Dans la vie, j’ai (à peu près) deux passions : la bouffe et la politique.
Alors je ne vous explique pas mon enthousiasme quand Margaux m’a parlé d’un projet qui réunissait ces deux choses là : le Politicafé.
Un établissement où l’on pourra se nourrir de délicieuses pâtisseries concoctées par Mathilde Fachan, l’instigatrice de ce projet, et se délecter de cocktails et de repas inspirés par notre très riche vie politique.
Je vous le dis tout de go : je suis preum’s sur la formule « Merci pour ce moment ».
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Après la découverte de cette petite perle de projet et de sa page de crowdfunding Ulule, ni une, ni deux, j’ai chopé le numéro de Mathilde et je l’ai appelée pour en savoir plus.
Qui est Mathilde, quels sont ses réseaux ?
Mathilde a vécu dans le Val-de-Marne toute son adolescence avant de faire un parcours à Sciences Po, entre Le Havre, le Japon et Paris.
« J’ai fait mon master en Affaires Européennes, puis j’ai travaillé comme attachée de presse à RFI pendant un an.
Au moment où on m’a demandé de renouveler mon CDD, je me suis posé de grosses questions, et finalement je suis partie passer un CAP pâtisserie. »
C’est marrant, on parlait l’autre jour avec certaines filles de la rédac de nos proches qui ont suivi une voix qui leur était quelque peu dictée, plutôt que de suivre celle qu’elles-mêmes avaient envie de tracer.
Une discussion qui m’est de suite revenue en mémoire lorsque j’ai entendu Mathilde me raconter ses questionnements.
« La pâtisserie, c’était un rêve depuis le collège. Mais j’étais bonne élève, donc on m’a poussée vers une autre voie.
Après, Sciences Po ça m’a plu ! Mais j’avais enterré cette idée de pâtisserie à cause de la pression sociale.
Et je me suis rendu compte que je m’ennuyais alors que j’avais un poste intéressant : je n’avais pas vendu mon âme au diable et j’avais l’impression d’œuvrer pour un truc important mais j’avais envie de manuel, de faire moins de veille devant l’ordinateur. »
Alors finalement, elle est partie passer son CAP Pâtisserie au CFA de Bobigny en un an, en alternance dans une entreprise traiteur. Aujourd’hui, ça fait quatre ans qu’elle est pâtissière.
« J’ai d’abord fait des stages pour voir si ça me plaisait, et même si c’était super dur de se lever très tôt, d’être debout toute la journée, de se brûler, que c’est physique, j’ai vraiment aimé ! »
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Et le Politicafé dans tout ça ?
Le Politicafé est né de l’imagination de Mathilde qui avait fait le constat — en passant deux ans à étudier dans un quartier où toutes les sandwicheries sont hors de prix — qu’aucun lieu autour de son école ne liait bonne bouffe et politique.
« Mais je ne voulais pas le limiter à une clientèle Sciences Po alors que j’ai plein d’ami•es qui n’ont pas du tout fait d’études dans ce domaine mais qui sont intéressé•es quand même ! »
Bien sûr, le concept est non partisan, l’idée est davantage de se baser sur une culture commune, des anecdotes ou déclarations qui sont passées dans la culture populaire :
« Il va falloir qu’on soit très vigilants, je pense que ça dépend vraiment du contenu.
Au niveau des références, c’est de l’humour : on reste plus sur des choses qui font rire tout le monde parce que c’est absurde, parce que c’est devenu un mème, mais c’est pas pour se moquer.
Car si on se moque plus des gens à droite ou plus à gauche, ça va poser problème ! »
Et de même pour les événements qui seront organisés : si le but est de conserver une ambiance festive surtout le week-end, ça n’empêchera pas d’organiser des débats ou autres conférences :
« Je pense qu’il y a vraiment plein de sujets en politique qui ne nécessitent pas de prendre parti, par exemple si on s’interroge sur l’humour et la politique, les youtubeurs en politique, etc.
Bien sûr je comprends que pour certains il ne soit pas concevable de rire de la politique, parce qu’ils considèrent que c’est trop grave.
Donc on peut prendre la politique comme un sujet extrêmement sérieux, mais personnellement j’ai pris le parti d’en rire. »
Pas étonnant quand on a construit son rapport à la politique avec Les Guignols en premier lieu !
« Meeh, comment je fais si moi j’aime pas la politique ? »
Bien que le bar soit effectivement aussi un moyen d’intéresser des personnes allergiques à la politique à ces sujets là, il restera possible d’y aller sans que l’objectif soit de débattre !
Personne ne refuse un cocktail juste parce qu’il s’appelle « Mangez des pommes ! ».
C’est une référence à Chirac pour celles et ceux qui ont banni ce personnage de leur radar avant même de naître
« On va vraiment fonctionner comme un bistrot de quartier ! Le but c’est que les gens mangent bien et repartent contents, tout en utilisant des références politiques qui appartiennent à la culture populaire. »
Et d’ailleurs, Mathilde compte bien continuer d’archiver cette culture populaire pour celles et ceux que ça intéresse :
« J’ai travaillé sur le livre Lapsus Politicus il y a quelques années, à chercher le référencement de beaucoup de lapsus, mais ce sont des choses dont on perd la trace facilement !
Alors on mettra un classeur pour archiver au fur et à mesure ces citations qui deviendront cultes. »
Perso je meurs d’envie d’aller y boire mon premier « Monopole du cœur » (une réf à Mitterrand et Giscard d’Estaing cette fois-ci), et même hâte que ce concept se développe ailleurs et pas seulement à Paris pour que tout le monde puisse en profiter !
Mais la morale de l’histoire, c’est surtout de FAIRE CE QU’IL TE PLAÎT sans écouter les rageux, parce que c’est comme ça qu’on est heureux•se !
Comment aider Mathilde ?
En contribuant à son crowdfunding ! Mais si t’as pas trop de sous, tu peux aussi juste partager cet article ou sa page Ulule sur tes réseaux sociaux, en parler autour de toi, liker son Instagram ou sa page Facebook !
Parce que c’est toujours cool de soutenir des petites initiatives, mais qu’on n’a pas forcément les moyens d’y claquer même 5 balles quand on est étudiant•e !
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