Pokémon Go est là. Et en quelques jours d’existence, ce jeu a déjà causé des dérives, des mèmes, et une histoire de cul.
La stratégie de Nintendo sur mobile :
2008 : c’est quoi un iPhone 2010 : c’est quoi un Android 2012 : nan 2014 : toujours pas 2016 : change le fonctionnement de la société
Du coup, à la rédac, on a imaginé à quoi ressemblerait le monde après un siècle de Pokémon Go. Et c’est pas très jojo…
La propriété privée VS Pokémon Go
Pokémon Go vous mène là où les Pokémon sont. Alors si vous vivez dans un studio au 3ème étage d’une impasse, ça devrait aller. Mais de quel droit les gens possédant (ou louant) une vaste demeure auraient-ils un accès exclusif aux monstres de poche vivant sur leurs terres ?
En 2116, verrouiller chez soi est interdit par la PokéLoi de 2055.
En 2116, verrouiller chez soi est interdit par la PokéLoi de 2055. D’ailleurs, la plupart des demeures modernes n’ont plus de porte. C’est bon pour la cohésion sociale, bof pour l’intimité… mais fidèle à Pokémon, finalement : dès les premiers opus, on rentrait chez les gens comme dans un moulin !
Vous pensez que je déconne ? Pokémon Go a déjà foutu le boxon aux États-Unis en transformant la maison d’un designer du Massachusetts en arène, parce qu’il s’agit d’une ancienne église que le jeu n’avait pas reconnue comme une résidence privée. Résultat, des dizaines de personnes squattent devant chez lui, s’installent sur le banc d’en face ou restent plantées devant sa propriété comme des Ronflex malpolis.
2116 c’est pas si loin.
Pokémon Go et l’amour
Pokémon Go réinvente les relations sociales. Le jeu motive actuellement des gens ayant perdu l’habitude ou le courage de sortir de chez eux à mettre le nez dehors.
En 2116, on se drague entre dresseurs, selon son équipe, son niveau et ses starters de prédilection.
Pourquoi s’arrêter là ? En 2116, on se drague entre dresseurs, selon son équipe, son niveau et ses starters de prédilection. Il se murmure même que des mariages arrangés auraient lieu entre champion•nes d’arène, histoire de sécuriser le plus de lieux possible…
« Mymy, tu vas trop loin
»… ah bon ? Selon GQ, Pokémon Go est déjà « l’application de rencontres qu’on mérite ». Je sais pas comment vous dire ça, mais on aurait éventuellement pu comprendre, sans l’aide de Nintendo, que pour rencontrer des gens, sortir de chez soi peut être une idée pas trop con.
(Je fais la mesquine mais en vrai j’aimerais trop qu’un dresseur de Métamorph me drague) (c’est mon pref !!)
Pokémon Go VS le Pôle Emploi
On parle beaucoup d’« ubérisation » du travail : eh bien vous n’avez encore rien vu. Pokémon Go aura bientôt révolutionné l’emploi tel que nous le connaissons.
Le jeu a généré de nouveaux emplois vous permettant de mener votre vie sans arrêter la course vers le titre ultime (celui de Meilleur Dresseur, bien sûr).
Pokémon Go a généré de nouveaux emplois vous permettant de mener votre vie sans arrêter la course vers le titre ultime.
Des chauffeurs sillonnent les villes en roulant au pas pour vous permettre de choper toujours plus de Pokémons, le plus vite possible. Des collectionneurs achètent et revendent des stocks entiers de créatures, espérant dénicher une perle rare ayant échappé à l’attention de son propriétaire.
Des PokéSitters se baladent, le sac rempli des smartphones de leurs client•es, pour faire éclore leurs œufs pendant qu’ils et elles vaquent à leurs occupations.
Retour en 2016 : on vous parlait hier de PokéWalk, un service pour gérer vos Pokémons quand vous êtes occupé•es. Ce n’est que fiction… mais aux États-Unis, des particuliers proposent déjà des courses façon Uber pour faire évoluer vos monstres de poche.
Pokémon Go VS l’urbanisme
Souvenez-vous des mots de Tyler Durden dans Fight Club :
« On chassera l’élan à travers les forêts humides des canyons entourant les ruines du Rockefeller Center. On portera des vêtements de cuir qui dureront toute notre vie. On escaladera les lignes, épaisses comme nos poignets, entourant la Sears Towers. Et quand on regardera à nos pieds, on verra de minuscules silhouettes cultivant du maïs, étalant de la viande à sécher sur la bande d’arrêt d’urgence désertée d’une autoroute abandonnée. »
Ce que Chuck Palahniuk a imaginé pourrait, avec Pokémon Go, devenir une réalité…
Les humain•es se réhabituent à la marche, flânent dans leurs villes, s’évadent loin de leurs quartiers. Les ventes des chaussures de randonnée, adaptées à ces nouveaux treks urbains, décollent. En 2116, la voiture, le TGV et le métro ne sont qu’un lointain souvenir.
En 2116, la voiture, le TGV et le métro ne sont qu’un lointain souvenir.
Impossible d’attraper des Pokémons lorsqu’on se déplace trop vite. C’est toute une vision de la société qui se remodèle à un rythme plus tranquille. Il devient impensable de traverser un demi-pays à grande vitesse en manquant toutes les opportunités se présentant sur le chemin !
Sur les rails, les autoroutes et les nationales, la végétation reprend ses droits. Les animaux sauvages vivent en harmonie avec les humain•es et il n’est pas rare de croiser un renard devant un Starbucks pendant qu’on chasse le Roucoups.
Bon, par contre, en 2116, faut pas être trop pressé•e, genre avoir un accident ou accoucher, hein. On peut pas tout avoir.
Et toi, tu la vois comment, l’année 2116 repensée version Pokémon Go ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Et ma maison est une arène mais je sais pas pourquoi ! C'était même pas une ancienne église ou un truc du genre. Peut être que c'est notre fontaine mais ca me parait étrange.