— Publié le 10 juin 2014
Non, nous n’avons pas fini de parler des animaux et de leur relation à l’organe génital, principale source de préoccupation de la race humaine. Nous dissertions ensemble, il y a peu, sur ces animaux qui vivent leur pénis autrement.
Mais qu’en est-il de ceux qui ressemblent à un pénis, voire à une vulve ?
C’est bien joli de vouloir se documenter sur la vie sexuelle des animaux dans l’espoir de trouver de l’inspiration pour pimenter la sienne, mais au bout d’un moment, on va finir par tourner en rond. Il n’y a pas mille manières de faire des bébés. Ou alors si, quand on voit l’originalité de certains…
Mais il y a des animaux qui se reproduisent de façon plus « banale », et qui valent quand même qu’on s’y intéresse !
Alors comme je sais que vous, ce qui vous intéresse, bande de petits canaillous, c’est les histoires de kiki, je vous ai trouvé un petit compromis. Aujourd’hui, nous allons partir à la découverte d’animaux étranges… et qui ont tous en eux quelque chose, non pas de Tennessee, mais de phallique.
Le serpent gland
Commençons par une bonne tête que vous avez peut-être déjà vu passer sur la Toile, j’ai nommé l’atretochoana eiselti — Atretochou pour les intimes.
Bon, je sens bien que ce nom ne vous dit rien. Nous l’appellerons donc par son autre petit nom, le « serpent pénis ».
Il a un peu une tête de gland, quoi.
Si une partie du surnom semble coller au personnage, le reste va un peu vite en besogne. En effet, le serpent pénis a beau être de forme allongée, ce n’est pas un serpent ! Ni un pénis, certes.
Il s’agit d’une espère très rare d’amphibien vivant au Brésil, aux alentours de l’Amazone et ses affluents. Et quand je dis rare, je veux dire qu’on n’en a même pas trouvé une dizaine à ce jour. Les serpents pénis, ça ne court pas les rues, que voulez-vous.
Il est en réalité est plus proche d’une grenouille que d’un serpent ou même d’une verge. Voyez ça comme une grenouille dépourvue de membres (mais qui ressemble à un membre) (pardon). D’autant que ça ferait du membre bien costaud, puisque la bête peut atteindre une longueur de 75 centimètres !
Je ne sais pas si vous appréciez bien tout le potentiel de cet animal.
Parce qu’il n’y a pas que le phallus dans la vie, sachez que le serpent pénis présente d’autres caractéristiques surprenantes. Il… Non, il ne bande pas, bande de malpropres ! Il respire par la peau parce qu’il n’a pas de poumons, et il se repère à l’odeur !
Un pénis à tête chercheuse, quoi. Classe.
« Coucou tu veux voir ma tête ? »
Le nasique
Passons un instant du côté des mammifères. Je veux parler du nasalis larvatus, plus communément appelé le nasique, un singe qui a la particularité d’avoir un profil grec.
Oui bon, d’accord, je me moque, c’est mal. Le nasique est un singe épatant, et pas juste à cause de son long nez… mou…
Par exemple, il ressemble beaucoup à l’Homme dans son comportement. Il ne peut qu’atteindre les 80 centimètres environ, certes, mais sa manière de se poser sur un arbre ou un banc, par exemple, a quelque chose du vieux papy ronchon.
Il marche à quatre pattes, mais il sait aussi très bien nager, il vit de fruits, d’amour et d’eau fraîche, et… Ah oui, non, d’accord, vous vous êtes déjà focalisé-e-s sur son nez, vous.
Sachez que le nasique est très fier de son appendice nasal démesuré, qui peut pendouiller parfois jusqu’à son menton ! D’ailleurs, plus il est long, plus le singe mâle va plaire à la femelle et… Bref.
Hélas, cet animal fascinant, à la fois inquiétant, étrangement phallique quand il se mouche, et pourtant si sympathique, est en danger d’extinction… Le problème ne vient pas d’une fragilité au niveau de l’appendice nasal, mais bien de l’Homme, encore et toujours, qui chasse la bête et pourrit son environnement vital.
Le pigbutt worm
Je l’admets : avec le Chaetopterus pugaporcinus, on s’éloigne un peu du concept de phallique, puisque l’animal a tout des fesses flottantes. Ce qui est probablement la raison pour laquelle on l’appelle aussi le pigbutt worm (le ver cul-de-cochon), ou pour les plus poètes d’entre nous, le flying buttocks (le fesses-qui-volent).
« Fesse ». Uhuhu.
Cela dit,
on peut ne pas être tout à fait d’accord avec l’interprétation des scientifiques qui se sont bien amusés le jour où ils ont dû trouver des petits surnoms au drôle de ver. Nous avons là un ver, soit un symbole phallique par définition, qui ressemble… à un vagin. Petite pause rassurante au milieu de cette mer de phallus : une vulve flottante.
C’est beau.
On ne sait pas grand-chose encore de la bestiole, découverte il y a peu de temps. Il a l’air gros sur la photo, mais ce ver arrondi tient dans la main… à condition bien sûr d’aller le chercher dans son environnement naturel, soit à environ 1000 mètres de profondeur sous l’eau.
Malin, le vagin ! Ce n’est pas demain la veille qu’on ira pêcher un ver aussi gonflé.
Le fameux poisson-pénis
De son vrai nom (latin, pour changer) Urechis unicinctus, que vous pouvez vous entraîner à prononcer pour vous amuser et avoir l’air bête, le poisson-pénis est un autre type de ver marin. Un ver marin qui se mange.
Si, si.
Le poisson-pénis n’a rien de particulier, si ce n’est, donc, qu’il ressemble vraiment beaucoup à un… à une… à une petit bite des mers. Et comme beaucoup de pénis vers marins, on peut le trouver dans des trous. Creusés dans le sable.
Son tortillement est hypnotique, et pourtant, au risque d’en mettre certain•es mal à l’aise, c’est un mets de choix en Corée, en Chine, ou au Japon. Il paraît même que ça a un goût d’andouillette.
Pour un truc qui ressemble à une grosse Knacki qui bouge, c’est une coïncidence plutôt sympa, non ?
Vous êtes au marché, vous cherchez de la saucisse de Toulouse, quand soudain…
On l’appelle aussi « intestin de mer » en Chine, peut-être pour pousser un peu plus à la consommation que l’idée de manger des bouts de teub. Parce que ce ne sont pas les recettes qui manquent pour préparer le poisson-pénis !
Les puristes le préfèreront cru avec de l’huile de sésame, à la manière d’un élégant sashimi… mais on peut aussi le préparer en sauce, frit avec des petits légumes, ou même en ravioli.
ATTENTION, je préfère vous prévenir, la vidéo suivante, qui ne fait pourtant que montrer un plat de poisson-pénis, peut choquer des estomacs sensibles.
De l’andouillette, on vous dit.
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