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Culture

Downton Abbey II est une vraie parenthèse d’optimisme et de crumpets dans ce monde de désillusions

Si le premier film, suite de la série britannique à succès Downton Abbey, était tout ce qu’il y avait de plus fade, ce second volet ravive notre amour ardent pour l’univers de Julian Fellowes.

Cette semaine, le podcast hebdomadaire Le seul avis qui compte, dans lequel Kalindi chronique sa mauvaise humeur ciné, parle du film Downton Abbey II. L’article ci-dessous est une retranscription du podcast.

J’ai longtemps estimé que manger des crumpets et être allée deux fois à Londres faisait de moi une grande connoisseuse de l’Angleterre.

L’Angleterre, une passion

Alors imaginez comme j’ai l’impression d’avoir un savoir encyclopédique du terroir britannique, maintenant que je me suis enfilé 6 saisons et 2 films de Downton Abbey. Je vais vous dire, je suis à deux doigts de recouvrir toutes mes tables de napperons en dentelle et de dire « pardon me » quand je bouscule une vieille dans le métro.

Afin de rendre hommage à ma passion ardente pour l’outre-Manche, j’ai décidé, en ce jour que vous pouvez d’ores et déjà marquer d’une pierre blanche, de ne point user de fiel dans cette chronique.

Cette semaine, je ne suis qu’amour, shortbreads et bienveillance, parce que Downton Abbey II est sorti au cinéma, ce qui vaut largement une petite pause dans mon aigreur naturelle. Car il n’est aucun Maalox, chères amies, qui agisse mieux qu’une bonne dose de drama à sequin dans l’antre du tapis en velours rouge.

Donwton Abbey, qu’est ce que c’est déjà ?

Downton Abbey, c’est une série adulée par les mamies du monde entier (moi comprise), qui est sortie en 2010 au Royaume-Uni, et s’est achevée en 2015, avant de s’offrir un film résolument nul au cinéma, dont le vide abyssal n’est pas sans rappeler la dernière prise de parole publique de Nicolas Dupont-Aignan.

À l’origine diffusée sur ITV1, la série est désormais disponible dans son intégralité sur Netflix, ce qui fait que vous n’avez plus aucune excuse pour ne pas immédiatement chausser vos plus belles charentaises et votre bonnet de nuit, afin de déguster patiemment chacun des 52 épisodes de 50 minutes. 

Accrochez-vous donc à vos déambulateurs car Downton Abbey est un soap opera tout ce qu’il y a de plus haletant, dont l’enjeu principal réside tout de même dans cette question : « Les scones seront-ils bien prêts pour le thé de 16h ? »

L’intrigue commence le 15 avril 1912, le jour du naufrage du Titanic, et se termine en 1926, soit 14 ans après les événements du début du programme. Ce qui permet d’aborder la guerre, la chute de la suprématie des aristos, l’arrivée de la télévision etc. Et c’est l’un des atouts majeurs de la série culte Downton Abbey — outre ses merveilleux personnages, ses décors splendides, et ses questions existentielles passionnantes comme « Violet gagnera-t-elle encore le prix de la meilleure rose cette année ? » : l’exploration qu’elle fait de l’Histoire de l’Angleterre à travers une progression rapide d’une année à l’autre.

Downton Abbey 2 et sa galerie de personnages

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Via Universal

Downton Abbey suit une poignée de personnages, composés d’une famille de gros bourges qui habitent les lieux et de leurs gens de maison, avec qui ils entretiennent des relations plus ou moins étroites. Ainsi, on suit les amours de Mary et de Matthew dans les salons splendides et rougeoyants de Downton mais aussi celles d’Anna et de Bates, plus bas, dans les cuisines. 

Via une bonne dose de drama familial, amoureux et économique, Downton Abbey capture la vie de riches enguirlandés et de ceux qui les bichonnent patiemment, tout en décryptant l’histoire de l’Angleterre à travers ses étapes les plus marquantes. Autant dire que c’est PARFAIT pour qui aime, comme moi, se repaître de rumeurs de couloirs et de cancans mondains en faisant semblant de se cultiver.

