Et si la Grande démission, dont on entend tant parler depuis les débuts de la crise sanitaire, touchait les femmes de façon spécifique ?
Un sondage Ifop commandé par Garance&moi réalisé auprès de 1004 salariées en mai 2022 montre comment les femmes envisagent un changement de carrière, ce qui les motive, mais aussi ce qui les empêche.
Une grande insatisfaction au travail chez les femmes
Premier chiffre qui interpelle : seulement une femme sur quatre est pleinement satisfaite de sa situation professionnelle et plus d’une femme sur deux (57%) songe à une reconversion professionnelle.
Le sondage identifie trois grandes raisons à cette envie d’ailleurs dans le monde du travail : 64% des femmes qui souhaitent entamer une reconversion professionnelle s’ennuient et sont frustrées professionnellement, 50% d’entre elles ressentent de la souffrance au travail, et 43% ont besoin de challenges personnels.
Oui, vous avez bien lu : une femme sur deux qui souhaite changer de métier le fait parce qu’elle souffre. Dans un autre sondage Ipsos Sopra Steria pour France TV et Radio France réalisé en juin dernier et relayé par FranceInfo, on découvre un peu plus précisément les causes de ces souffrances au travail, tels que l’épuisement professionnel, une charge de travail trop importante, ou encore une ambiance de travail nocive.
Quelles sont les attentes de ces répondantes ? Pour beaucoup d’entre elles (74%), la reconversion professionnelle est synonyme d’ « épanouissement personnel et professionnel », d’ « empowerment » (68%) ou encore d’ « autonomie » (52%). Presque un tiers d’entre elles « envisagent de quitter le salariat ».
Des freins persistants à la reconversion professionnelle des femmes
« On voit ainsi clairement se dessiner un dilemme dans les aspirations professionnelles des femmes, entre sécurité et mobilité, en lien avec un vécu professionnel plus dégradé (physiquement et psychologiquement) chez les femmes que chez les hommes », constate Chloé Tegny, chargée d’études au pôle Corporate & Work Experience de l’Ifop.
Des rémunérations peu valorisées mais aussi « une plus forte propension au stress et aux problèmes de santé au travail » entrent en jeu selon elle, dans les freins à la reconversion.
En outre, les inégalités qui font peser au sein des couples hétérosexuels la charge de la gestion du foyer sur les épaules des femmes, mais aussi l’enjeu de la parentalité et le fait que l’arrivée d’un enfant peut avoir un impact dans une carrière, sont autant de facteurs empêchant celles qui désirent se lancer vers de nouveaux horizons professionnels.
Le sondage ne s’est cependant pas penché sur l’impact de la crise sanitaire et la façon dont elle a pu changer nos façons de travailler, conduisant certaines à reconsidérer leur choix de carrière.
À lire aussi : Les jeunes veulent travailler moins pour s’épanouir plus (et on les comprend)
Crédit photo : bruce mars via Unsplash
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires