Vous connaissez ce célèbre portrait de la reine de France, Marie-Antoinette, en robe-chemise blanche (plus exactement en robe de gaulle comme on disait au XVIIIe siècle), peinte par Élisabeth Louise Vigée Le Brun en 1778 ? Ça a fait scandale à l’époque car c’était considéré comme une tenue d’intérieur : c’est une robe en mousseline de coton dite « à la Créole ».
Pourquoi la culture du coton est-elle historiquement si violente ?
Mais ce tableau a aussi lancé la mode des robes-chemises portées à l’extérieur, fait exploser la demande de coton, et donc les coups de fouet sur le dos d’esclaves dans les colonies afin d’en produire à un rythme quasi-industriel.
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On l’oublie souvent, mais cette matière est profondément liée à l’esclavage. Encore aujourd’hui, le travail forcé des Ouïghours tourne beaucoup autour de la culture du coton. Alors j’ai fait appel à Nathalie Lebas-Vautier pour tâcher de comprendre pourquoi c’est si complexe, voire violent, à produire.
Mieux vaut préférer du coton bio, du lin ou du chanvre ?
Après avoir bossé chez Reebok puis Aigle, elle a co-fondé l’une des premières marques éthiques françaises, Ekyog, en 2004, qu’elle a quittée en 2015. Elle y a remonté différentes filières textile, dont celle du coton, afin d’en saisir au mieux les enjeux, au plus près des producteurs, du conventionnel et du balbutiement du bio.
Depuis 2016 avec son projet Good Fabric
, Nathalie Lebas-Vautier accompagne les marques pour qu’elles se sourcent de la façon la plus responsable possible, plutôt que de céder aux certifications bidons qui fleurent bon le greenwashing. Et ça passe aussi par valoriser des cultures plus locales comme le chanvre ou le lin.
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C’est pour ça que j’ai fait appel à Nathalie Lebas-Vautier dans cet épisode 4 de Matières Premières : pour qu’elle me raconte comment on fabrique du coton de A à Z. Pourquoi ça peut être si violent pour les humains et la terre, si gourmand en eau et pesticides ? C’est quoi l’influence de Monsento, ou plutôt Bayer désormais, sur les cotonculteurs ? Le coton bio serait-il la solution miracle ? Ou mieux vaut-il passer à des vêtements en chanvre ou en lin si l’on veut privilégier des matières plus responsables et écolos ?
Matières Premières, tous les lundis sur « Les mini-séries podcasts de Madmoizelle »
On répond à tout ça dans le nouvel épisode de Matières Premières, dédié au coton, ses labels, ses certifications, et ses alternatives, disponible sur le flux « Les mini-séries podcasts de Madmoizelle » !
Cette mini-série en sept épisodes sera dédiée à six familles de matières dans la mode : cuirs, laines, soies, cotons, caoutchoucs, polyesters. L’épisode final traitera de la seconde main, souvent présentée comme la panacée à tous les problèmes de l’industrie de la mode.
À lire aussi : Dans « Matières Premières, Soies », on se demande comment on passe d’un ver à un joli chemisier
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