en réalité virtuelle n’a pas été l’expérience de ma vie. Ça a même été plutôt gênant compte tenu du fait que j’avais des potes autour de moi qui me disaient « Alors alors ? Ça fait bizarre hein ? ».
Cela dit, je pense que c’est intéressant d’essayer, d’autant plus que le potentiel nauséeux n’est pas hyper élevé.
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Les Commentaires
Je connais un créateur de jeux vidéos VR, du coup je sais un peu ce que c'est.
& moi, ça m'intrigue GRAVE. Après c'est pas quelque chose que je ferai à outrance, n'étant de base pas très fan de jeux vidéos en soi.
Mais voilà, ma règle d'or : tant que c'est pas à l'extrême. c'est good... (et je parle de ce type de pratique, ça ne s'applique pas à tout hein ! genre pédophilie "tant que c'est pas à l'extrême c'est good" ça ne s'y applique pas). Mais je parle de ça un peu comme une drogue, certaines sont cool, occasionnellement, voire une seule fois pour tester.
Bweeeffff