Publié initialement le 1er mai 2018
J’ai déjà geint dans ces mêmes colonnes pour déplorer les amalgames entre le porno et la réalité.
Car les films, c’est pas la vraie vie.
« Merci pour ce scoop QueenCamille », vous entends-je déjà persifler. Pourtant il ne me semble pas superflu de rappeler encore cette évidence concernant les films X !
Le porno n’est pas un exemple
L’éducation sexuelle se réduit trop souvent à peau de zobi, ce qui fait du hard, dispo en masse de façon gratuite sur Internet, la principale source d’info sur la sexualité.
Comment imaginer que ces milliers d’heures de vidéos répétitives ne puissent pas influencer les fantasmes de la personne qui les consomme ?
Dommage car le porno est probablement le tuto le plus pourri qu’on puisse imaginer pour expliquer comment faire du sexe de qualité.
S’ils peuvent parfois prendre du plaisir, les actrices et acteurs porno ont avant tout pour mission d’effectuer une performance, pas d’écouter leur ressenti.
L’industrie du X a ainsi créé un imaginaire sexuel complètement déconnecté de la réalité.
C’est un peu comme donner la recette des crêpes en conseillant de jeter les ingrédients par terre et de mélanger avec le bout du pied.
Bah riez si vous voulez, mais si t’as jamais fait des crêpes, comment tu peux savoir ?
Voici les 6 trucs les plus irréalistes qui me font mi-marrer, mi-pleurer dans le porno.
Dans le porno, les actrices kiffent NON-STOP
Donc toi tu passes ta journée à recevoir des mails de gens frustrés par leur sexualité, t’écris des articles pour expliquer aux mecs comment s’y prendre, tu fais des vidéos pour que les femmes prennent du plaisir…
Et pendant ce temps, les actrices porno ne peuvent plus s’arrêter de KIFFER, d’un bout à l’autre de YouPorn. Il y a comme un décalage.
Il suffirait apparemment de se jeter directement sur la vulve (non) et/ou de caler quelques doigts à une meuf pour qu’elle soit instantanément mouillée et ready to gooo.
Les filles du porno apparaissent toujours excitées, de préférence par des hommes dominants et brutaux, et gémissent de bonheur (très fort) quelque soit la pratique .
Normal : c’est leur travail !
C’est fou ce qu’il fait chaud dans ce bureau
Dans la vraie vie, TOUT n’excite pas TOUT LE MONDE, du début à la fin de l’acte. Le plaisir, ça va, ça vient, ça dépend des goûts de chacun, ce qui oblige les partenaires à communiquer.
Une activité bien superflue dans le X où le plaisir est factice. Pas besoin de s’assurer que son partenaire kiffe réellement… alors que cela permet d’avoir le meilleur sexe possible dans la vraie vie !
Dans le porno, tout va plus vite
Je suis du genre à penser que plus c’est long, plus c’est bon et que OUI la spontanéité.
Dans le porno, ralentir et improviser, ce serait juste contre-productif.
Les films X sont avant tout des supports de masturbation et tmtc que le temps nécessaire à remplir cette fonction s’approche davantage de la bande-annonce que du long-métrage.
Le résultat, ce sont des scènes de sexe montées qui s’enchainent suivant un scénario bien précis. Ben oui, un film quoi !
Dans la vraie vie, il n’y a pas de monteur qui coupe le moment où ta chaussette reste coincée à ton gros orteil pour obtenir une fluidité parfaite, du début à la fin du rapport…
Ça tombe bien car dans la réalité, il faut parfois reprendre son souffle, discuter avec son partenaire de la suite des évènements, parce que personne n’a écrit la choré à l’avance, ou juste faire une pause pipi.
Dans le porno, les acteurs durent des heures
La bite, la bite, la bite. Le porno hétéro a une approche de la sexualité largement phallo-centrée.
La pénétration, ou plutôt un genre de pilonnage ultra-répétitif, est au coeur de toutes les vidéos, au détriment d’un grande nombre de pratiques.
Les acteurs peuvent tenir en érection aussi longtemps que nécessaire et après l’éjaculation, tout s’arrête.
Hors caméra, les stimulants types Viagra sont de mise. Les tournages X peuvent aussi faire appel à un « démarreur », quelqu’un qui est là pour exciter les acteurs en amont ou entre les prises.
À l’écran, cela donne l’impression que les mecs n’ont même pas besoin d’être touchés pour être excités. Ils sont toujours d’attaque !
Dans le vraie vie, les hommes aiment les caresses et éjaculent en moyenne après 3 minutes de sexe. Une statistique qui décomplexe.
Et comme personne ne crie « Couper ! » une fois l’éjaculation passée, jouir en deuxième, c’est possible et c’est cool.
Dans le porno, les positions viennent d’un autre monde
Le porno hard, c’est comme un Kamasutra super foiré : le guide ultime des positions les plus inconfortables et les moins agréables du monde.
Normal, le placement des corps est étudié pour la caméra.
Deux personnes qui niquent enlacés par exemple : pas du tout télégénique. On ne voit RIEN, comprendre « on ne voit pas la bite rentrer et sortir. »
Le porno montre donc souvent des positions dans lesquelles les corps ne se touchent que par les parties génitales. LOL.
Dans le porno, la salive coule à flots
De la salive, tout le temps, partout, autant qu’il est possible d’en mettre.
Dans la vraie vie, tout le monde n’aime pas se faire cracher sur la shneck et certains mecs ne préfèrent pas que leur bite se noie dans la bave au moment d’une fellation.
Même histoire pour la sodomie, l’éjac faciale, les insultes… C’est au goût de chacun. La vraie vie quoi !
Dans le porno, tout le monde se ressemble
Tout le monde est mince, imberbe, dotés de grosses bites/fesses/seins, et absolument toutes les meufs ont la chatte rasée.
Il existe bien sûr des tags dédiés à d’autres genres de physiques (Ebony, Hairy, Plus Size…) mais en faire des catégories à part relègue ces corps au domaine de l’exception, de la différence en regard à une norme.
Dans la vie, ben… Sortez de chez vous et regardez les passants. VOILÀ.
Quand s’ouvre le champ des possibles
Voilà mes chats, ce que je trouve de plus aberrant dans les films porno. Saluons au passage le travail de certaines réalisatrices comme Erika Lust qui tentent de ramener un peu de tendresse dans ce monde de brutes, avec plus ou moins de succès.
Et vous, quels sont les lubies complètement absurdes du porno qui vous font râler ?
À lire aussi : Peut-on être accro au porno ?
Les Commentaires
La plupart dégoulinent littéralement de salive. Le mec lèche le plus vite possible, et veut tellement en faire des caisses (bonjour le secoua te de tête dans tout les sens comme un chien qui joue avec son jouet) que le clitoris et peut être touché 1% du temps.
En fait, j’aime les pornos avec un peu de soumission le plus souvent, mais les rares qui m’ont laissé des idées sont les pornos plus softs.