Bref, 7 ans après l’arrêt de la série et deux ans après le désastre du premier film, Julian Fellowes, le créateur et scénariste du projet entier, remet le couvert (en argent) de son soap familial avec un second long-métrage titré A New Era. Et franchement, c’est la meilleure décision qu’il a prise de toute sa vie. 

Ce deuxième volet est tout ce que le premier n’est pas : dramatique à souhait, hypnotique et surtout full of emotions.

Pour vous donner une idée : j’ai chialé 8 fois en 2h, ce qui fait une moyenne d’une fois par quart d’heure, un pari que n’était même pas parvenu à relever Joe Wright, qui est pourtant le professionnel des intrigues à base de martyrs qui se roulent dans le foin. C’est dire !

A New Era, de nouveaux personnages

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Via Universal

Dans A New Era, on retrouve les parents Crawley, ainsi que leurs filles Mary et Edith, on retrouve aussi Violet, la best grand-mère ever jouée par Maggie Smith, Thomas, l’homme le plus boring que j’aurais personnellement assassiné (scénaristiquement) jour 1, et puis tous les gens de maison comme Carson, qui n’a toujours pas décidé de brosser ses sourcils, Anna, Daisy, Bates, Mrs Patmore et consorts.

Sauf que cette année, viennent s’ajouter à notre myriade de personnages chouchous quelques petits nouveaux, parmi lesquels M. Barber, un réalisateur de cinéma, et ses acteurs : Myrna Dagleish et Guy Dexter.

Parce que ce deuxième volet de Downton Abbey aborde l’arrivée du cinéma parlant dans la société anglaise et surtout… à Downton. En effet, Lord Grantham reçoit un jour un appel téléphonique intriguant : un certain M. Barber, réalisateur pour le cinéma, souhaite tourner son nouveau film, The Gambler, à Downton Abbey. Si Robert, en bon cul béni, estime que l’idée est affligeante de vulgarité, Lady Mary, de son côté, considère qu’il est difficile de refuser l’offre de la production face aux travaux de rénovation qui attendent la famille. 

Je vous l’avais dit, cette année, l’intrigue est méga-juicy et regorge de surprises heureuses, car dans ce nouvel opus, les personnages n’ont qu’un objectif : accéder au bonheur. Et y accéder ensemble. Ça change des premières saisons !

A New Era : l’ère de l’optimisme

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Via Universal

Exit le vilain Thomas, prêt à tout pour semer la zizanie. Désormais, Thomas est sérieux, motivé et prêt à succomber au charme d’un acteur en goguette. Exit aussi l’insupportable Mary, qui dénigre le tout un chacun du bout d’une bouche pincée. Maintenant, elle n’est qu’altruisme et générosité. Exit le Carson tout rabougri. Ah non, pardon, Carson est toujours un cul cousu qui mériterait une bonne pichenette sur ses sourcils mal peignés. 

Oui, A New Era est pavé de bons sentiments, et c’est EXACTEMENT ce dont j’avais besoin pour me réconcilier avec l’humanité. J’étais un peu fâchée après avoir vu Les SEGPA, j’avoue.

Je n’ai plus qu’une hâte désormais : que Julian Fellowes réenfile son monocle et s’empare de son plus beau parchemin pour nous conter encore les aventures de la famille Crawley et faire vrombir d’excitation les EHPAD du monde entier. Jusqu’à ma mort, je le jure, je serai fan de Downton Abbey, même si ça finit par faire de moi une personne de… bonne humeur. Yeurk.

Vous savez quoi, je crois que ce soir je vais retourner voir A New Era. Allez, filez mettre vos plus belles charentaises, on se retrouve au cinéma !

À lire aussi : Frétillons pour The Gold, la série sur « le crime du siècle » qui réunit deux acteurs de Downton Abbey

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Crédits

Le seul avis qui compte est un podcast de Madmoizelle écrit et présenté par Kalindi Ramphul. Réalisation, musique et édition : Mathis Grosos. Rédaction en chef : Mymy Haegel. Direction générale : Marine Normand.


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