On parle d’elle le plus souvent pour présumer de son caractère abstentionniste… pourtant l’enquête de la Fédération des associations générales étudiantes, la Fage, montre bien l’envie de la jeunesse de se faire entendre pour cette élection présidentielle.
La Fage présentait ce matin les résultats de l’enquête Ipsos sur les jeunes et l’élection présidentielle, réalisée en janvier auprès de 2000 personnes âgées de 18 à 30 ans. Un aperçu d’une génération rendue vulnérable par la crise sanitaire et ses multiples conséquences, et d’une jeunesse qui se sent oubliée des politiques, déplore la fédération étudiante.
Concernant l’élection à venir, ils et elles sont 60% à s’y intéresser, mais iront-ils et elles aux urnes dans quelques semaines ? 49% des 18-30 ans interrogés affirment vouloir aller voter les 10 et 24 avril prochains et 31% l’envisagent comme probable.
Un pourcentage qui reste éloigné de celui de la population générale, puisque selon une enquête de l’Ipsos-Sopra Steria avec le Cevipof et la Fondation Jean-Jaurès, 71 % des personnes interrogées se disent « intéressées » par cette élection.
Une population qui se sent peu prise en compte par les candidats
C’est surtout une jeunesse « méfiante » à l’égard d’une société jugée « trop inégalitaire, trop malhonnête, trop centrée sur l’argent » :
- 4 jeunes sur 5 ne font pas confiance aux partis politiques.
- Près des trois quarts ne font non plus confiance aux réseaux sociaux, ni aux médias.
- 57% des jeunes interrogés estiment cependant que leurs préoccupations ne sont pas présentes dans le débat.
Arrivent en tête des sujets trop peu abordés selon les jeunes interrogés, la lutte contre les violences faites aux femmes, les inégalités sociales, le logement, le pouvoir d’achat et la lutte contre les discriminations.
Parmi les préoccupations des jeunes, arrivent en tête le pouvoir d’achat, l’environnement et les inégalités sociales.
Le pouvoir d’achat, un enjeu déterminant
Il arrive en tête des préoccupations des 18-30 ans, le pouvoir d’achat est une source d’inquiétude et d’intérêt particulièrement importante dans cette élection.
Un sujet majeur qui arrive au sein des préoccupations, mais aussi des sujets qui peuvent faire basculer un vote chez celles et ceux qui envisagent de voter en avril : ils et elles sont 17% à placer le pouvoir d’achat en premier parmi les thématiques qui pourront les « inciter à choisir un candidat plus qu’un autre », devant le climat et l’environnement (15 %) et la santé (10 %).
L’environnement
La question environnementale revient régulièrement parmi les sujets qui inquiètent les 18-30 ans.
En matière d’environnement, ils et elles sont 85% à penser que « les catastrophes écologiques vont se multiplier » si rien n’est fait pour changer notre société et 83% à penser qu’il faut « revoir complètement notre système économique et social ».
Presque les trois quarts des 18-30 ans interrogés affirment aussi qu’ils et elles seraient capables de « renoncer à une partie de leur confort matériel » pour protéger la biodiversité.
Si la lutte contre le réchauffement climatique mobilise du côté des jeunes, la question de la sortie du nucléaire ne passionne pas et figure au bas de la liste des préoccupations, aux côtés des questions de politique européenne.
Les 18-30 estiment en outre que le sujet de l’immigration est trop présent dans le débat politique actuel.
Alors que la campagne bat son plein et que les candidats et candidates sont encore pour beaucoup dans la course aux parrainages qui se terminera le 4 mars, cette enquête saura-t-elle faire la différence ?
À lire aussi : Ni à gauche, ni à droite ? Un jeune sur deux ne sait pas où se situer en politique
Crédit photo : Malu Laker via Unsplash
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Les Commentaires
Merci pour les vidéos. Je n'avais pas poussé mes recherches plus que ça : ce n'est pas mon domaine de prédilection + je découvre encore les subtilités du système de vote en France.
C'est marrant ce que tu dis Budgies, parce que je suis sur Twitter des gens qui sont pro-nucléaires et d'autres qui sont anti-nucléaires (je les suis parce qu'ils disent des choses pertinentes pour mon métier ou parce qu'ils parlent de sciences en général), et j'ai vu un pro-nucléaire se demander pour qui il allait voter car socialement, il est à gauche mais les programmes scientifiques et écologiques de la gauche le déçoivent.
Et j'ai vu un compte anti-nucléaire affirmer que les pro-nucléaires allaient forcément voter à droite et qui disait que les programmes écologiques à gauche étaient quand même un peu nazes.
Je ne sais pas quel choix ils feront, mais il y a des gens qui ne veulent pas faire de concession sur plusieurs sujets leur tenant à coeur, pendant que d'autres y arrivent sans soucis.
Ca m'avait marqué, parce que le type qui votera sûrement à gauche ne s'est pas dit qu'il faudrait peut-être exiger plus de rigueur scientifique chez les politiciens de gauche et a préféré se satisfaire de la situation en place et juger le potentiel vote d'un autre.
Oui c'était vachement utopiste cette histoire de commission, il y a sûrement un tas de gens plus compétents que moi qui ont des idées plus concrètes.
Mais pour en revenir à l'article, je pense que les jeunes sont aussi dans cet état d'esprit : ils n'ont peut-être plus confiance dans ces programmes ou se retrouvent à ne pas savoir pour qui voter parce que plusieurs sujets leurs tiennent à coeur et ils ne veulent pas/plus faire de concession