Publié le 14 février 2018
Marlène Schiappa est l’actuelle Secrétaire d’État en charge de l’égalité entre les femmes et les hommes. On la voit très souvent sur les plateaux télé et radio, prendre la parole dans la presse et sur les réseaux sociaux, surtout depuis que l’affaire Weinstein a propulsé « ses sujets » à la une de l’actualité.
Mais ces prises de parole sont courtes, morcelées, et j’avais envie de l’entendre sur tous ces sujets qui sont aussi les nôtres, sur madmoiZelle, sans l’interruption continue des faits divers, et de l’actualité.
Je lui ai proposé une longue interview, pour que l’on puisse partir de son parcours, arriver à son engagement politique, et ouvrir sur ces sujets de société qui vous seront sans doute familiers : le syndrome de l’imposteur, le harcèlement de rue, la culture du viol.
Une heure avec Marlène Schiappa : son parcours et ses engagements
Souvenez-vous, sur madmoiZelle, nous avions été à la rencontre de Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre des Droits des femmes. Puis c’est Pascale Boistard qui était venue nous rendre visite, échanger avec nous au sujet du harcèlement sexiste dans les transports.
Laurence Rossignol n’avait eu à ce poste qu’une petite année, un peu court pour pouvoir développer des projets. C’est désormais Marlène Schiappa qui a repris le flambeau du combat pour l’égalité des droits.
Avant de rejoindre le mouvement lancé par Emmanuel Macron à l’été 2016, Marlène Schiappa était adjointe au maire du Mans, où elle avait été élue en 2014.
Ce n’est pas une « politique de carrière » comme on dit, elle vient de la société civile. Elle travaillait dans la publicité, lorsqu’elle a lancé un blog devenu un véritable « réseau de mères actives » : Maman travaille, une plateforme d’échange autour de la conciliation entre carrière et vie familiale.
Une heure avec Marlène Schiappa : les shownotes
Maman travaille, la page Facebook et le site lancé par Marlène Schiappa en 2008.
Essai sur la culture du viol, publié aux éditions de L’Aube, 2018.
L’affaire Daval dont on parle : Jonathann Daval a avoué avoir étranglé son ex-compagne, dont le corps calciné avait été retrouvé. L’avocat de la défense avait parlé d’un « accident ». Pour en savoir plus : Alexia Daval est victime de féminicide conjugal, pas d’un « accident ».
Je fais référence au dossier constitué par Esther cette année, au sujet des agressions sexuelles entre enfants.
Les ABCD de l’égalité étaient ce programme d’éducation à l’égalité et au respect entre les filles et des garçons, développé par Najat Vallaud-Belkacem. Benoît Hamon s’était déclaré « gêné » par ce projet en reprenant l’Éducation National, et le programme avait finalement été décliné dans une version moins ambitieuse.
L’éducation sexuelle en France se fait désirer. En 2015, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (le HCEfh) rendait un rapport faisant état de ce manque, et il était édifiant : une fille sur quatre ne sait pas qu’elle a un clitoris, pour ne citer qu’un seul élément mis en lumière par ces travaux. À quand une véritable éducation sexuelle pour les jeunes en France ? Car, rappelons-le : la pornographie n’est pas un substitut acceptable, mais c’est aujourd’hui une alternative très populaire chez les ados.
En octobre 2017, Marlène Schiappa annonce vouloir verbaliser le harcèlement de rue. Une proposition qui ne provoque pas l’unanimité des féministes : Entre antisexisme et antiracisme, la loi de lutte contre le harcèlement de rue en débat.
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À propos de la laïcité, Marlène Schiappa a publié en décembre 2017 un essai, co-écrit avec Jérémie Peltier. Laïcité, Point ! présente « la laïcité à la française », fidèle à l’esprit de la loi de 1905.
La chronique de Raphaël Enthoven à propos du Burkini, sur Europe 1 : En matière de burkini, résister, c’est permettre.
Les débats entre femmes et féministes font référence à la tribune des cent signataires dont Catherine Deneuve, qui a donné lieu à bien des réponses.
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On termine en parlant du Tour de France de l’Égalité, qui a un site dédié.
Je mentionne le récent rapport du HCEfh sur les violences en ligne, et plus précisément du phénomène du cyber contrôle.
Le projet de loi sur les violences sexistes et sexuelles comportera trois mesures principales :
- La création du délit d’outrage sexiste (permettant de verbaliser le harcèlement de rue)
- La création d’un âge minimum en-dessous duquel un enfant est réputé non consentant à un rapport sexuel avec un adulte : 15 ans.
- L’allongement du délai de prescription pour les crimes sexuels commis sur mineurs.
Le 1er février 2018, Marlène Schiappa publie Le Deuxième Sexe de la démocratie, un essai sur la place des femmes en politique.
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